lundi 6 avril 2009

Esaïe 41,8 à 20


Texte biblique

Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, Race d’Abraham que j’ai aimé ! Toi, que j’ai pris aux extrémités de la terre, Et que j’ai appelé d’une contrée lointaine, A qui j’ai dit : Tu es mon serviteur, Je te choisis, et ne te rejette point ! Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante. Voici, ils seront confondus, ils seront couverts de honte, Tous ceux qui sont irrités contre toi ; Ils seront réduits à rien, ils périront, Ceux qui disputent contre toi. Tu les chercheras, et ne les trouveras plus, Ceux qui te suscitaient querelle ; Ils seront réduits à rien, réduits au néant, Ceux qui te faisaient la guerre. Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis : Ne crains rien, Je viens à ton secours. Ne crains rien, vermisseau de Jacob, Faible reste d’Israël ; Je viens à ton secours, dit l’Eternel, Et le Saint d’Israël est ton sauveur. Voici, je fais de toi un traîneau aigu, tout neuf, Garni de pointes ; Tu écraseras, tu broieras les montagnes, Et tu rendras les collines semblables à de la balle. Tu les vanneras, et le vent les emportera, Et un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras en l’Eternel, Tu mettras ta gloire dans le Saint d’Israël. Les malheureux et les indigents cherchent de l’eau, et il n’y en a point ; Leur langue est desséchée par la soif. Moi, l’Eternel, je les exaucerai ; Moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. Je ferai jaillir des fleuves sur les collines, Et des sources au milieu des vallées ; Je changerai le désert en étang, Et la terre aride en courants d’eau ; Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, Le myrte et l’olivier ; Je mettrai dans les lieux stériles Le cyprès, l’orme et le buis, tous ensemble ; Afin qu’ils voient, qu’ils sachent, Qu’ils observent et considèrent Que la main de l’Eternel a fait ces choses, Que le Saint d’Israël en est l’auteur.

Réflexion

Seconde réaction : celle qu’est appelé à avoir Israël, peuple de Dieu :

Si les idolâtres n’ont pour ressource face au danger que l’auto persuasion, qui est une manière de s’encourager à partir des forces que l’on possède ou que l’on croit posséder, c’est sur d’autres bases, montre Esaïe, que le peuple de Dieu doit fonder sa position et asseoir sa sécurité. Nulle part, en effet, nous ne lirons dans la parole de Dieu que, face à ce qui est plus grand et plus fort que soi, le peuple de Dieu soit appelé à regarder ou à puiser en lui-même pour avoir la capacité de faire front. Si faible soit celui-ci, ce qui détermine la survie du peuple de Dieu tient :

1. D’abord aux bénéfices que lui confère le statut qui est le sien : v 8 à 13. Etre le peuple de Dieu n’est pas un vain mot ou une formule pieuse. C’est une réalité. Le peuple de Dieu est la propriété de Dieu, une propriété qui lui est chère, précieuse. Aussi, quiconque le touche ou veut s’en prendre à lui doit savoir que c’est à Dieu qu’il devra à la fois rendre compte et faire face. Comme un père ne peut laisser voir un étranger s’attaquer à son enfant sans réagir, ou un ami devant un autre ami en danger, Dieu dit ici à Israël qu’il doit savoir qu’il ne laissera personne, sans réaction de Sa part, s’attaquer à lui. Ce lien fort d’appartenance entre Dieu et Son peuple est la base première sur laquelle Israël doit fonder sa foi, sa paix et son attente.

2. Mais il y a plus encore ! Plus que d’être l’objet des bons soins de Dieu, l’Eternel a un autre projet pour Israël. Ce projet est que, plus que de l’assistanat, Dieu veut agir en Israël pour faire de lui dans le monde le moyen par lequel Il va juger le monde. Comme il en a toujours été le cas, Dieu choisit avec Israël ce qui est faible, ce qui est vil et ce qui est méprisable aux yeux du monde pour réduire à rien ce qui est ou ce qui croit être fort, puissant et sage. Ceci pour une seule chose : afin que nul ne puisse faire le fier devant Dieu et que celui qui est fier ne le soit qu’à cause d’une seule chose : l’œuvre et l’action du Seigneur à travers lui : 1 Cor 1,26 à 31.

Esaïe poursuit en donnant ensuite une preuve première de la réalité de ce que Dieu va faire par Israël dans le monde. C’est ce que Dieu va faire dans la terre même d’Israël. Le miracle de la transformation de la terre désertique d’Israël en jardin et en forêt est un message pour le monde : le message que Dieu a commencé à secourir Son peuple. Si la résurrection de la terre d’Israël est un message destiné à encourager le peuple de Dieu à croire en Sa fidélité et Son retour en grâce auprès de Lui, c’est aussi un message d’avertissement : il prévient les peuples que le Dieu qui a ressuscité ce peuple ne permettra à personne de le détruire. Plus encore, désormais, c’est à la puissance de Dieu même, à travers Son peuple, que ses opposants seront confrontés en voulant s’attaquer à lui.

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