Texte biblique
Voici, les héros Poussent des cris au dehors ; Les messagers de paix Pleurent amèrement. Les routes sont désertes ; On ne passe plus dans les chemins. Il a rompu l’alliance, il méprise les villes, Il n’a de respect pour personne. Le pays est dans le deuil, dans la tristesse ; Le Liban est confus, languissant ; Le Saron est comme un désert ; Le Basan et le Carmel secouent leur feuillage. Maintenant je me lèverai, Dit l’Eternel, Maintenant je serai exalté, Maintenant je serai élevé. Vous avez conçu du foin, Vous enfanterez de la paille ; Votre souffle, C’est un feu qui vous consumera. Les peuples seront Des fournaises de chaux, Des épines coupées Qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes loin, écoutez ce que j’ai fait ! Et vous qui êtes près, sachez quelle est ma puissance ! Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un tremblement saisit les impies : Qui de nous pourra rester auprès d'un feu dévorant ? Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles ? – Celui qui marche dans la justice, Et qui parle selon la droiture, Qui méprise un gain acquis par extorsion, Qui secoue les mains pour ne pas accepter un présent, Qui ferme l’oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires, Et qui se bande les yeux pour ne pas voir le mal, Celui–là habitera dans des lieux élevés ; Des rochers fortifiés seront sa retraite ; Du pain lui sera donné, De l'eau lui sera assurée.
Réflexion
Evénements et conséquences :
Si la défaite de l’Assyrie est, de manière ultime, à cause du Seigneur, certaine, c’est à la confrontation avec l’armée ennemie que, pour l’heure, doit faire face le peuple de Dieu. Comme il en est pour tout choc auquel nous sommes confrontés, cette confrontation n’a pas que des incidences physiques sur le peuple de Dieu. Elle est aussi un moyen que Dieu utilise pour mettre en lumière les pensées des cœurs et révéler le positionnement de chacun à Son égard. Dans son analyse de la situation et sa vision sur la façon avec laquelle les choses vont tourner, Esaïe discerne clairement ici 2 étapes dans le déroulement des faits. Mais là n’est pas pour le prophète le plus important. Plus que les événements extérieurs, ce qui compte pour lui est l’effet, les questions, le jugement que ces événements représentent pour chacun face à Dieu :
1ère étape : l’étape de l’attaque assyrienne, attaque qui est le résultat d’une trahison, le voyage des messagers de paix envoyés par Ezéchias pour éviter la guerre, malgré la rançon versée n’ayant servi à rien. Ezéchias fait ici peut-être l’expérience que, si ce n’est de Dieu que vient notre salut, toute entreprise humaine pour le susciter ne sert à rien.. Aussi la perspective de l’attaque assyrienne est tout sauf réjouissante, Juda et Israël connaissant la réputation de cruauté impitoyable de leur adversaire.
2ème étape : celle de l’intervention du Seigneur. A travers elle, l’Assyrie va apprendre à connaître le Dieu d’Israël. Son orgueil sera abaissé. Curieusement, cette œuvre de Dieu contre les assyriens ne va pas provoquer d’effroi et de peur que dans les rangs de l’armée assyrienne. Elle sera aussi pour les pécheurs qui vivent en Sion un avertissement sévère de ce qu’eux aussi vivront lorsqu’ils devront faire face au jugement de la sainteté de Dieu sur leurs vies.
Esaïe nous rappelle ici une vérité, qu’en tant que peuple de Dieu, nous serions aussi avisés d’entendre. Car le jugement qui vient sur le monde n’est pas d’abord un jugement contre des peuples, mais contre le péché. Or, Dieu n’admet pas davantage la présence du péché au sein de Son peuple, de ceux qui portent Son nom, qu’il ne l’admet dans le monde. La prédication d’Esaïe rejoint totalement celle de Jean-Baptiste s’adressant aux juifs de son temps. Il ne suffit pas, montre-t-il, de se réclamer du nom d’Abraham pour être à l’abri : Luc 3,7 à 9. La cognée du jugement de Dieu s’attaque à la racine et tout arbre qui ne porte pas le fruit attendu par Dieu sera abattu.
Ce fruit attendu par Dieu, Esaïe nous le rappelle. Il consiste d’abord en attitudes et en œuvres de justice. Honnêteté, droiture, vérité, éloignement du mal : c’est sur la base de ce que nous aurons fait avec les membres que Dieu nous a donné (Esaïe revient ici sur la triolgie célèbre des mains, des yeux et des oreilles) pour agir que se fondent les critères du jugement de Dieu sur chacun. C’est, montre Esaïe, tous les jours de notre vie, dans les détails de la façon avec laquelle nous agissons, que nous nous préparons à la rencontre de Dieu. Si nous nous jugeons nous-mêmes, rappelle Paul, nous n’aurons pas besoin d’être jugé. Si, par contre, nous refusons de nous juger à la lumière de la connaissance que nous avons de Dieu, alors inévitablement il nous faudra faire face au feu douloureux du jugement de Dieu qui seul, a le pouvoir de consumer et faire disparaître de notre vie ce qui Lui fait honte.
Accorde-moi, ô Dieu, une conscience toujours plus forte de la gravité du péché dans ma vie, ainsi qu’en esprit de repentance profond à son égard. Soutiens-moi, comme David te l’a aussi demandé, par un esprit de bonne volonté, car, je le reconnais, sans Toi, je n’ai ni force, ni volonté, ni ardeur pour marcher dans la sainteté !
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