dimanche 14 décembre 2008

Esaïe 10,28 à 34


Texte biblique

Il marche sur Ajjath, traverse Migron, Laisse ses bagages à Micmasch. Ils passent le défilé, Ils couchent à Guéba ; Rama tremble, Guibea de Saül prend la fuite. Fais éclater ta voix, fille de Gallim ! Prends garde, Laïs ! malheur à toi, Anathoth ! Madména se disperse, Les habitants de Guébim sont en fuite. Encore un jour de halte à Nob, Et il menace de sa main la montagne de la fille de Sion, La colline de Jérusalem. Voici, le Seigneur, l’Eternel des armées, Brise les rameaux avec violence : Les plus grands sont coupés, Les plus élevés sont abattus. Il renverse avec le fer les taillis de la forêt, Et le Liban tombe sous le Puissant.

Réflexion

Guerre éclair aux environs de Jérusalem :

Après avoir développé la vision d’avenir des événements qui allaient se produire en Israël et en Juda, Esaïe revient ici dans sa prophétie au court terme, presque à l’immédiat. Ce qu’il décrit ici est la vision que le Seigneur lui donne de la façon avec laquelle va se faire la conquête pour l’Assyrie de la terre d’Israël : une conquête éclair dans laquelle l’une après l’autre, sans même que le peuple puisse comprendre ce qui arrive, les villes qui se trouvent sur le passage du conquérant tombent et sont prises.

Si l’idée de la conquête rapide et prochaine de l’Assyrie puisse paraître comme une illusion, Esaïe voudrait amener le peuple à se détromper sur ce point. A la surprise générale, c’est demain déjà que celle-ci, dit Esaïe, menacera Jérusalem et se présentera devant ses murs.

Ce qu’Esaïe dénonce ici est, semble-t-il, une constante de l’histoire. Cette constante est qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cet aveuglement des peuples est, comme pour Israël, la caractéristique de toutes les nations qui, assurées qu’elles sont d’avoir le soutien de Dieu, ne réalisent même pas que ce Dieu auquel elle se réfère les a, pour de multiples raisons, abandonné. Fortes de leur héritage, des multiples bénédictions dont elles ont été l’objet de la part de Dieu dans le passé, ces nations vivent dans l’illusion que rien ni personne n’a le pouvoir de les renverser. Elles se trompent ! Leur aveuglement, lié à leur refus de se repentir et de revenir à la Parole de ce Dieu qui, jadis, leur a garanti leur sécurité, les empêche de prendre en compte, avec la gravité et le sérieux qui s’imposent, la menace imminente qui se trouve à leur porte.

Seul l’homme éclairé par Dieu, parce qu’il vit dans sa présence, a la capacité de se faire une idée juste de ce qui attend le monde. Il sait, comprend, a la capacité d’évaluer le juste état de la situation spirituelle de son peuple. Il peut être une sentinelle, mais n’a pas le pouvoir de changer les choses. Il peut avertir, prévenir du caractère inéluctable de ce qui, en prémices, se dessine, se prépare et se voit déjà. Mais seule une œuvre profonde de repentance peut en changer le cours. Dans cette attente et, quelles que soient les attitudes du peuple qui l’entoure à l’égard de la menace qui pèse sur lui, il doit faire sienne la devise d’Esaïe : " Pour moi, j’attends le Seigneur qui se détourne de la maison de Jacob. Je mets en Lui mon espérance : Esaïe 8,17.

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