Texte biblique
Voici, le nom de l’Eternel vient de loin ; Sa colère est ardente, c’est un violent incendie ; Ses lèvres sont pleines de fureur, Et sa langue est comme un feu dévorant ; Son souffle est comme un torrent débordé qui atteint jusqu’au cou, Pour cribler les nations avec le crible de la destruction, Et comme un mors trompeur Entre les mâchoires des peuples. Vous chanterez comme la nuit où l’on célèbre la fête, Vous aurez le cœur joyeux comme celui qui marche au son de la flûte, Pour aller à la montagne de l’Eternel, vers le rocher d’Israël. Et l’Eternel fera retentir sa voix majestueuse, Il montrera son bras prêt à frapper, Dans l’ardeur de sa colère, Au milieu de la flamme d’un feu dévorant, De l’inondation, de la tempête et des pierres de grêle. A la voix de l’Eternel, l’Assyrien tremblera ; L’Eternel le frappera de sa verge. A chaque coup de la verge qui lui est destinée, Et que l’Eternel fera tomber sur lui, On entendra les tambourins et les harpes ; L’Eternel combattra contre lui à main levée. Depuis longtemps un bûcher est préparé, Il est préparé pour le roi, Il est profond, il est vaste ; Son bûcher, c’est du feu et du bois en abondance ; Le souffle de l’Eternel l’enflamme, comme un torrent de soufre.
Réflexion
L’Assyrie frappée
Parallèlement à la bénédiction qui fera la joie et la richesse d’Israël, une colère sans précédent s’abattra sur les nations et, plus particulièrement, dit Esaïe, sur l’Assyrie, la puissance qui, parmi elles, est à la tête du mouvement d’hostilité et du désir d’oppression contre le peuple de Dieu. Autant la bénédiction de Dieu sur Israël sera visible et puissante, autant la colère de Dieu sera terrible et manifeste sur les nations qui en seront l’objet, provoquant du même coup un supplément de joie et d’allégresse parmi le peuple de Dieu. Comme pour ce qui en est de la bénédiction, Esaïe témoigne ici du fait que ce sont toutes les personnes de la Divinité qui, conjointement, travailleront aussi à la manifestation de la colère. Analyse des expressions employées par Esaïe à ce sujet :
- la colère de Dieu est le rappel aux nations de qui est Dieu : le nom du Seigneur, dit Esaïe, vient de loin. Les nations qui, par leurs actes et leurs intentions contre le peuple de Dieu, ont oublié depuis longtemps qui est Dieu, voient soudainement et brutalement Son nom rappeler à leur mémoire. Non, le Dieu d’Israël, le Dieu de la Bible, n’est pas qu’une idée ou qu’un vague concept. Il est le Dieu vivant, Tout-Puissant, le Créateur, le Souverain à qui chacun doit respect, soumission, déférence. En manifestant Sa colère, Dieu ne fait que rappeler aux peuples égarés dans leur orgueil et leur prétention qui Il est. La colère fait que le Nom de Dieu, qui était si loin des pensées et des préoccupations, soit de nouveau proche. La colère fait que le Nom de Dieu qui était oublié soit rappelé. La colère fait que le Nom de Dieu, ce Nom que Jésus voulait faire connaître, ce qui était tout le but de Sa mission, ce Nom qui, première demande de la prière de Jésus, devait être sanctifié qui ne signifiait plus rien aux hommes, ait de nouveau un contenu et corresponde à une réalité : Jean 17,6.
- la colère de Dieu est le fruit de l’expression de la Parole de Dieu. Autant Dieu utilise Sa main et Sa Parole lorsqu’Il veut bénir, autant Sa main et sa Parole sont à l’œuvre lorsqu’Il châtie. C’est le même Jésus, revêtu de douceur et d’humilité pour nous sauver, qui, à la fin des temps, se manifestera dans une colère ardente et sans pitié pour juger : Apoc 6,1.
- la colère de Dieu est le fruit de l’action puissante et destructrice de Son souffle. Fidèle à sa mission qui est de rendre témoignage à Jésus, le Fils, Lui-même témoin du Père, le Saint-Esprit sera à l’œuvre dans le jugement pour exécuter les ordres de la Divinité, défendre sa cause et ses intérêts et rendre gloire à Son nom ! Fidèle à ses principes, le Saint-Esprit fera dans le monde ce qu’Il ne cesse de faire dans nos vies : mettre un terme à la domination du mal et réduire à néant tous ses efforts pour occuper la place de laquelle il a été détrôné par le Fils de Dieu : cf Esaïe 14,21
Que dans ma vie, ô Dieu, les œuvres de Ta colère contre le péché et les œuvres du diable soient aussi manifestes que celles de Ton amour et de Ta bonté !
Après avoir décrit l’implication de la Divinité dans les actes de Sa colère, implication qui rejoint celle qui fut aussi la Sienne dans l’œuvre de notre salut, Esaïe nous dit quel sont les buts et les moyens utilisés pour assouvir cette colère :
1er but : passer les nations au crible de la destruction. Cette volonté de Dieu de détruire les nations ne sera pas sans cause, car c’est après avoir passé les nations au crible de l’évangélisation : Mat 24,14, qu’il les passera au crible de la destruction. On peut même penser qu’il y aura une certaine concordance entre la sévérité du jugement qui atteindra les nations et la mesure avec laquelle elles ont été visitées pour leur salut.
2ème but : frapper l’Assyrien. Si la prophétie d’Esaïe nous reporte à la fin des temps, elles n’est pas sans rapport avec la situation contemporaine du prophète. L’Assyrie est la puissance dominante de l’époque. Elle symbolise pour notre temps le grand empire (le nouvel ordre mondial) qui se constituera à la fin des temps sous la conduite de l’Antichrist, et qui sera détruit avec son chef au retour du Seigneur : 2 Thes 2,8.
Les moyens : c’est avec ses armes que le Seigneur jugera et combattra Ses adversaires. Or, les armes de Dieu sont principalement celles qui se trouvent dans la nature. Dieu n’est pas comme l’homme. Il n’a pas besoin, au fur et à mesure des avancées technologiques, de se fourbir d’autres armes pour être à la hauteur de celles qui viennent de paraître sur le marché. Ses armes premières (pluie battante, averse de grêle) sont et restent suffisantes et efficaces.
Les fins : Esaïe souligne après les buts et les moyens la fin qui sera réservée aux ennemis de Dieu et à leur chef : cette fin est celle du feu du bûcher ardent de la colère de Dieu, bûcher constamment entretenu par le souffle du Seigneur. Pour être tourmenté à jamais, l’homme pécheur n’aura besoin ni de diable, ni de démon. Il lui suffit d’être constamment placé, exposé dans sa conscience à la lumière aveuglante de la sainteté de Dieu, sans la couverture qu’offre aux élus la médiation de Christ.
Béni soit Dieu pour le jour où, par le même Esprit, j’ai été convaincu de péché, de justice et de jugement., conviction qui m’a poussé à me placer sous la couverture de la justice offerte gratuitement en Christ !
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