mercredi 31 décembre 2008

Esaïe 17,12 à 14

Texte biblique

Oh ! quelle rumeur de peuples nombreux ! Ils mugissent comme mugit la mer. Quel tumulte de nations ! Elles grondent comme grondent les eaux puissantes. Les nations grondent comme grondent les grandes eaux… Il les menace, et elles fuient au loin, Chassées comme la balle des montagnes au souffle du vent, Comme la poussière par un tourbillon. Quand vient le soir, voici, c’est une ruine soudaine ; Avant le matin, ils ne sont plus ! Voilà le partage de ceux qui nous dépouillent, Le sort de ceux qui nous pillent.

Réflexion

En une nuit, la délivrance...

Alors que la situation du peuple de Dieu est, à vue humaine, désespérée, se pose la question : combien de temps faut-il à Dieu pour inverser le cours des choses ? La fin du chapitre y répond. La repentance ayant fait son œuvre, la relation avec Dieu renouée, en une nuit seulement, dit ici Esaïe, le malheur qui devait frapper le peuple de Dieu s’est retourné contre ceux-là même qui devaient le lui apporter.

L’annonce faite ici par Esaïe au peuple de Dieu nous rappelle une vérité centrale à la foi. Elle témoigne de la puissance qui se trouve en Jésus-Christ dans la manifestation de la grâce de Dieu. Il se peut que, comme le peuple de Dieu, suite à des désobéissances nous nous trouvions dans des situations de difficultés insolubles où la seule perpective que nous ayons soit celle d’une ruine prochaine imminente et inévitable. L’annonce d’Esaïe nous rappelle que, tant que la vie est là, rien n’est impossible à Dieu. La vraie difficulté pour Dieu ne se trouve pas dans les situations d’extrémité dans lesquelles nous pouvons nous trouver. Elle se trouve d’abord dans les attitudes de nos cœurs à Son égard ! C’est là que se dressent les vrais obstacles, que se trouvent les plus grandes entraves à Son action et à la manifestation de Sa puissance libératrice. Ce ne sont pas nos adversaires extérieurs qui, le plus souvent, empêchent Dieu d’agir, mais plutôt les forces de résistance et d’insoumission à Sa volonté qu’Il trouve à l’intérieur de nos vies. Pour ce qui est de nos ennemis extérieurs, Dieu s’en occupe. S’Il est pour nous, personne ne peut tenir contre nous ! Mais cette œuvre de Dieu contre nos ennemis extérieurs n’est possible que si les forces qui lui sont hostiles à l’intérieur de nos vies abdiquent.

Seigneur, donne-moi dans ce partenariat de la foi dans lequel Tu nous as placé en Christ, de m’attacher à m’occuper, en ce qui concerne les entraves à la pleine manifestation de Ta puissance, de ce qui relève de ma responsabilité ! Que ma volonté, mes affections, mes pensées, Te soient soumises, ô Dieu !

mardi 30 décembre 2008

Esaïe 17,4 à 11

Texte biblique

En ce jour, la gloire de Jacob sera affaiblie, Et la graisse de sa chair s’évanouira. Il en sera comme quand le moissonneur récolte les blés, Et que son bras coupe les épis ; Comme quand on ramasse les épis, Dans la vallée de Rephaïm. Il en restera un grappillage, comme quand on secoue l’olivier, Deux, trois olives, au haut de la cime, Quatre, cinq, dans ses branches à fruits, Dit l’Eternel, le Dieu d’Israël. En ce jour, l’homme regardera vers son créateur, Et ses yeux se tourneront vers le Saint d’Israël ; Il ne regardera plus vers les autels, Ouvrage de ses mains, Et il ne contemplera plus ce que ses doigts ont fabriqué, Les idoles d’Astarté et les statues du soleil. En ce jour, ses villes fortes seront Comme des débris dans la forêt et sur la cime des montagnes, Abandonnés devant les enfants d’Israël : Et ce sera un désert. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, Tu ne t’es pas souvenu du rocher de ton refuge. Aussi tu as fait des plantations d’agrément, Tu as planté des ceps étrangers ; Lorsque tu les plantas, tu les entouras d’une haie, Et bientôt tu les fis venir en fleurs. Mais la récolte a fui, au moment de la jouissance : Et la douleur est sans remède.

Réflexion :

En ce jour-là… :

Selon Esaïe, deux choses simultanées se produiront au jour où, par le jugement, Dieu interviendra pour mettre un terme, par l’Assyrie ou la puissance babylonienne, aux désobéissances répétées et à l’infidélité récurrente de Son peuple :

1. En ce jour là : v 4 à 6 : il en sera fini de la gloire et de l’embonpoint d’Israël. Israël l’a depuis longtemps oublié : c’est par la bénédiction de Dieu qu’il s’est enrichi. Il est devenu depuis gras, épais, replet, obèse. Il n’a plus vu, dans la grâce dont il a été l’objet de la part de son Dieu, que les avantages, les profits, les intérêts qu’il pouvait retirer pour lui-même de la bénédiction reçue : cf Deut 32, 10 à 15. Aussi le 1er but du jugement de Dieu sera-t-il de mettre un terme à cet état de choses. Puisque les effets matériels de la bénédiction de Dieu ont pris, dans le cœur du peuple, la place que Dieu devait avoir, c’en est fini de cet état de fait. Le temps, dit Esaïe, de la période historique de vaches grasses, dans l’existence de la nation, est désormais terminé ; commence maintenant celui des vaches maigres, temps de l’abaissement, de la réduction presque à néant de la nation, de la survie…

2. En ce jour-là : v 7 à 11 : Israël humilié, abaissé, presque réduit à néant cessera de porter ses regards, comme il le faisait durant sa période de prospérité, sur les idoles qui étaient l’œuvre de ses mains. Il retournera à Dieu, il se souviendra à nouveau de Dieu et c’est vers Lui seul que ses regards se porteront pour attendre de Lui secours, réconfort, salut. Privé des effets matériels et pratiques de la bénédiction, c’est vers Son auteur que ses yeux éclairés se tourneront à nouveau.

Du parcours, décrit ici par Esaïe, nous pouvons apprendre plusieurs choses :

1. La véritable bénédiction du peuple de Dieu, c’est de Le connaître et de vivre avec Lui. Tout se perd lorsqu’on l’on perd cet aspect premier de notre relation avec Lui !

2. Le premier et le plus grand danger qui se trouve sur le chemin du peuple de Dieu, après que la relation avec son Dieu soit devenue distante, est la somme des bénédictions passées qu’il a reçu de Dieu au temps de la relation qu’il avait avec Lui ! Quand la bénédiction prend, en termes de joie et de bonheur, la place que Dieu devrait avoir, elle devient malédiction.

3. Dieu oublié, le peuple de Dieu ne tarde pas à le remplacer par des idoles qu’il a créées de ses propres mains. Au lieu de chercher et de trouver en Lui seul son salut et sa sécurité, c’est désormais à elles que l’homme s’attache pour se faire. L’idolâtrie est la conséquence spirituelle immédiate, selon Moïse, de l’obésité : Deut 32, 15 à 18.

4. Prisonnier de son péché, l’homme est incapable par sa seule volonté de s’en libérer. Dieu doit alors souverainement et magistralement intervenir. La ruine, la perte de tout ce qui a pris la place de Dieu, le retour complet à la case départ, l’appauvrissement, l’humiliation sont les passages obligés par lesquels Dieu doit faire passer Ses enfants pour produire en eux les dispositions de cœur favorables au rétablissement de la relation avec Lui.

Que le Seigneur, au plus tôt, m’arrête sur les voies qui mènent à l’idolâtrie et à la folie !

lundi 29 décembre 2008

Esaïe 17,1 à 3

Texte biblique

Oracle sur Damas. Voici, Damas ne sera plus une ville, Elle ne sera qu’un monceau de ruines. Les villes d’Aroër sont abandonnées, Elles sont livrées aux troupeaux ; Ils s’y couchent, et personne ne les effraie. C’en est fait de la forteresse d’Ephraïm, Et du royaume de Damas, et du reste de la Syrie : Il en sera comme de la gloire des enfants d’Israël, Dit l’Eternel des armées.

Réflexion

Sentence sur Damas :

Revenant au présent, Esaïe annonce ici que le jugement qui va frapper Israël ne va pas concerner que la nation, mais encore ceux qu’elle a pris pour appui à la place de l’appui de Dieu qui lui était proposé : ici la Syrie et le royaume d’Aram. Indépendamment d’Israël, la Syrie aurait-elle été l’objet du jugement de Dieu ? Nous ne le savons pas. Notons ici cependant qu’il n’y a dans la sentence prononcée par Esaïe contre la Syrie et Aram aucune accusation du type de celle formulée contre Moab. Ce qui est ici souligné par Esaïe, et qui semble être la cause directe du jugement de Dieu, est ce que la Syrie et Aram représentent en termes de sécurité pour Israël. C’est en quelque sorte parce qu’Israël a mis sa confiance en ses deux nations pour assurer son salut plutôt qu’en Lui que l’Eternel les fera elles aussi tomber.

Rappelons-nous que, qui ou quoi que ce soit que nous mettions à la place de Dieu pour assurer notre salut et notre sécurité, nous entraînons, sans peut-être qu’il s’en rende compte, ce substitut de Dieu dans nos vies dans notre péché et dans le châtiment de Dieu sur lui. Il n’est pas rare que, pour nous amener, après nous être éloigné, à dépendre de nouveau de Lui, Dieu doive briser les bâtons sur lesquels jusqu'à présent nous nous appuyions pour marcher : cf 2 Rois 18,21. A cause d’Israël, il en sera de la gloire de Damas comme du reste d’Aram comme de la gloire d’Israël. Puisque c’est ensemble que ses nations ont voulu lier leur sort pour assurer leur sécurité, le même sort leur sera également réservé dans le jugement qui les atteindra. Notons cependant que s’il y a égalité dans le châtiment, il n’y a pas égalité dans la responsabilité qui, de loin, est plus grande pour Israël, averti et éclairé par Dieu sur le sujet avant même que les événements qui allaient précipiter sa fin se produisent. Démonstration sera faite plus tard avec Ezéchias que, placé dans les mêmes circonstances et face aux mêmes ennemis, ce n’est pas en vain que l’on place sa confiance en Dieu pour son salut au lieu de chercher du secours ailleurs : Esaïe 36 et 37

Dieu ne peut en effet se plaire à l’idée que quoi ou qui que ce soit d’autre que Lui soit la forteresse dans laquelle nous nous sentons à l’abri, comme l’était Damas et Aram pour Ephraïm : v 3. Que le Seigneur me donne de chercher en Lui et en Lui seul ma force et mon appui !

samedi 27 décembre 2008

Esaïe 16,6 à 14

Texte biblique

Nous entendons l’orgueil du superbe Moab, Sa fierté et sa hauteur, son arrogance et ses vains discours. C’est pourquoi Moab gémit sur Moab, tout gémit ; Vous soupirez sur les ruines de Kir–Haréseth, Profondément abattus. Car les campagnes de Hesbon languissent ; Les maîtres des nations ont brisé les ceps de la vigne de Sibma, Qui s’étendaient jusqu’à Jaezer, qui erraient dans le désert : Les rameaux se prolongeaient, et allaient au delà de la mer. Aussi je pleure sur la vigne de Sibma, comme sur Jaezer ; Je vous arrose de mes larmes, Hesbon, Elealé ! Car sur votre récolte et sur votre moisson Est venu fondre un cri de guerre. La joie et l’allégresse ont disparu des campagnes ; Dans les vignes, plus de chants, plus de réjouissances ! Le vendangeur ne foule plus le vin dans les cuves ; J’ai fait cesser les cris de joie. Aussi mes entrailles frémissent sur Moab, comme une harpe, Et mon cœur sur Kir–Harès. On voit Moab, qui se fatigue sur les hauts lieux ; Il entre dans son sanctuaire pour prier, et il ne peut rien obtenir. Telle est la parole que l’Eternel a prononcée dès longtemps sur Moab. Et maintenant l’Eternel parle, et dit : Dans trois ans, comme les années d’un mercenaire, La gloire de Moab sera l’objet du mépris, Avec toute cette grande multitude ; Et ce qui restera sera peu de chose, presque rien.

Réflexion

Causes de jugement et miséricorde

Le chapitre 16 d’Esaïe se termine au sujet de Moab par le traitement de 3 points résumant à eux seuls le contenu de la prophétie qui le concerne :

1. v 6 : ce verset qui est le verset clé du chapitre met le doigt sur la cause première du jugement qui atteint Moab : son orgueil, un orgueil extrême, ses vantardises, ses prétentions, ses emportements.

Deux remarques au sujet de cette cause révélée :

- la première est que s’il y a bien une chose qui tombe sous le coup du jugement et de la colère de Dieu, c’est l’orgueil. On retrouve partout signifié dans la Bible le même rapport entre orgueil et jugement : Esaïe 14,12 à 15 ; 1 Tim 3,6. Parce qu’il est la cause, la racine même de tous les péchés. l’orgueil est aussi la raison de la sévérité la plus grande du jugement de Dieu

- dans la seconde, Esaïe nous dit de quelle manière se traduit, de façon visible, l’orgueil dans une vie : vantardises et emportements. Vantardises parce que l’orgueilleux ne peut s’empêcher de faire la promotion de sa propre gloire, même si, de manière évidente, ceux qui l’entendent s’aperçoivent de l’exagération de ses prétentions. Emportements parce que l’orgueilleux ne supporte pas que l’on s’oppose à lui, qu’on le contredise ou que, dans sa vie, les choses ne se déroulent pas de la manière dont il l’avait prévu. Le problème de l’orgueilleux est qu’il se prend pour Dieu et que, voyant qu’il ne l’est pas, il ne le supporte pas.

2. v 7 à 12 : dans cette seconde partie, Esaïe décrit à la fois la douleur qui est celle de Moab exposé au jugement de Dieu et la douleur qui est celle de Dieu (Sa tristesse) en voyant la dévastation de Moab, vigne autrefois si féconde. Esaïe nous rappelle ici la vérité qui est au cœur de l’enseignement biblique au sujet de la nature de Dieu. Si notre Dieu est un Dieu juste, donc un Dieu qui, en accord avec Lui-même, se doit de juger, notre Dieu est aussi un Dieu d’amour, un Dieu qui, en accord avec Lui-même, ne se plaît aucunement à la souffrance des créatures qui subissent le feu de Son jugement. Le devoir de la justice et la tristesse qu’engendre ce devoir en Dieu sera la raison de l’envoi de Jésus-Christ, Son Fils dans ce monde. Car en Lui seul, et dans Sa croix, la justice de Dieu peut être satisfaite contre le péché et Son amour salvateur manifesté envers le pécheur. Rappelons-nous que ce n’est pas d’abord pour nous-mêmes, mais pour résoudre le dilemme que Dieu connaissait dans Sa Personne que la croix fut nécessaire : Rom 3,24 à 26. Le constat dressé ici par Esaïe annonce la croix et la croix confirme le message donné par Pierre devant le sanhédrin peu après la mort de Jésus : Actes 4,12.

3. Esaïe termine le chapitre en donnant de façon très précise la date du « quand » ces choses arriveraient pour Moab : 3 ans. Esaïe fait ici, en tant que prophète de Dieu, une chose fondamentale. Il s’expose et expose ses affirmations à la vérification. Une prophétie n’a de valeur que si elle peut être vérifiée et confirmée par les faits : Deut 18,21-22. Même s’il annonce des choses lointaines, qui ne se réaliseront que longtemps après sa mort, Dieu donne à ses prophètes suffisamment de confirmations dans le présent pour attester de la validité de leurs paroles.

Béni soit Dieu pour les leçons importantes qu’Il nous enseigne au travers d’eux !

vendredi 26 décembre 2008

Esaïe 16,1 à 5

Texte biblique

Envoyez les agneaux au souverain du pays, Envoyez–les de Séla, par le désert, A la montagne de la fille de Sion. Tel un oiseau fugitif, telle une nichée effarouchée, Telles seront les filles de Moab, au passage de l’Arnon. – Donne conseil, fais justice, Couvre–nous en plein midi de ton ombre comme de la nuit, Cache ceux que l’on poursuit, Ne trahis pas le fugitif ! Laisse séjourner chez toi les exilés de Moab, Sois pour eux un refuge contre le dévastateur ! Car l’oppression cessera, la dévastation finira, Celui qui foule le pays disparaîtra. Et le trône s’affermira par la clémence ; Et l’on y verra siéger fidèlement, dans la maison de David, Un juge ami du droit et zélé pour la justice. –

Réflexion

En Esaïe 16, nous avons dans les 5 premiers versets l’invitation étonnante de Dieu lancée à Israël d’accueillir sous son aile les réfugiés de Moab. Cette invitation lancée à Israël n’est pas une exigence. Elle est laissée à son libre choix. Elle n’est cependant pas première non plus. Le début du chapitre semble montrer qu’elle fait suite à une démarche, maladroite certes, de demande de pardon et de réconciliation de la part de Moab envers Israël.

Nous pouvons apprendre de ce passage plusieurs grandes vérités et leçons importantes :

1. Concernant le pardon. S’il n’est pas encore érigé en loi comme Jésus le fera dans les évangiles, Dieu pose ici le principe selon lequel toute personne qui entreprend à l’égard de son prochain une démarche de repentance et de réconciliation, si intéressée puisse-t-elle être, doit être reçue et accueillie. Jésus rappelle dans la prière type qu’Il nous a laissé que le pardon de Dieu pour nos propres fautes sera proportionnel au pardon que nous accorderons aux autres pour leurs fautes envers nous. Qui sait si la détresse qui arrive à la personne n’est pas le moyen de Dieu pour l’amener à entrer en elle-même et voir la folie de son attitude passée : cf le fils prodigue.

2. Concernant le jugement. Dieu fait la différence entre le jugement d’une nation et la grâce dont il peut faire preuve pour des individus dans cette nation. Même dans Sa colère, Dieu peut montrer Son amour, Sa miséricorde, sa compassion. Il n’y a pas dans le cœur de Dieu de joie à voir la souffrance. Le trône de Dieu, rappelle Esaïe, ne s’affermit pas par la colère, mais par la fidélité et la justice. La gloire et la grandeur de Dieu ne se montre jamais autant que dans Sa capacité à faire grâce et à manifester Sa bonté envers des hommes qui ne mériteraient légitimement que Sa colère.

Que le Seigneur nous donne de pouvoir avoir la même attitude que Lui dans ce monde à l’égard de ceux qui se montrent peut-être aujourd’hui nos adversaires !

mercredi 24 décembre 2008

Esaïe 15

Texte biblique

Oracle sur Moab. La nuit même où elle est ravagée, Ar–Moab est détruite ! La nuit même où elle est ravagée, Kir–Moab est détruite !… On monte au temple et à Dibon, Sur les hauts lieux, pour pleurer ; Moab est en lamentations, sur Nebo et sur Médeba : Toutes les têtes sont rasées, Toutes les barbes sont coupées. Dans les rues, ils sont couverts de sacs ; Sur les toits et dans les places, Tout gémit et fond en larmes. Hesbon et Elealé poussent des cris, On entend leur voix jusqu’à Jahats ; Même les guerriers de Moab se lamentent, Ils ont l’effroi dans l’âme. Mon cœur gémit sur Moab, Dont les fugitifs se sauvent jusqu’à Tsoar, Jusqu’à Eglath–Schelischija ; Car ils font, en pleurant, la montée de Luchith, Et ils jettent des cris de détresse sur le chemin de Choronaïm ; Car les eaux de Nimrim sont ravagées, L’herbe est desséchée, le gazon est détruit, La verdure a disparu. C’est pourquoi ils ramassent ce qui leur reste, Et ils transportent leurs biens au delà du torrent des saules. Car les cris environnent les frontières de Moab ; Ses lamentations retentissent jusqu’à Eglaïm, Ses lamentations retentissent jusqu’à Beer–Elim. Les eaux de Dimon sont pleines de sang, Et j’enverrai sur Dimon de nouveaux malheurs, Un lion contre les réchappés de Moab, Contre le reste du pays.

Réflexion

Jugement et lamentations sur Moab :

De retour à l’époque dans laquelle il se trouve, Esaïe prophétise sur la fin soudaine et proche que va connaître Moab, l’un de ses voisins. Les Moabites, rappelons-le, ne sont pas, au même titre que les autres, une nation étrangère aux israélites. Car les deux ont une ascendance commune, celle du père d’Abraham. Moab est le fils aîné de Loth, le neveu d’Abraham, fils que Loth a eu avec sa fille aînée : Genèse 19,35 à 37.

En Esaïe 15, la prophétie d’Esaïe s’attache à décrire la détresse qui sera celle de Moab au jour où le dévastateur et l’envahisseur va entrer dans le pays. Dans la description de cette détresse, Esaïe souligne :

- la rapidité de la conquête et des ravages opérés dans les villes de Moab
- le caractère global de la chute de Moab : aucun lieu ne sera préservé, sauvegardé
- la profondeur de la détresse des habitants : Esaïe parle de cris, de hurlements, de larmes, d’habits de deuil revêtus par les habitants, d’exil, de dispersion de la nation, de fugitifs
- la ruine du pays : le gazon est détruit, la verdure n’est plus
- l’inutilité et l’impuissance des dieux moabites pour les sauver

Le jugement qui atteint Moab nous rappelle qu’au jour de la colère de Dieu le châtiment qui atteindra les peuples sera sans mesure, comme l’a été le sacrifice auquel Jésus a consenti pour nous sauver. Que Dieu nous donne d’être aussi sans mesure dans notre amour pour Lui !

mardi 23 décembre 2008

Esaïe 14,24 à 32


Texte biblique

L’Eternel des armées l’a juré, en disant : Oui, ce que j’ai décidé arrivera, Ce que j’ai résolu s’accomplira. Je briserai l’Assyrien dans mon pays, Je le foulerai aux pieds sur mes montagnes ; Et son joug leur sera ôté, Et son fardeau sera ôté de leurs épaules. Voilà la résolution prise contre toute la terre, Voilà la main étendue sur toutes les nations. L’Eternel des armées a pris cette résolution : qui s’y opposera ? Sa main est étendue : qui la détournera ? L’année de la mort du roi Achaz, cet oracle fut prononcé: Ne te réjouis pas, pays des Philistins, De ce que la verge qui te frappait est brisée ! Car de la racine du serpent sortira un basilic, Et son fruit sera un dragon volant. Alors les plus pauvres pourront paître, Et les malheureux reposer en sécurité ; Mais je ferai mourir ta racine par la faim, Et ce qui restera de toi sera tué. Porte, gémis ! ville, lamente–toi ! Tremble, pays tout entier des Philistins ! Car du nord vient une fumée, Et les rangs de l’ennemi sont serrés. – Et que répondra–t–on aux envoyés du peuple ? –Que l’Eternel a fondé Sion, Et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge.

Réflexion

Contre l’Assyrie et les philistins :

Après Babylone, c’est à toutes les autres nations ennemies qu’Esaïe adresse ses sentences de jugement.. On peut dire de Babylone qu’elle était la puissance maîtresse parmi les adversaires du peuple de Dieu. C’était, montre Esaïe, son prince qui était le chef, le dominateur du monde d’alors. Mais, comme il en est de même en ce qui concerne Satan sur le plan spirituel, Babylone n’est pas la seule puissance antagoniste au peuple de Dieu. Associés à elle ou séparés d’elle, d’autres peuples, d’autre nations, se sont, au cours du temps, rendues coupables d’exactions, de forfaits contre Israël, profitant même parfois de son malheur et ajoutant encore à celui qui le frappait. Les malheurs qui, d’une façon ou d’une autre, frappèrent le peuple de Dieu servirent ainsi de révélateurs des dispositions des peuples à son égard. La façon dont les nations accueillirent la nouvelle du malheur qui les atteignait, comme celle avec laquelle ils accueillirent ses exilés, sont toutes prises en compte dans le jugement prononcé contre elles. Car celui qui se réjouit du malheur qui atteint quelqu’un est aussi coupable aux yeux de Dieu que celui qui en est l’auteur !

Dans la conclusion de ce chapitre, Esaïe fait ainsi le procès de deux d’entre elles :

1. l’Assyrie, les voisins les plus proches de la Babylonie :

Comme sa voisine, l’Assyrie a été un oppresseur d’Israël. Aussi, de même que pour le roi de Babylone, la bonne nouvelle du salut d’Israël par son Messie se traduit pour l’Assyrie également par une mauvaise nouvelle. C’est là où l’Assyrie s’est rendue coupable envers Israël, sur ses collines et ses montagnes que ses guerriers ont foulé pour la conquérir (cf Esaïe 36 et 37), qu’elle connaîtra son jugement de par l’Eternel. Le but de Dieu en affranchissant aussi Israël de l’Assyrie n’est pas seulement de la libérer d’un seul joug, le principal (Babylone), mais de tous ceux par lesquels elle a été asservie (le même objectif est visé par le Saint-Esprit dans nos vies : Il veut non seulement nous libérer de la tyrannie directe de Satan, mais de tous les jougs, les habitudes mauvaises, néfastes, aliénantes dont nous sommes esclaves du temps de notre aliénation de Dieu).

2. Les philistins :

La prophétie qui touche les philistins est, semble-t-il, plus ancienne que celle qui concerne l’Assyrie. Esaïe ici la rappelle plus qu’il ne la prononce. Ceci est peut-être dû au fait que cela fait beaucoup plus de temps que l’Assyrie que l’antagonisme entre les philistins et Israël subsistent. Puissance moindre, les philisitns n’ont cessé de se montrer ennemis d’Israël, mal disposés à son égard, faisant preuve d’une inimitié permanente. Une autre distinction entre ces ennemis est la distance naturelle qui sépare Israël d’eux : si la Babylonie et l’Assyrie sont éloignés, la Philistie touche et côtoie la frontière d’Israël. Nous avons parfois à faire, contre notre vie spirituelle, à des ennemis puissants. Ceux-ci agissent, telles l’Assyrie ou Babylone, de façon forte contre nous. Mais, il faut le dire, ses ennemis là ne sont pas des ennemis permanents, mais ponctuels. Ce n’est ainsi pas tous les jours que les chrétiens ont à faire face à une puissance comme le nazisme, ou à une tentation ou une opposition forte et soudaine. Il y a, par contre, dans la vie du chrétien des combats qui, semble-t-il, ne trouvent jamais de fin. Autant la guerre massive et soudaine (l’Assyrie et la Babylonie) que la guerre d’usure (les philistins) font partie de la stratégie de l’ennemi contre le peuple de Dieu. Si l’une est, sur le moment difficile à vivre, il faut se demander si ce n’est pas avec l’autre, à long terme, que le combat ne sera pas plus difficile : telle tentation de laquelle on n’arrive pas à se débarrasser, tel trait de notre caractère naturel que l’on arrive pas à vaincre… Autant la venue et le règne du Messie nous débarrassera définitivement de l’une, autant, c’est certain, elle nous débarrassera aussi de l’autre !

Que le Seigneur m’aide à me souvenir que si je n’ai pas aujourd’hui à faire à l’Assyrie, les philistins, la vie de la chair qui se situe à la frontière même de la vie spirituelle, de façon quotidienne, sont là, plein d’animosité contre elle, toujours prêts à la harceler, à lancer des escarmouches, des incursions, à pénétrer dans son territoire pour chercher à le soumettre à sa puissance. Que Dieu me donne d’user à ce sujet des armes qu’il a préparées en vue de ce combat : prière, vigilance, étude de sa Parole, soumission au Saint-Esprit. Après avoir été libéré, mon âme est-elle de nouveau en état d’occupation ?

lundi 22 décembre 2008

Esaïe 14,3 à 23


Texte biblique

Et quand l’Eternel t’aura donné du repos, Après tes fatigues et tes agitations, Et après la dure servitude qui te fut imposée, Alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone, Et tu diras : Eh quoi ! le tyran n’est plus ! L’oppression a cessé ! L’Eternel a brisé le bâton des méchants, La verge des dominateurs. Celui qui dans sa fureur frappait les peuples, Par des coups sans relâche, Celui qui dans sa colère subjuguait les nations, Est poursuivi sans ménagement. Toute la terre jouit du repos et de la paix ; On éclate en chants d’allégresse, Les cyprès même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute : Depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre. Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, Pour t’accueillir à ton arrivée ; Il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire : Toi aussi, tu es sans force comme nous, Tu es devenu semblable à nous ! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes luths ; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta couverture. Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au–dessus des étoiles de Dieu ; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, A l’extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très–Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, Ils te considèrent attentivement : Est–ce là cet homme qui faisait trembler la terre, Qui ébranlait les royaumes, Qui réduisait le monde en désert, Qui ravageait les villes, Et ne relâchait point ses prisonniers ? Tous les rois des nations, oui, tous, Reposent avec honneur, chacun dans son tombeau. Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre, Comme un rameau qu’on dédaigne, Comme une dépouille de gens tués à coups d’épée, Et précipités sur les pierres d’une fosse, Comme un cadavre foulé aux pieds. Tu n’es pas réuni à eux dans le sépulcre, Car tu as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple : On ne parlera plus jamais de la race des méchants. Préparez le massacre des fils, A cause de l’iniquité de leurs pères ! Qu’ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre, Et remplir le monde d’ennemis ! – Je me lèverai contre eux, Dit l’Eternel des armées ; J’anéantirai le nom et la trace de Babylone, Ses descendants et sa postérité, dit l’Eternel. J’en ferai le gîte du hérisson et un marécage, Et je la balaierai avec le balai de la destruction, Dit l’Eternel des armées.

Réflexion

Célébration de la ruine du roi de Babylone :

Le règne du Messie établi, Israël délivré et placé à la tête des nations, le peuple de Dieu ne se contentera pas de célébrer le salut dont il est l’objet par la grâce de Dieu (Chapitre 12). Il entonnera également un cantique pour célébrer la ruine, la réduction à néant de la puissance du maître du monde. La bonne nouvelle de la royauté du Messie ne vient pas seul. Elle s’accompagne de la bonne nouvelle de la défaite complète et éternelle de celui qui, tel un tyran, régnait avec arrogance et violence sur le monde.

Loin d’abord de l’exaltation, ce qui frappe en lisant le contenu des paroles du chant composé par le peuple de Dieu, est l’étonnement, la stupéfaction dont celui-ci témoigne au regarde de la chute et de la fin misérable du tyran. C’est comme si tout à coup, telle une bulle de savon qui explose, la puissance par laquelle le dominateur exerçait son pouvoir sur les nations apparaissait telle qu’elle était réellement : un mensonge, une illusion. Le tyran est rabaissé à ce qu’il est réellement : un homme sans défense, pitoyable, à qui est réservée la fin la plus méprisable qui soit. Au-delà de la personne du roi de Babylone, ce qui est dit à son sujet rejoint le témoignage et l’expérience de tous ceux qui, en direct, ont vécu la fin d’une tyrannie (nazisme, communisme). Du jour au lendemain, c’est comme si la puissance de l’oppression avait disparu pour faire face à un jour nouveau sans pluie, sans nuage, sans orage, plein de soleil !

Derrière le fait historique de la défaite du roi de Babylone, Esaïe se fait le porteur d’une annonce d’une autre portée, d’ordre non plus humaine, mais spirituelle. Car la Bible le dit de façon précise. Derrière les puissances politiques, idéologiques ou philosophiques humaines se trouve une autre puissance, une puissance d’ordre spirituelle que la Bible identifie comme le Mauvais ou le Malin. C’est, derrière le roi de Babylone qui, en quelque sorte, l’incarne, la défaite de cette puissance spirituelle qui, dans le chant du peuple de Dieu sauvé, est la cause première de son étonnement !

Ce chant du peuple de Dieu au sujet de la ruine de l’oppresseur spirituel du monde est un témoignage éloquent à la nature de l’Esprit qui, désormais, domine le monde : l’Esprit de justice et d’équité qui habite le Messie. Car le châtiment qui frappe l’ennemi est proportionnel à la hauteur de l’orgueil dont il a fait preuve face à Dieu. Lui qui voulait s’élever jusqu’au ciel, mettre son trône au-dessus des étoiles de Dieu, se trouve maintenant abaisser au séjour des morts, au plus profond du gouffre. C’est non seulement à son règne qu’il est mis fin, mais aussi à tout ce qui, provenant de sa racine, pourrait produire des rejetons, rejaillir dans l’histoire et recommencer le cycle infernal des guerres et des oppressions !

Seul le Christ, Prince de la paix, apportera la paix dans le monde ! Qu’Il le fasse déjà dans nos vies !

samedi 20 décembre 2008

Esaïe 14,1-2


Texte biblique

Car l’Eternel aura pitié de Jacob, Il choisira encore Israël, Et il les rétablira dans leur pays ; Les étrangers se joindront à eux, Et ils s’uniront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront, et les ramèneront à leur demeure, Et la maison d’Israël les possédera dans le pays de l’Eternel, Comme serviteurs et comme servantes ; Ils retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs, Et ils domineront sur leurs oppresseurs.

Réflexion

Encore Israël :

Inclus dans l’annonce de le chute et du jugement de Babylone comme de son roi, se trouve la promesse réitérée de Dieu de faire grâce et de choisir encore Israël comme objet de Son dessein pour se révéler au monde. Cet " encore ", dont nous sommes aujourd’hui témoins du partiel accomplissement, est à lui seul l’explication, malgré tous les efforts entrepris par ses adversaires pendant les siècles pour la détruire, de la survivance miraculeuse d’Israël. Cet encore contient en lui-même tout le poids et la définition de ce qu’est la grâce, une grâce qui s’appuie en exclusivité sur la fidélité et l’engagement de Dieu envers ceux qu’Il a choisi en-dehors de tout mérite.

Cet encore est aussi un avertissement à l’adresse de tous ceux qui, aujourd’hui, sont encore animés de l’esprit qui, au temps de Moïse comme de Jésus, les pousse à l’élimination de l’élu. Quoi que les peuples, les nations ou les souverains trament contre Israël, Israël subsistera ; car rien, ni personne n’a le pouvoir de rendre caduque une décision que, dans son for intérieur, Dieu a prise. L’encore de Dieu signe la confusion dans laquelle se trouveront les ennemis d’Israël au jour où dans le monde entier, tout tournera autour de ce peuple que, dès l’origine, Il a choisi et au milieu duquel, par Son oint, Il régnera !

Que Dieu soit béni aussi pour tous les encore dont, par Sa grâce bienveillante, j’ai été l’objet de Sa part jusqu’à ce jour !

vendredi 19 décembre 2008

Esaïe 13


Texte biblique

Oracle sur Babylone, révélé à Esaïe, fils d’Amots. Sur une montagne nue dressez une bannière, Elevez la voix vers eux, Faites des signes avec la main, Et qu’ils franchissent les portes des tyrans ! J’ai donné des ordres à ma sainte milice, J’ai appelé les héros de ma colère, Ceux qui se réjouissent de ma grandeur. On entend une rumeur sur les montagnes, Comme celle d’un peuple nombreux ; On entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées : L’Eternel des armées passe en revue l’armée qui va combattre. Ils viennent d’un pays lointain, De l’extrémité des cieux : L’Eternel et les instruments de sa colère Vont détruire toute la contrée. Gémissez, car le jour de l’Eternel est proche : Il vient comme un ravage du Tout–Puissant. C’est pourquoi toutes les mains s’affaiblissent, Et tout cœur d’homme est abattu. Ils sont frappés d’épouvante ; Les spasmes et les douleurs les saisissent ; Ils se tordent comme une femme en travail ; Ils se regardent les uns les autres avec stupeur ; Leurs visages sont enflammés. Voici, le jour de l’Eternel arrive, Jour cruel, jour de colère et d’ardente fureur, Qui réduira la terre en solitude, Et en exterminera les pécheurs. Car les étoiles des cieux et leurs astres Ne feront plus briller leur lumière, Le soleil s’obscurcira dès son lever, Et la lune ne fera plus luire sa clarté. Je punirai le monde pour sa malice, Et les méchants pour leurs iniquités ; Je ferai cesser l’orgueil des hautains, Et j’abattrai l’arrogance des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, Je les rendrai plus rares que l’or d’Ophir. C’est pourquoi j’ébranlerai les cieux, Et la terre sera secouée sur sa base, Par la colère de l’Eternel des armées, Au jour de son ardente fureur. Alors, comme une gazelle effarouchée, Comme un troupeau sans berger, Chacun se tournera vers son peuple, Chacun fuira vers son pays ; Tous ceux qu’on trouvera seront percés, Et tous ceux qu’on saisira tomberont par l’épée. Leurs enfants seront écrasés sous leurs yeux, Leurs maisons seront pillées, et leurs femmes violées. Voici, j’excite contre eux les Mèdes, Qui ne font point cas de l’argent, Et qui ne convoitent point l’or. De leurs arcs ils abattront les jeunes gens, Et ils seront sans pitié pour le fruit des entrailles : Leur œil n’épargnera point les enfants. Et Babylone, l’ornement des royaumes, La fière parure des Chaldéens, Sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit. Elle ne sera plus jamais habitée, Elle ne sera plus jamais peuplée ; L’Arabe n’y dressera point sa tente, Et les bergers n’y parqueront point leurs troupeaux. Les animaux du désert y prendront leur gîte, Les hiboux rempliront ses maisons, Les autruches en feront leur demeure Et les boucs y sauteront. Les chacals hurleront dans ses palais, Et les chiens sauvages dans ses maisons de plaisance. Son temps est près d’arriver, Et ses jours ne se prolongeront pas.

Réflexion

Vision d’Esaïe sur le jugement de Babylone :

Immédiatement après la vision du règne glorieux du Messie, Esaïe reçoit de Dieu la vision qui en est le pendant : la vision de la destruction et du jugement de l’empire babylonien et de celui qui en est le roi. Si la vision que reçoit Esaïe a une application historique immédiate (Esaïe identifie clairement le peuple par lequel il sera mis fin à l’empire babylonien : les Mèdes), elle dépasse aussi largement ce cadre. Le jugement de Babylone est l’image du jugement du monde, de son système et de celui qui en est le roi : Lucifer. Car, autant les paroles d’Esaïe, pour une certaine part, s’appliquent au royaume des Chaldéens, autant, pour une autre part, concernent-elles la terre entière, et le jugement final du système inauguré par le péché et le mal :

1. les armées de la destruction viennent à la fois d’un pays lointain et des extrémités du ciel : v 5

2. le jour que voit Esaïe est le jour du Seigneur pour Babylone, mais aussi pour la terre entière, jour où le Seigneur demande à tous les fauteurs de mal de rendre compte de leurs actes : v 11

3. Esaïe décrit avec détail le sac de Babylone et ce qui arrivera à ses habitants, mais il parle également d’un jugement à l’échelle du cosmos contre la terre et ses habitants : v 10, 15 et 16

Telle est la caractéristique du vrai prophète. Visionnaire, il est capable de discerner à la fois ce qu’est l’œuvre de Dieu pour son temps et ce qu’elle sera en fin de course. Il sait que les principes qui guident l’œuvre de Dieu en son temps sont aussi ceux qui la guideront pour le jugement final du monde. Le Dieu que nous connaissons dans nos vies sera le Dieu qui se manifestera à la fin des temps pour sauver les Siens et faire justice contre ceux qui ne Le connaissent pas et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur : 2 Thes 1,8

Que dans Sa grâce, le Seigneur me donne chaque jour de demeurer en Lui et de ne pas douter, en Son nom, de l’issue heureuse des choses !

jeudi 18 décembre 2008

Esaïe 12


Texte biblique

Tu diras en ce jour–là : Je te loue, ô Eternel ! Car tu as été irrité contre moi, Ta colère s’est apaisée, et tu m’as consolé. Voici, Dieu est ma délivrance, Je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien ; Car l’Eternel, l’Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; C’est lui qui m’a sauvé. Vous puiserez de l’eau avec joie Aux sources du salut, Et vous direz en ce jour–là : Louez l’Eternel, invoquez son nom, Publiez ses œuvres parmi les peuples, Rappelez la grandeur de son nom ! Célébrez l’Eternel, car il a fait des choses magnifiques : Qu’elles soient connues par toute la terre ! Pousse des cris de joie et d’allégresse, habitant de Sion ! Car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.

Réflexion

Louange du peuple de Dieu après Sa délivrance :

Israël délivré par le Messie régnant, Esaïe anticipe ce que sera la prière ou le cantique de louanges qui s’élèvera du cœur de la nation. Tout le cantique est une célébration par Israël de la grâce dont Dieu a fait preuve envers lui. Avec d’autres applications, le cantique d’Israël rejoint celui que l’Eglise adresse à Dieu à cause de Christ. Il est le but, l’aboutissement éternel même, montre Paul, du salut : Ephés 1,6.

Contenu :

1. Ce qu’Israël célèbre en premier lieu est l’apaisement de la colère et de l’irritation de Dieu à son encontre. Israël nous rappelle qu’il n’y a pas de paix, de relations favorables possibles entre Dieu et nous si le problème du passif de notre péché n’est pas résolu. Jean 3,36 nous rappelle de quelle manière ce passif peut être résolu et la colère de Dieu apaisée.

2. Israël se réjouit, non seulement de l’apaisement de la colère de Dieu à son encontre, mais de la consolation qui en est la conséquence. La paix avec Dieu établie, il n’y a plus d’obstacles à ce que le peuple de Dieu soit l’objet de Sa grande tendresse. La consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu est essentiellement l’effet et le produit de l’œuvre du Saint-Esprit dans nos vies, le Consolateur.

3. La paix avec Dieu établie, Israël célèbre la paix de Dieu dont il est l’objet, cette paix qui donne force, confiance et assurance. Savoir que Dieu n’est plus contre nous, mais avec nous est sans aucun doute la source de foi et de force la plus grande qui soit.. Dieu se révèle alors pour nous, non seulement comme le Sauveur du passé, mais encore comme celui du présent face à toutes les situations que, de nous-mêmes, nous ne pourrions surmonter.

4. Israël ayant fait l’expérience de la grâce de Dieu, il est à même maintenant de jouer le rôle essentiel de témoin de Sa grâce et de Ses œuvres que Dieu aurait toujours aimé qu’il soit dans le monde.

Que Dieu nous donne aujourd’hui d’être aussi les témoins et les célébrants de Sa grâce dans nos vies !

mercredi 17 décembre 2008

Esaïe 11,10 à 16

Texte biblique

En ce jour, le rejeton d’Isaï Sera là comme une bannière pour les peuples ; Les nations se tourneront vers lui, Et la gloire sera sa demeure. Dans ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main, Pour racheter le reste de son peuple, Dispersé en Assyrie et en Egypte, A Pathros et en Ethiopie, A Elam, à Schinear et à Hamath, Et dans les îles de la mer. Il élèvera une bannière pour les nations, Il rassemblera les exilés d’Israël, Et il recueillera les dispersés de Juda, Des quatre extrémités de la terre. La jalousie d’Ephraïm disparaîtra, Et ses ennemis en Juda seront anéantis ; Ephraïm ne sera plus jaloux de Juda, Et Juda ne sera plus hostile à Ephraïm. Ils voleront sur l’épaule des Philistins à l’occident, Ils pilleront ensemble les fils de l’Orient ; Edom et Moab seront la proie de leurs mains, Et les fils d’Ammon leur seront assujettis. L’Eternel desséchera la langue de la mer d’Egypte, Et il lèvera sa main sur le fleuve, en soufflant avec violence : Il le partagera en sept canaux, Et on le traversera avec des souliers. Et il y aura une route pour le reste de son peuple, Qui sera échappé de l’Assyrie, Comme il y en eut une pour Israël, Le jour où il sortit du pays d’Egypte.

Réflexion

Effets de la royauté du Messie sur les nations et sur Israël :

Outre les effets qu’elle aura sur le règne animal, la royauté du Messie entraînera un changement radical de comportement à Son égard sur les nations et un retournement complet de la situation et de la place d’Israël, Son peuple, dans le cortège des nations :
  1. du point de vue des nations, le Messie sera la bannière à laquelle chercheront à se rattacher les peuples. Alors que partout, et d’une façon plus forte encore pendant les jours qui précéderont Sa parousie, la proclamation de l‘Evangile n’aura la plupart du temps que suscité hostilité et persécutions, la venue du Christ suscitera une aspiration à Le connaître comme jamais auparavant. Délivré de l’influence spirituelle maléfique que le diable exerçait sur lui, le monde verra dans le Messie celui dont il a besoin et qui, seul, est en mesure de lui assurer paix et repos. Alors sera fini le temps de la moquerie, des sarcasmes, le temps du Christ bafoué : le temps du Christ glorieux commencera !
  2. Il en sera d’Israël un peu comme de la prédication du Messie. Alors qu’avant la venue de Son règne, Israël est devenu l’objet du mépris et de l’hostilité mondiale, la royauté du Messie va complètement et de façon radicale changer la donne. 3 changements majeurs sont ici mis en avant dans la prophétie d’Esaïe :
  • la parution du Messie va parachever le mouvement de retour des juifs encore dispersés dans leur patrie. Les bannis d’Israël jusqu’alors retenus vont être rassemblés, les dispersés de Juda recueillis.
  • La jalousie interne qui engendrait guerre civile et combats entre frères à l’intérieur d’Israël cessera. L’unité religieuse du peuple retrouvé, son unité politique suivra immédiatement.
    Toute hostilité contre Israël sera immédiatement réprimée. Israël uni sous l’égide du Messie possédera la suprématie militaire, au détriment des nations qui, jusqu’alors, ne lui auront témoigné que hostilité et mépris.
  • D’une certaine façon, nous pouvons dire que ce que le Christ accomplit aujourd’hui de façon spirituelle dans l’Eglise, Il l’accomplira alors de façon politique dans le monde et en Israël.

Que Dieu nous donne aujourd’hui d’être les témoins des bienfaits du règne de Son Esprit déjà dans nos vies !

mardi 16 décembre 2008

Esaïe 11,6 à 9


Texte biblique

Le loup habitera avec l’agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau ; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira. La vache et l’ourse auront un même pâturage, Leurs petits un même gîte ; Et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, Et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte ; Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, Comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent.

Réflexion

Effets de la royauté messianique sur le monde animal :

Si, nous l’avons vu, le règne du Messie introduira parmi les hommes un élément qui faisait cruellement défaut dans tous les règnes précédents, ce passage qui lui fait suite nous donne la raison profonde de ce fait. Le règne de justice et d’équité ne sera possible dans le monde au temps du Messie que par le fait de la disparition complète de la présence et de l’influence du Mal, cet esprit qui dominait le monde jusqu’alors et qui créait ce climat incessant d’agressivité, de violence, de cruauté, de domination du fort sur le faible.

Si la disparition de cette influence maléfique sur le monde se verra, au plus haut niveau, dans le gouvernement de la société humaine, elle se manifestera d’une manière particulièrement marquante également dans le monde animal. Cette révolution dans le comportement des animaux entre eux semble souligner que, tout comme les hommes depuis l’entrée du péché dans le monde, les relations dans le règne animal ne sont pas celles qu’elles devraient être et que Dieu a voulu lors de la création. Nous comprenons ici mieux la parole de Paul qui souligne le fait que, jusqu’à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement, ayant elle aussi été soumise, par Adam, à la futilité : Rom 8,19-20.

La venue et le règne du Messie seront en quelque sorte la démonstration du bienfait pour le monde d’être réconcilié et soumis à l’autorité de Dieu. Esaïe souligne dans le verset 9 la condition spirituelle rendant possible l’existence d’un monde sans cruauté ni agressivité. Cette existence ne sera possible que par la connaissance qu’aura dans sa conscience chaque être du Seigneur. Si la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse, le monde entier ne peut être et devenir sage que s’il connaît véritablement Dieu. C’est ce à quoi déjà nous voulons travailler maintenant !

Que le Seigneur nous donne d’aller de l’avant dans ce que nous faisons déjà dans ce sens. Que dans ma propre vie, la connaissance de Ta Personne soit le frein qui, de plus en plus dans ma conscience, subjugue les élans du mal. C’est de Toi, par Toi et pour Toi qu’il nous faut vivre !

lundi 15 décembre 2008

Esaïe 11,1 à 5


Texte biblique

Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines. L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Il respirera la crainte de l’Eternel ; Il ne jugera point sur l’apparence, Il ne prononcera point sur un ouï–dire. Mais il jugera les pauvres avec équité, Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre ; Il frappera la terre de sa parole comme d’une verge, Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses flancs, Et la fidélité la ceinture de ses reins.

Réflexion

Le nouveau David :

Sans transition aucune, Esaïe passe de la description de la guerre éclair menée par les Assyriens contre Israël et Juda à l’annonce de l’irruption dans l’histoire de Celui qui, issu de Jessé, va apporter, non seulement à Israël mais au monde entier, la véritable paix. Pour expliquer d’où viendra cette paix, Esaïe commence par dresser le portrait de ce Messie et, plus particulièrement de l’Esprit qui l’habitera et l’animera. Il nous rappelle ici une vérité, un principe fondamental de la vie qui est que, quoi que ce soit qui se passe en actes, ceux-ci procèdent tous de l’esprit qui en est à l’origine. Par conséquent, aussi longtemps que l’esprit qui domine ce monde n’est pas l’Esprit de Dieu, les hommes qui le dirigent seront dans l’incapacité de faire autre chose que de décider, d’entreprendre, d’agir autrement que dans le sens contraire du bien commun et de la paix. La paix universelle ne sera possible que sur la base d’un gouvernement qui devra son inspiration à l’Esprit de Dieu seul. Seul, montre Esaïe, un homme possède les qualités pour être ce dirigeant unique conduit par l’Esprit de Dieu seul : le Messie, le nouveau David.

Les caractéristiques du Messie :

Les 7 caractéristiques de l’Esprit qui l’habitera :

- L’Esprit du Seigneur
- L’Esprit de sagesse
- L’Esprit d’intelligence
- L’Esprit de conseil
- L’Esprit de vaillance
- L’Esprit de connaissance du Seigneur
- L’Esprit de crainte du Seigneur

La caractéristique dominante de Son règne, celle qui aura fait le plus défaut aux règnes précédents : la justice : v 5. Elle se manifestera par :

- le fait qu’il respirera la crainte de l’Eternel : ce saint respect de Dieu
- le fait qu’il ne jugera pas sur l’apparence, mais sur la base des faits
- le fait qu’il n’arbitrera pas sur une rumeur, mais sur la base de la vérité
- le fait qu’il jugera avec droiture, équité : la justice sera véritablement au service des droits des affligés et des pauvres
- le fait qu’il jugera avec une totale sévérité le méchant

Seigneur ! Que Ton règne vienne bientôt sur la terre comme au ciel !

dimanche 14 décembre 2008

Esaïe 10,28 à 34


Texte biblique

Il marche sur Ajjath, traverse Migron, Laisse ses bagages à Micmasch. Ils passent le défilé, Ils couchent à Guéba ; Rama tremble, Guibea de Saül prend la fuite. Fais éclater ta voix, fille de Gallim ! Prends garde, Laïs ! malheur à toi, Anathoth ! Madména se disperse, Les habitants de Guébim sont en fuite. Encore un jour de halte à Nob, Et il menace de sa main la montagne de la fille de Sion, La colline de Jérusalem. Voici, le Seigneur, l’Eternel des armées, Brise les rameaux avec violence : Les plus grands sont coupés, Les plus élevés sont abattus. Il renverse avec le fer les taillis de la forêt, Et le Liban tombe sous le Puissant.

Réflexion

Guerre éclair aux environs de Jérusalem :

Après avoir développé la vision d’avenir des événements qui allaient se produire en Israël et en Juda, Esaïe revient ici dans sa prophétie au court terme, presque à l’immédiat. Ce qu’il décrit ici est la vision que le Seigneur lui donne de la façon avec laquelle va se faire la conquête pour l’Assyrie de la terre d’Israël : une conquête éclair dans laquelle l’une après l’autre, sans même que le peuple puisse comprendre ce qui arrive, les villes qui se trouvent sur le passage du conquérant tombent et sont prises.

Si l’idée de la conquête rapide et prochaine de l’Assyrie puisse paraître comme une illusion, Esaïe voudrait amener le peuple à se détromper sur ce point. A la surprise générale, c’est demain déjà que celle-ci, dit Esaïe, menacera Jérusalem et se présentera devant ses murs.

Ce qu’Esaïe dénonce ici est, semble-t-il, une constante de l’histoire. Cette constante est qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cet aveuglement des peuples est, comme pour Israël, la caractéristique de toutes les nations qui, assurées qu’elles sont d’avoir le soutien de Dieu, ne réalisent même pas que ce Dieu auquel elle se réfère les a, pour de multiples raisons, abandonné. Fortes de leur héritage, des multiples bénédictions dont elles ont été l’objet de la part de Dieu dans le passé, ces nations vivent dans l’illusion que rien ni personne n’a le pouvoir de les renverser. Elles se trompent ! Leur aveuglement, lié à leur refus de se repentir et de revenir à la Parole de ce Dieu qui, jadis, leur a garanti leur sécurité, les empêche de prendre en compte, avec la gravité et le sérieux qui s’imposent, la menace imminente qui se trouve à leur porte.

Seul l’homme éclairé par Dieu, parce qu’il vit dans sa présence, a la capacité de se faire une idée juste de ce qui attend le monde. Il sait, comprend, a la capacité d’évaluer le juste état de la situation spirituelle de son peuple. Il peut être une sentinelle, mais n’a pas le pouvoir de changer les choses. Il peut avertir, prévenir du caractère inéluctable de ce qui, en prémices, se dessine, se prépare et se voit déjà. Mais seule une œuvre profonde de repentance peut en changer le cours. Dans cette attente et, quelles que soient les attitudes du peuple qui l’entoure à l’égard de la menace qui pèse sur lui, il doit faire sienne la devise d’Esaïe : " Pour moi, j’attends le Seigneur qui se détourne de la maison de Jacob. Je mets en Lui mon espérance : Esaïe 8,17.

samedi 13 décembre 2008

Esaïe 10,20 à 27


Texte biblique

En ce jour–là, Le reste d’Israël et les réchappés de la maison de Jacob, Cesseront de s’appuyer sur celui qui les frappait ; Ils s’appuieront avec confiance sur l’Eternel, le Saint d’Israël. Le reste reviendra, le reste de Jacob, Au Dieu puissant. Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, Un reste seulement reviendra ; La destruction est résolue, elle fera déborder la justice. Et cette destruction qui a été résolue, Le Seigneur, l’Eternel des armées, l’accomplira dans tout le pays. Cependant, ainsi parle le Seigneur, l’Eternel des armées : O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l’Assyrien ! Il te frappe de la verge, Et il lève son bâton sur toi, comme faisaient les Egyptiens. Mais, encore un peu de temps, Et le châtiment cessera, Puis ma colère se tournera contre lui pour l’anéantir. L’Eternel des armées agitera le fouet contre lui, Comme il frappa Madian au rocher d’Oreb ; Et, de même qu’il leva son bâton sur la mer, Il le lèvera encore, comme en Egypte. En ce jour, son fardeau sera ôté de dessus ton épaule, Et son joug de dessus ton cou ; Et la graisse fera éclater le joug.

Réflexion

Un reste reviendra :

Le jugement de l’Assyrie n’aura pas pour seul objet de la corriger pour son orgueil. Il servira également de leçon pour le reste d’Israël qui comprendra la folie qu’aura été celle de ses dirigeants d’avoir préféré s’en remettre à sa protection plutôt qu’à celle de son Dieu. La lenteur d’Israël à croire et s’aligner à ce que Dieu lui dit nous renvoie à plusieurs réalités dont nous aussi pouvons faire l’expérience dans notre vie :

- la 1ère est que, pour nous croyants, faire ce que Dieu nous dit, suivre la voie qu’Il nous préconise s’avérera toujours la voie la plus heureuse et la plus bénéfique. Nous pouvons, en relation avec la volonté connue de Dieu pour nous, faire une double expérience :
  • soit nous nous soumettons le plus rapidement possible à ce qu’elle nous indique comme la voie que nous devrions suivre. En ce cas, nous faisons l’expérience du bénéfice immédiat qu’il y a pour chacun à faire ce que Dieu dit. Le chemin sur lequel nous marchons peut nous sembler peu rassurant, voire même effrayant. Mais les complications que nous y connaissons ne sont rien en comparaison de celles qui nous attendent si nous empruntons l’autre voie
  • soit nous préférons suivre le chemin qui nous semble à vue humaine le plus facile, celui qui, à nos yeux, semble nous garantir le maximum de sécurité. Le temps passant, nous découvrons cependant que ce chemin est en fait une voie trompeuse.. Non seulement notre sécurité n’est pas garantie, mais il se trouve même que nous sommes perdants sur toute la ligne. Nous faisons l’amère expérience que nous est ôté ce que justement nous craignions de perdre en faisant confiance à Dieu.

- la seconde est que, malheureusement, il faut souvent que l’homme aille jusqu’au bout du chemin de sa propre volonté pour enfin accepter de capituler devant Dieu, de croire et se soumettre à Sa volonté. Au lieu d’être un chemin droit et plein de paix, la vie devient alors un parcours plein de détours, de perte de temps, jalonné de blessures, de déceptions et de regrets.


Telle est ici, décrite avec d’autres mots, l’expérience d’Israël. Elle nous rappelle que, quoi que ce soit que nous ayons comme impression, nous ne nous trouvons jamais en de meilleures mains que dans celles de Dieu. C’est ce que comprendra et connaîtra le reste d’Israël au jour où, l’Assyrie jugée, il reviendra à son Dieu !

vendredi 12 décembre 2008

Esaïe 10,5 à 19


Texte biblique

Malheur à l’Assyrien, verge de ma colère ! La verge dans sa main, c’est l’instrument de ma fureur. Je l’ai lâché contre une nation impie, Je l’ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, Pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin, Pour qu’il le foule aux pieds comme la boue des rues. Mais il n’en juge pas ainsi, Et ce n’est pas là la pensée de son cœur ; Il ne songe qu’à détruire, Qu’à exterminer les nations en foule. Car il dit : Mes princes ne sont–ils pas autant de rois ? N’en a–t–il pas été de Calno comme de Carkemisch ? N’en a–t–il pas été de Hamath comme d’Arpad ? N’en a–t–il pas été de Samarie comme de Damas ? De même que ma main a atteint les royaumes des idoles, Où il y avait plus d’images qu’à Jérusalem et à Samarie, Ce que j’ai fait à Samarie et à ses idoles, Ne le ferai–je pas à Jérusalem et à ses images ? Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux, Et pour l’arrogance de ses regards hautains. Car il dit : C’est par la force de ma main que j’ai agi, C’est par ma sagesse, car je suis intelligent ; J’ai reculé les limites des peuples, et pillé leurs trésors, Et, comme un héros, j’ai renversé ceux qui siégeaient sur des trônes ; J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid, Et, comme on ramasse des œufs abandonnés, J’ai ramassé toute la terre : Nul n’a remué l’aile, Ni ouvert le bec, ni poussé un cri. – La hache se glorifie–t–elle envers celui qui s’en sert ? Ou la scie est–elle arrogante envers celui qui la manie ? Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, Comme si le bâton soulevait celui qui n’est pas du bois ! C’est pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, enverra Le dépérissement parmi ses robustes guerriers ; Et, sous sa magnificence, éclatera un embrasement, Comme l’embrasement d’un feu. La lumière d’Israël deviendra un feu, Et son Saint une flamme, Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces, En un seul jour ; Qui consumera, corps et âme, La magnificence de sa forêt et de ses campagnes. Il en sera comme d’un malade, qui tombe en défaillance. Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté, Et un enfant en écrirait le nombre.

Réflexion

Annonce du jugement de l’Assyrie :

Après Juda et Israël, voici venu le temps pour Esaïe de prophétiser sur l’Assyrie. En effet, si l’Assyrie est l’instrument choisi par Dieu pour corriger le peuple de Dieu, elle n’en est pas moins pour autant redevable de son attitude dans la circonstance. Etre l’outil de Dieu, le moyen par lequel Il manifeste, exerce Sa volonté, fait ce qu’Il veut faire, dit ce qu’Il veut dire aux autres ne nous épargne pas nous-mêmes de nous examiner.

Ce que reproche ici l’Eternel, par la bouche d’Esaïe, n’est pas le rôle que l’Assyrie a joué. Ce rôle est celui que Dieu Lui-même a voulu qu’elle joue dans Son plan. Il avait pour le peuple de Dieu le goût de l’amertume, la forme d’une correction ; en réalité, il était l’expression quelque part de la colère de Dieu, colère due à la déception vécue par Dieu dans Son amour pour eux. Le problème d’Israël et de Juda traité, l’Eternel se tourne vers l’Assyrie. Car si ce qu’Il a vu en Israël et Juda méritait sa correction, ce qu’Il a vu en Assyrie ne le méritait pas moins.

C’est pour l’orgueil de son cœur, son arrogance que l’Eternel va juger l’Assyrie. Devenue la puissance dominante de l’époque, elle ne voit pas son rôle dans l’histoire comme Dieu le voit. Les succès militaires qu’elle a connu lui ont fait tourner la tête. Ce qu’elle veut désormais, c’est dominer le monde, monter le plus haut possible, s’assujettir non seulement les nations, mais aussi leurs dieux. Le péché de l’Assyrie est ainsi de ne pas être resté à sa place, d’avoir oublié qu’elle n’est pas Dieu et que c’est à Dieu seul qu’appartient le droit à la domination universelle à laquelle elle prétendait.

Que Dieu nous garde par-dessus tout de tout orgueil, toute recherche de gloire personnelle dans tout ce qu’Il nous donne de vivre à Son service. Nous ne sommes et serons, quelle que soit l’ampleur de nos réussites, toujours que des outils dans Sa main. Qu’Il nous donne d’exercer avec grande humilité le ministère qu’Il nous donne ! C’est un honneur mais aussi une grande responsabilité de laquelle nous devrons rendre compte que celui d’être l’outil que la main de Dieu utilise, que ce soit pour construire ou détruire !

jeudi 11 décembre 2008

Esaïe 10,1 à 4


Texte biblique

Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes, Pour refuser justice aux pauvres, Et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, Pour faire des veuves leur proie, Et des orphelins leur butin ! Que ferez–vous au jour du châtiment, Et de la ruine qui du lointain fondra sur vous ? Vers qui fuirez–vous, pour avoir du secours, Et où laisserez–vous votre gloire ? Les uns seront courbés parmi les captifs, Les autres tomberont parmi les morts. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue.

Réflexion

4ème annonce :

Après les dirigeants et les prophètes, tête et queue du peuple, la 4ème annonce d’Esaïe vise les législateurs, tous ceux qui, à l’aide de la loi, promulguent des arrêts leur permettant en toute impunité de pratiquer des exactions et d’exploiter les plus faibles. L’exercice de la colère de Dieu contre les auteurs de la loi, outil par laquelle ils servent leurs propres intérêts plutôt que ceux de la communauté et, en particulier, les plus vulnérables en elle, témoigne une fois de plus du caractère corruptible du péché sur tout ce qu’il touche. La loi, sensée être un rempart contre les abus et l’injustice, devient, sous l’effet du péché un appui, une rampe de lancement, le moyen dans la pratique de justifier ce contre quoi elle se devait, au départ, de combattre. Tel un gant, la loi habille la main de celui qui agit, soit en bien (comme le chirurgien), soit en mal (comme le voleur qui ne veut pas laisser de trace).

Aussi, la loi n’a en elle-même aucune force pour garantir le bien. Elle est uniquement au service de l’esprit qui l’inspire, lui fournissant un cadre justifiant les normes qu’il établit pour la société de laquelle il est la tête. Inspirée par la loi et l’Esprit de Dieu, la loi humaine protégera le faible (la veuve et l’orphelin en sont les types sociaux par excellence). Détachée d’elle, elle est au service des plus grandes injustices. Avec d’autres, la loi est un révélateur fiable de la mentalité et de la nature de l’esprit qui domine un peuple.

La 4ème annonce rappelle aux législateurs qu’au-dessus d’eux et de leurs lois, il y a un Juge et une loi de justice à laquelle ils devront rendre compte. Cette loi est l’expression parfaite de la sainteté de Celui qui l’inspire. C’est une loi fondée sur l’équité, destinée à protéger le faible des abus dont il pourrait être la victime de la part du puissant. Que Dieu nous donne d’être, dans le contact avec Lui, sensible à son objet et son esprit !

mercredi 10 décembre 2008

Esaïe 9,17 à 20


Texte biblique

C’est pourquoi le Seigneur ne saurait se réjouir de leurs jeunes hommes, Ni avoir pitié de leurs orphelins et de leurs veuves ; Car tous sont des impies et des méchants, Et toutes les bouches profèrent des infamies. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue. Car la méchanceté consume comme un feu, Qui dévore ronces et épines ; Il embrase l’épaisseur de la forêt, D’où s’élèvent des colonnes de fumée. Par la colère de l’Eternel des armées le pays est embrasé, Et le peuple est comme la proie du feu ; Nul n’épargne son frère. On pille à droite, et l’on a faim ; On dévore à gauche, et l’on n’est pas rassasié ; Chacun dévore la chair de son bras. Manassé dévore Ephraïm, Ephraïm Manassé, Et ensemble ils fondent sur Juda. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue.

Réflexion

3ème annonce :

La 3ème annonce d’Esaïe traite d’un aspect singulier du jugement de Dieu sur Israël : la guerre civile. Cet aspect évoque une vérité reprise également par Paul lorsqu’il décrit la façon avec laquelle Dieu manifeste en premier sa colère sur le monde. Il souligne la vérité surprenante selon laquelle le jugement du péché des peuples ne nécessite même pas, de la part de Dieu, une quelconque action. Le péché est une réalité si nuisible pour l’homme que sa propre présence en lui suffit pour générer les actions et les comportements par lesquels ils se punira lui-même. La division, les déchirements internes des peuples en rendent largement témoignage. La méchanceté dans le cœur de chacun ou dans la communauté suffit à elle seule pour la consumer et la détruire. Elle seule suffira pour l’éternité à faire le malheur des damnés : Ezéchiel 28,18.

Si la division, les déchirements internes d’une communauté sont d’abord la conséquence naturelle du péché, et du fait que Dieu laisse celle-ci simplement livrée à elle-même, au cours naturel des choses, cette vérité souligne, par contraste, que l’unité de la même communauté n’est pas le résultat d’un arrangement naturel, mais bien celui de l’œuvre spirituelle de Dieu qui en coordonne chaque partie et les soumet à Son autorité. : Ephés 2,21. L’épître aux hébreux nous le rappelle : c’est Dieu, par Sa Parole puissante, qui assure la cohésion et l’unité de l’univers : Héb 1,3. S’Il cessait un seul instant d’agir ou de le faire, l’univers s’écroulerait. Rappelons-nous sans cesse cette vérité qui a été le sujet principal de la prière de Jésus pour les Siens avant de quitter le monde : Jean 17,20-21. Veillons et surveillons ce qui, en nous, vient de notre cœur naturel. Car de lui peuvent aussi bien venir les sources de la vie comme de la mort ! Que par Ta grâce aujourd’hui je ne sois pas, dans la communauté dans laquelle Tu m’as placé, un élément de division mais un facteur puissant d’unité !

mardi 9 décembre 2008

Esaïe 9,12 à 16


Texte biblique

Le peuple ne revient pas à celui qui le frappe, Et il ne cherche pas l’Eternel des armées. Aussi l’Eternel arrachera d’Israël la tête et la queue, La branche de palmier et le roseau, En un seul jour. L’ancien et le magistrat, c’est la tête, Et le prophète qui enseigne le mensonge, c’est la queue. Ceux qui conduisent ce peuple l’égarent, Et ceux qui se laissent conduire se perdent. C’est pourquoi le Seigneur ne saurait se réjouir de leurs jeunes hommes, Ni avoir pitié de leurs orphelins et de leurs veuves ; Car tous sont des impies et des méchants, Et toutes les bouches profèrent des infamies. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue.

Réflexion
2ème annonce :

La 2ème annonce part du constat affligeant que fait Dieu (et Esaïe) de l’inanité des châtiments dont le peuple est l’objet. Ce constat fait par le Seigneur et le prophète est, à y réfléchir, une double cause de tristesse : tristesse dans le fait que le Seigneur soit contraint d’user de tels moyens pour corriger Son peuple et l’amener à s’attacher à Lui ; tristesse de voir que, malgré le prix qu’un tel traitement Lui coûte, il ne produise pas dans le cœur de Son peuple l’effet espéré. Car, croyons-le bien, le premier qui souffre et est affligé des mesures douloureuses qu’Il doit prendre pour ramener le cœur de Son peuple à Lui, c’est Dieu. Ce n’est jamais avec plaisir que Dieu corrige, châtie, afflige : Lam 3,33. C’est par contre toujours poussé par l’amour et la nécessité qu’Il le fait, Dieu ne pouvant se résoudre sans agir à voir Son peuple se détacher et s’éloigner de Lui.

Le constat de l’inefficacité des premiers châtiments fait, Dieu annonce quelle est la prochaine mesure que, dans Sa colère, Il va prendre contre Son peuple. Ciblant ceux qui, à Ses yeux, sont les premiers responsables de la situation et de l’attitude du peuple, Dieu annonce que le prochain châtiment va viser à ôter d’Israël ceux qui en sont la tête (l’ancien et le noble : les décideurs politiques) et la queue (les faux prophètes qui les orientent sur le plan de leur décision).

Si ceux qui dirigent et orientent la conduite du peuple sont les premiers responsables de l’état moral et spirituel de la nation, Dieu ne considère pas pour autant que ceux qui se laissent diriger sont excusables. En connaissance de cause, Dieu évalue que, bien qu’égaré par ceux qui le dirigent, le peuple a les moyens de faire un choix différent. Il a dans son bagage culturel et son héritage suffisamment d’éléments pour comprendre qu’il y a une autre voie possible, une alternative spirituelle à sa portée. Sans quoi le constat qui justifie la décision de la nouvelle mesure prise par Dieu serait sans fondement. Personne n’est jamais aux yeux de Dieu complètement une victime. Il y a toujours dans nos vies, à l’égard de Dieu, une marge de liberté dans laquelle s’exerce pleinement notre responsabilité (cela d’autant plus si nous avons baignés dans une atmosphère spirituelle de connaissance de Dieu).
Que le Seigneur me rappelle que plus j’ai reçu, connu, entendu, plus je suis responsable dans ma vie des choix que je fais. Qu’Il m’accorde aujourd’hui encore d’être pleinement au bénéfice de la grâce dont Jésus-Christ a été le porteur pour nous !

lundi 8 décembre 2008

Esaïe 9,7 à 11


Texte biblique

Le Seigneur envoie une parole à Jacob : Elle tombe sur Israël. Tout le peuple en aura connaissance, Ephraïm et les habitants de Samarie, Qui disent avec orgueil et fierté: Des briques sont tombées, Nous bâtirons en pierres de taille ; Des sycomores ont été coupés, Nous les remplacerons par des cèdres. L’Eternel élèvera contre eux les ennemis de Retsin, Et il armera leurs ennemis, Les Syriens à l’orient, les Philistins à l’occident ; Et ils dévoreront Israël à pleine bouche. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue.

Réflexion

Une colère qui ne s’apaise pas :

La parenthèse de l’annonce lointaine du salut grâce à la venue du Messie fermée, la prophétie d’Esaïe reprend son cours là où elle était restée. Mise à part la grande bonne nouvelle d’une fin future heureuse et messianique, Esaïe n’a pour l’heure aucune bonne nouvelle à faire entendre à Juda et Israël. Il sent, au contraire, que, pour le peuple de Dieu, l’heure est venue de faire face à la colère de Dieu, une colère qui ne cesse de monter et ne saurait s’apaiser si rapidement !

C’est au travers de 4 annonces successives, ciblant des attitudes et des personnes diverses, que l’Eternel fait sentir à Son peuple ce qui alimente Son courroux envers Lui et l’empêche de se calmer :

1ère annonce : 9,7 à 11 :

Elle dénonce la 1ère cause de la colère de Dieu contre Son peuple. Une cause liée à sa réaction face aux premiers effets du malheur qui le frappe. L’Eternel, en regardant la réaction de Son peuple, n’y voit aucun des fruits qu’Il aurait aimé y voir : affliction, retour en soi-même, confession des péchés passés, repentance, retour vers Lui dans la prière… Au contraire ! Se sentant blessé dans son amour propre, Israël comme Juda réagissent avec orgueil. Au lieu de s’effondrer devant l’Eternel, ils se fortifient dans leur résolution. de mieux encore se préparer pour affronter ce qui, dans l’avenir, pourrait leur arriver. Ils ne voient dans ce qui leur est arrivé que la marque de la faiblesse du système de protection qui les abrite. Ils ne considèrent nullement que ce qui leur arrive est un appel divin à un changement radical d’attitude, un appel de Dieu à revenir à Lui et à chercher en Lui leur sécurité et leur salut.

Récurrente, la question se pose : quelle dose de malheurs faut-il à l’homme pour le briser et l’amener à la repentance ? Jusqu’où Dieu doit-Il aller dans l’ébranlement de ce sur quoi il mise pour fonder sa sécurité pour qu’enfin il lâche prise, et, sans plus rien d’autre, s’abandonne complètement à la protection et la gouvernance de Dieu pour sa vie ? Pardon Seigneur pour la dureté de mon cœur, les résistances qui s’y trouvent à Ton égard.. Tu es Dieu et le meilleur qui soit pour moi est de Te laisser vivre, agir et prendre soin de moi ! Glorifie Ton nom aujourd’hui dans ma vie !

samedi 6 décembre 2008

Esaïe 9,1 à 6


Texte biblique

Mais les ténèbres ne régneront pas toujours Sur la terre où il y a maintenant des angoisses : Si les temps passés ont couvert d’opprobre Le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, Les temps à venir couvriront de gloire La contrée voisine de la mer, au delà du Jourdain, Le territoire des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres Voit une grande lumière ; Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort Une lumière resplendit. Tu rends le peuple nombreux, Tu lui accordes de grandes joies ; Il se réjouit devant toi, comme on se réjouit à la moisson, Comme on pousse des cris d’allégresse au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, Le bâton qui frappait son dos, La verge de celui qui l’opprimait, Tu les brises, comme à la journée de Madian. Car toute chaussure qu’on porte dans la mêlée, Et tout vêtement guerrier roulé dans le sang, Seront livrés aux flammes, Pour être dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

Réflexion

Perspective d’espérance :

V 23 : Note d’espoir ! Après les annonces désespérantes qui concluent la vision qu’a Esaïe de l’avenir de son peuple, c’est sur une note d’espoir que s’ouvre ce nouveau chapitre. Cette note d’espoir n’est en rien liée à l’esquisse d’un changement d’attitude ou d’un revirement en profondeur des choix ou des attitudes du peuple de Dieu à Son égard. Regardant l’homme, Esaïe ne voit rien qui puisse lui donner des raisons d’être autre chose que pessimiste.

Dans la pente fatale et désespérante qui le mène vers les ténèbres de son jugement, le salut ne vient pas de l’homme, mais du " mais " de Dieu. Le témoignage d’Esaïe à ce sujet est clair. Sans le " mais " de Dieu, produit de Son initiative et de Son intervention, il n’y a ni pour le peuple de Dieu, ni pour le monde autre destin possible que les ténèbres de la perdition. Toute l’histoire du monde au bout du compte en rendra témoignage. Seul ce qui sera le fruit de l’action de Dieu, de Son initiative sera la cause de salut du monde. C’est de Lui seul, de Sa grâce, manifestée dans le don de Son Fils au monde que procède le salut du monde. Lui seul est source d’espérance, de revirement, de rétablissement et d’avenir pour chacun comme pour tous !

Ce " mais " de Dieu qui porte un coup d’arrêt brutal et radical dans le descriptif du processus qui menait Juda sur la pente inéluctable de sa perdition ne se manifeste pas par un acte autoritaire. Il est, dit clairement Esaïe, la conséquence directe de la venue d’un enfant, un fils. Sous une apparence humaine tout à fait ordinaire, banale, se manifeste en Lui, s’incarne l’œuvre de salut de Dieu. Lui seul, montre Esaïe, a le pouvoir d’infléchir le cours inéluctable de l’histoire vers sa perte. Lui seul a le pouvoir, telle une digue ou un mur, de porter le coup d’arrêt salutaire au glissement fatal des hommes et des peuples vers leurs fins logiques. Lui seul est dit encore Esaïe pour reprendre une autre métaphore, source de lumière au sein des ténèbres, espoir de ciel bleu au milieu même de l’orage.

Le descriptif et la portée de l’œuvre du Messie nous sont donnés ici sans ambiguïté. Partant du territoire d’Israël, Son œuvre s’étendra vers les nations : 8,23. Il est la lumière, non seulement d’Israël, mais du monde, à la fois Restaurateur, Libérateur, Seigneur et Empereur du monde : 9,1-2.3-4.6. Il est pour Israël la seule source et garantie de paix perpétuelle : v 6.

Rappelons-nous en : notre seule source de salut et d’espoir, quelles que soient les situations dans lesquelles nous sommes, se trouvent dans les " mais " de Dieu : Ephés 2,4 à 6 ; Genèse 6,8.18 ; 15,14 ; 31,24.29 ; 48,21 ; 50,24 ; Exode 8,22 ; 1 Sam 23,14 ; Ps 49,15 ; 66,19 ; Rom 5,8

vendredi 5 décembre 2008

Esaïe 8,16 à 22


Texte biblique

Enveloppe cet oracle, Scelle cette révélation, parmi mes disciples. – J’espère en l’Eternel, Qui cache sa face à la maison de Jacob ; Je place en lui ma confiance. Voici, moi et les enfants que l’Eternel m’a donnés, Nous sommes des signes et des présages en Israël, De la part de l’Eternel des armées, Qui habite sur la montagne de Sion. Si l’on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, Qui poussent des sifflements et des soupirs, Répondez: Un peuple ne consultera–t–il pas son Dieu ? S’adressera–t–il aux morts en faveur des vivants ? A la loi et au témoignage ! Si l’on ne parle pas ainsi, Il n’y aura point d’aurore pour le peuple. Il sera errant dans le pays, accablé et affamé ; Et, quand il aura faim, il s’irritera, Maudira son roi et son Dieu, Et tournera les yeux en haut ; Puis il regardera vers la terre, Et voici, il n’y aura que détresse, obscurité et de sombres angoisses : Il sera repoussé dans d’épaisses ténèbres.

Réflexion

Attente et espérance d’Esaïe :

Alors que le passage précédent traduisait le message que le Seigneur adressait à Esaïe et ses enfants dans la période de rejet de Dieu qu’il vivait parmi son peuple, ce passage est l’expression de la décision et de la réponse du prophète par rapport au message entendu. Il indique de la part d’Esaïe :

1. la fermeté de sa position de foi. Esaïe est confronté à une double réalité décourageante sur le plan de la foi :

- d’une part, Juda se détourne de Dieu. Au lieu de suivre les indications qu’Esaïe lui a donné sur la conduite à tenir dans sa situation, le roi Achaz choisit de rejeter l’invitation de Dieu à Lui faire confiance pour se tourner, pour sa perte future, vers l’Assyrie, et rechercher auprès d’elle le secours contre les menaces de la Syrie et d’Israël.

- d’autre part, Juda rejetant Dieu, c’est aussi Dieu qu’Esaïe voit se détourner de la maison de Jacob, réalité combien plus dramatique que la première.

C’est dans cette situation de double cause de découragement qu’Esaïe formule le choix qui est le sien dans la foi. Même si, dans son entier, le peuple de Dieu se détourne de Lui, même si, à cause de cette attitude, Dieu Lui-même choisit de se détourner de Son peuple et de le livrer, selon son désir, à lui-même et à ses choix, Esaïe choisit dans la foi de continuer à s’attendre au Seigneur, d’espérer pour lui-même en la bonté et la fidélité de Dieu. Il nous rappelle ici une vérité importante quant à la foi. Cette vérité est que la foi est d’abord un choix, une position personnelle que nous prenons à l’égard de Dieu. Notre foi n’est pas déterminée par les autres, la situation dans laquelle nous sommes, l’état spirituel dominant du monde qui nous entoure. La foi s’appuie essentiellement sur une expression : pour moi : Hab 3,18 ; Psaume 73,28 (une des causes de la crise d’Asaph était de déterminer sa position de foi en fonction de ce que vivaient et faisaient les autres).

2. la fermeté de sa détermination quant à la conduite qui sera la sienne dans le temps d’apostasie et de jugement dans lequel il se trouve. Quand bien même le peuple tout entier rejette Dieu et se tourne vers l’occultisme pour trouver les réponses dont il a besoin pour calmer ses inquiétudes, la position et le message d’Esaïe reste les mêmes. C’est à la Parole et au témoignage que le peuple de Dieu doit revenir s’il veut garantir et préserver son avenir. Il n’y a ni salut ni espoir possible pour Israël et Juda en-dehors de cette voie !

Plus que jamais, Esaïe montre, qu’en un temps d’apostasie et de jugement, le témoin de Dieu est appelé à être un non-conformiste par rapport aux pratiques et à la conduite des gens de son époque. Le témoin de Dieu doit avoir, dans un monde qui rejette Dieu et duquel Dieu se détourne, le courage non seulement d’être seul et différent, mais de nager contre le courant quitte à paraître pour son entourage ringard, dépassé ou rabat-joie. L’essentiel pour nous n’est pas d’être au diapason du discours tenu, mais de celui de Dieu, de Sa parole, Sa pensée, Ses sentiments, Sa volonté pour le temps dans lequel nous vivons, que ceux-ci paraissent désuets, décalés, inappropriés aux yeux de l’ensemble ou non ! Que Dieu donne à chacun de nous, Ses disciples et témoins, de suivre et d’épouser en notre temps, quelles que soient l’avis et la conduite de nos contemporains, les convictions et positions d’Esaïe !

jeudi 4 décembre 2008

Esaïe 8,11 à 15


Texte biblique

Ainsi m’a parlé l’Eternel, quand sa main me saisit, Et qu’il m’avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple: N’appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; Ne craignez pas ce qu’il craint, et ne soyez pas effrayés. C’est l’Eternel des armées que vous devez sanctifier, C’est lui que vous devez craindre et redouter. Et il sera un sanctuaire, Mais aussi une pierre d’achoppement, Un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, Un filet et un piège Pour les habitants de Jérusalem. Plusieurs trébucheront ; Ils tomberont et se briseront, Ils seront enlacés et pris.

Réflexion

Distinction de vue :

Confrontés aux diverses menaces politiques de son temps, le peuple de Juda avait tendance à ne considérer que le côté humain des choses. Il faisait ce que tous les hommes font lorsqu’une situation se dégrade : chercher où sont les coupables, où se trouvent quelque part les traîtres, les conspirateurs. L’Eternel indique ici à Esaïe, et ceux qui, avec lui, Lui sont encore attachés, quels doivent être leur attitude et leur témoignage dans une telle situation. En tout temps, quelles que soient les circonstances et les menaces réelles ou imaginaires, immédiates ou anticipées, qui pèsent sur le monde ou la société dans laquelle il vit, c’est l’Eternel que l’homme de Dieu et ceux qui Lui sont attachés doivent avant tout craindre. Car, au-delà de tout ce qui se produit et de tout ce que les chefs des nations et des empires projettent, c’est d’abord et avant tout Lui le vrai Chef de l’histoire, le vrai décideur de ce qui se fait. Et c’est en dernier lieu à Lui que devra rendre compte chacun, et face à Lui que se retrouvera chacun.

L’Eternel indique et souligne de plus les raisons pour lesquelles Il donne cet ordre à Esaïe. En premier lieu, Il établit le lien direct existant entre ce que l’on craint et ce que l’on sanctifie. La sanctification est le processus par lequel on met à part une chose pour la supériorité qu’on lui reconnaît. Ce que l’on sanctifie, c’est aussi ce que l’on craint, ce devant quoi on tremble ou l’on s’incline. Vu sous cet angle, l’Eternel dit à Esaïe que, pour notre sécurité future aussi bien que pour notre bien psychologique, c’est l’Eternel que nous devons craindre. En tant qu’enfant et disciple du Seigneur, nous devons refuser de laisser quoi que ce soit d’autre que Lui nous impressionner ou nous dominer au point de Le craindre. Car derrière tout ce qui se passe et ce qui se produit, derrière toutes les menaces civiles, économiques ou politiques qui peuvent se profiler à l’horizon, c’est de notre attitude à l’égard de Dieu que dépend d’abord l’avenir de notre sort. Ce n’est, dit l’Eternel, que si je fais de Lui un abri qu’Il se révélera, au moment du danger un sanctuaire pour moi, un lieu de calme, de paix, de sécurité et de repos. Mais si, par contre, l’Eternel n’est pas aujourd’hui pour moi le lieu de mon repos et de ma sécurité, Il ne le sera pas davantage au jour du danger et du malheur. Je serai alors sans protection, complètement livré, au jour du malheur, à moi-même et à mes ennemis, impuissant, sans force et incapable de pouvoir m’en sortir.

Souvenons-nous toujours de cette réalité ! Quelles que soient les situations ou les circonstances dans lesquelles nous pouvons nous trouver, c’est de notre attitude à l’égard de Dieu que dépend notre salut et notre paix. Se réfugier en Lui, Le craindre, c’est être mis à l’abri, soustrait à toutes les autres sources de craintes devant lesquelles les hommes tremblent. Que l’Eternel soit aujourd’hui Mon abri pour que demain, au jour mauvais, Il le soit aussi !

mercredi 3 décembre 2008

Esaïe 8,9-10


Texte biblique

Poussez des cris de guerre, peuples ! et vous serez brisés ; Prêtez l’oreille, vous tous qui habitez au loin ! Préparez–vous au combat, et vous serez brisés ; Préparez–vous au combat, et vous serez brisés. Formez des projets, et ils seront anéantis ; Donnez des ordres, et ils seront sans effet : Car Dieu est avec nous.

Réflexion

Dans la prophétie que donne Esaïe à Achaz au sujet de ce qui attend, à cause du choix qui a été fait de faire appel à l’Assyrie contre Retsin et le fils de Remalia, se trouve un curieux mélange. En effet, mêlée à des paroles dites à Juda, un message est adressé à ses ennemis. Si Juda est coupable d’avoir fait appel à l’Assyrie, celle-ci pour autant ne le comprend pas de la même manière. Elle voit dans l’appel de Juda une opportunité de conquête de toute la région. Aussi, connaissant le dessein caché de son cœur (caché seulement pour celui qui ne veut pas voir, les ambitions de l’Assyrie étant évidentes), l’Eternel inspire Esaïe à prophétiser, non seulement en direction de Juda, mais aussi de celle de l’Assyrie et ses alliés.

Le message va même plus loin. Derrière l’exemple de l’Assyrie, le message s’adresse à tous les peuples, quels qu’ils soient, qui, au cours de l’histoire, auraient l’ambition de rayer Israël de la carte. Cette entreprise, ce projet, prévient le prophète, n’aboutira pas. Non seulement, il échouera, mais il se retournera contre ceux qui le forment. Car derrière l’existence de Juda et d’Israël, aussi infidèles puissent ils être, c’est contre la Personne et le peuple de Dieu que ces peuples se sont levés.

La parole d’Esaïe est aussi une promesse en forme d’exhortation. Elle nous rappelle qu’aussi longtemps que nous sommes du côté de Dieu, Sa présence suffit à elle seule pour nous garantir la plus parfaite sécurité. Toute arme levée contre nous se retourne contre celui qui la lève : Esaïe 54,15 à 17.

Que l’Eternel, le Seigneur des armées, soit avec nous aujourd’hui !

mardi 2 décembre 2008

Esaïe 8,5 à 8


Texte biblique

L’Eternel me parla encore, et me dit: Parce que ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent doucement Et qu’il s’est réjoui au sujet de Retsin et du fils de Remalia, Voici, le Seigneur va faire monter contre eux Les puissantes et grandes eaux du fleuve Le roi d’Assyrie et toute sa gloire ; Il s’élèvera partout au–dessus de son lit, Et il se répandra sur toutes ses rives ; Il pénétrera dans Juda, il débordera et inondera, Il atteindra jusqu’au cou. Le déploiement de ses ailes Remplira l’étendue de ton pays, ô Emmanuel !

Réflexion

Caractère inéluctable de l’invasion assyrienne :

Bien qu’étant désormais inéluctable, l’invasion assyrienne de Juda, prédite par Esaïe, aurait pu être évitée. Elle n’est pas le résultat de circonstances fortuites, ou de facteurs uniquement humains. Elle est, dit ici Esaïe, la conséquence directe de l’attitude qu’a eu Juda, d’une part à l’égard de Dieu, de l’eau vive qui émane de sa parole et du lieu de Sa demeure, d’autre part à l’égard du roi de Syrie et du fils de Remalia. Ce diagnostic d’Esaïe sur ce qui fait le malheur futur du peuple de Juda nous interpelle sur les causes des malheurs qui peuvent être les nôtres, aussi bien sur le plan individuel, familial ou communautaire. Les malheurs comme les souffrances qui nous atteignent ne sont pas le fait du hasard, ni même le résultat de la puissance supérieure de l’ennemi. Mais ce sont souvent nos choix, nos attitudes, la façon avec laquelle nous nous comportons dans la vie, d’abord à l’égard du Dieu auquel nous appartenons, qui en sont la cause.

En effet, bien que nous professons être le peuple de Dieu, Dieu sait à quel point et dans quelle mesure le souci d’une relation vivante, étroite, suivie d’effets pratiques, est authentiquement présent dans nos vies. Si nous pouvons nous illusionner sur la qualité et la réalité de la profondeur de notre relation avec Dieu, Lui ne s’y trompe pas. Il sait ce qui est de la confession extérieure et ce qui est de la réalité intérieure. Or, au-delà de la première, c’est surtout à la seconde qu’il regarde, car c’est elle et elle seule qu’il souhaite pour nous ! Aussi les difficultés et l’adversité qui nous arrivent n’ont-elles qu’un seul but : que la confession extérieurs corresponde au plus prêt à la réalité intérieure. Le châtiment, les coups, les difficultés qui nous arrivent n’ont souvent d’autre but que celui-ci : réduire au minimum l’écart entre ce que, de nos lèvres ou même par nos actes et notre pratique nous professons être, et ce que nous devrions.

Pour l’apprendre, dit Esaïe, Juda devra être submergé jusqu’au cou. Dieu devra pour ainsi dire l’amener au point d’être totalement submergé et englouti par l’adversité, et de périr noyé. Connaissons-nous nous aussi de ses situations où nous avons l’impression que nous ne nous en sortirons pas. Plus le temps passe, plus nous regardons autour de nous, plus nous voyons monter autour de nous le niveau de nos difficultés, ceci au point où, nous devons le dire, nous pensons que cette fois-ci, c’en est fini de nous ! Plut à Dieu qu’il en soit ainsi, car c’est le but qu’il recherche : que cela en soit fini de nous, de nos calculs, de nos ruses, de notre volonté de faire ce qui nous plaît et de mener notre barque comme nous l’entendons ! Plut à Dieu que ce soit Lui qui, désormais, par Sa parole, remplisse, anime, vivifie notre vie. Plut à Dieu que ce soit aux eaux de Siloé, aux sources de la vie que nous nous abreuvions ! C’est là pour nous la meilleure des préventions possibles contre les risques que nous fait courir le torrent impétueux qui, venant de loin, menace de nous submerger et de nous emporter !