jeudi 16 avril 2009

Esaïe 43,14 à 21


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, Votre rédempteur, le Saint d’Israël : A cause de vous, j’envoie l’ennemi contre Babylone, Et je fais descendre tous les fuyards, Même les Chaldéens, sur les navires dont ils tiraient gloire. Je suis l’Eternel, votre Saint, Le créateur d’Israël, votre roi. Ainsi parle l’Eternel, Qui fraya dans la mer un chemin, Et dans les eaux puissantes un sentier, Qui mit en campagne des chars et des chevaux, Une armée et de vaillants guerriers, Soudain couchés ensemble, pour ne plus se relever, Anéantis, éteints comme une mèche: Ne pensez plus aux événements passés, Et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : Ne la connaîtrez–vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, Et des fleuves dans la solitude. Les bêtes des champs me glorifieront, Les chacals et les autruches, Parce que j’aurai mis des eaux dans le désert, Des fleuves dans la solitude, Pour abreuver mon peuple, mon élu. Le peuple que je me suis formé Publiera mes louanges.

Réflexion

Pour vous… Je fais du nouveau

Israël racheté et restauré, il retrouve immédiatement sa place, la place centrale que Dieu lui avait donné dans le concert des nations. Aussi, Dieu annonce-t-il à Son peuple que, désormais, c’est en fonction de lui, à cause de la place première qu’il occupe dans Son cœur, que l’histoire et les événements qui la composent, vont s’écrire. Dieu souligne ici le principe qui est au cœur du secret de l’histoire : ce principe est que la puissance appartient à Dieu et que cette puissance est donnée, à un peuple ou à un autre, en fonction du dessein de Dieu. Ainsi, malgré l’apparence, ce n’est pas du côté de Babylone la forte que se trouve la puissance. Israël restauré, Babylone, qui avait des projets de destruction pour lui, devra faire l’expérience, au contraire, de l’échec et de l’impuissance. L’histoire d’Israël illustre ainsi à merveille la parole de Paul adressée à l’Eglise, parole qui, pour l’Eglise, est d’ordre uniquement spirituel : si Dieu est pour nous, dira Paul, qui peut être contre nous ? Rom 8,31. Si cette vérité est propre à susciter tous les espoirs et tous les encouragements, souvenons-nous, Israël en aura aussi fait les frais longtemps, que l’affirmation contraire est vraie également : si Dieu n’est plus avec nous, plus rien ne nous protège de ceux qui sont contre nous. Comme il n’y a pas de plus grande sécurité que d’être l’objet de la grâce de Dieu, il n’y a pas de plus grande angoisse que de vivre privé de Sa présence.

Au-delà du fait que le projet de conquête des babyloniens échouera à l’égard d’Israël, Esaïe recense d’autres bénédictions, matérielles, concrètes, dont Israël sera l’objet au temps de sa restauration : la renaissance du désert, grâce à l’eau qui le fera refleurir. Si toutes ces choses pouvaient paraître utopiques au moment où le prophète les a écrites, ne sommes-nous pas pour nous-mêmes, spectateurs de ces miracles ? Et n’avons nous pas ici la promesse que, désormais, quoi que les puissances aient comme projet à l’égard de ce peuple, plus rien ni personne ne pourra, de manière ultime, quelque chose contre lui ?

L’histoire d’Israël souligne un principe en vigueur de façon permanente dans la relation que les hommes ou les peuples ont avec Dieu. Si la grâce nous rapproche de Dieu au-delà de tout ce que notre obéissance aurait pu produire, la désobéissance, la rébellion envers Dieu nous en éloigne tout autant. Le loi de Moïse, déjà, avait énoncé ce principe de manière claire : Israël béni, à cause de son obéissance aux commandements de Dieu, occuperait la tête des nations et jamais la queue. Il serait toujours en haut, jamais en bas : Deut 28,13. Cette faveur cependant avait son revers : Israël désobéissant et rebelle, par contre, devait s’attendre à perdre la primauté de sa place et être, en quelque sorte, rétrogradé dans le cœur de Dieu comme dans l’échelle des nations : cf Deut 28,43-44.

Voulons-nous être proches de Dieu ? En Christ, il nous est possible de l’être autant que faire se peut ! Ne pensons pas que notre péché ne puisse avoir aucune conséquence ! S’il ne peut nous amener à être totalement séparé de Dieu (quoique ?), il nous séparera certainement de Sa communion et de tous les bienfaits qui y sont attachés. Que par Sa grâce, Dieu me donne de ne laisser aucune distance, aucune situation non réglée, perdurer entre moi et Lui !

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