vendredi 24 avril 2009

Esaïe 45,9 à 13


Texte biblique

Malheur à qui conteste avec son créateur ! –Vase parmi des vases de terre ! –L'argile dit–elle à celui qui la façonne: Que fais–tu ? Et ton œuvre : Il n'a point de mains ? Malheur à qui dit à son père : Pourquoi m'as–tu engendré ? Et à sa mère : Pourquoi m'as–tu enfanté ? Ainsi parle l'Eternel, le Saint d'Israël, et son créateur : Veut–on me questionner sur l'avenir, Me donner des ordres sur mes enfants et sur l'œuvre de mes mains C’est moi qui ai fait la terre, Et qui sur elle ai créé l’homme ; C’est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, Et c’est moi qui ai disposé toute leur armée. C’est moi qui ai suscité Cyrus dans ma justice, Et j’aplanirai toutes ses voies ; Il rebâtira ma ville, et libérera mes captifs, Sans rançon ni présents, Dit l’Eternel des armées.

Réflexion

Contestation de la souveraineté de Dieu :

Toujours dans le thème de la défense de son unicité, Dieu met ici le doigt sur l’aspect qui, dans ce caractère de Dieu, est le générateur le plus fort des querelles et des contestations des hommes qui Lui sont rebelles : les droits que Lui confère, en tant que Dieu unique, Sa souveraineté. S’Il revendique cette souveraineté, Dieu le rappelle ici, ce n’est en aucun cas d’une manière usurpée, comme les tyrans de ce monde le font. C’est, rappelle Dieu, en vertu du fait qu’Il est le Créateur de toutes choses que cette légitimité Lui est donnée, comme un droit naturel, sur toute créature. Aussi, en tant que tel, Il est, Lui, le seul qui, à juste titre, peut revendiquer sur l’histoire de tout être comme de tout peuple le droit de projeter à son sujet tous les desseins qu’Il souhaite. Notre contestation envers ce droit de Dieu n’est, dit ici Esaïe, pas plus légitime que celle que pourrait exprimer l’argile à l’égard du potier au sujet de l’œuvre qu’il se propose de faire avec elle par ses mains.

Avec la contestation de ce droit de Dieu, droit qui est le pendant naturel de Son unicité, nous touchons sans nul doute à ce qui est à la racine même du péché. Car, qu’est-elle d’autre la proposition faite à nos premiers parents dans le jardin d’Eden d’être comme dieu, si ce n’est, de manière induite, la contestation du Malin à reconnaître le droit à la souveraineté que Dieu possède, de manière légitime, en tant qu’Auteur et Créateur de toutes choses ? cf Genèse 3,5. Présente dès l’origine de la fracture entre Dieu et l’homme, cette contestation première, montrera Paul, va, tel le levain, pénétrer la pâte de toute la pensée et la façon d’être et de réagir de l’homme à l’égard de Dieu. Elle va être l’argument principal utilisé, par exemple, par les contestataires de l’idée de l’élection ou de la prédestination, idée qui affirme de nouveau le droit légitime que possède Dieu de faire des choix en-dehors de toute considération autre que celle de Sa volonté : Rom 9,10 à 18. A la défense de Dieu, Paul ne reprendra pas autre chose que les arguments développés ici par Esaïe : Rom 9,19 à 24.

Si la contestation des droits que confère à Dieu Sa souveraineté due au fait qu’Il est le Créateur est la cause de toutes les rébellions, elle est aussi, montre ici Esaïe, la cause de tous les malheurs de l’homme. Les psychologues honnêtes le disent : autant que les blessures conséquentes aux malheurs qui nous arrivent, ce qui nous fait le plus souffrir est souvent notre rébellion, notre incapacité à accepter, quelque part à nous soumettre, à ce destin qui est le nôtre. Ce destin, pour autant, n’est pas toujours le fait de la volonté de Dieu : il est aussi le résultat de nos choix. Mais, autant nous refusons à Dieu le droit de conduire nos vies dans les voies qui Lui semblent bonnes pour nous, autant, paradoxalement, nous nous tournons vers Lui pour L’accuser lorsque les choses, en bout de course, ne se produisent pas comme nous l’aurions espéré ! En tout, et partout, nous devons le reconnaître : la source de tous nos malheurs résultent dans notre refus d’accepter et de reconnaître les droits que confère à Dieu, notre Créateur, la souveraineté légitime qu’Il possède sur nous.

C’est cette souveraineté qui, dit Dieu ici, sera à l’origine de la manifestation dans l’histoire de Cyrus et du succès qu’il aura parmi les peuples dans ses entreprises.

jeudi 23 avril 2009

Esaïe 45,8


Texte biblique

Que les cieux répandent d’en haut Et que les nuées laissent couler la justice ! Que la terre s’ouvre, que le salut y fructifie, Et qu’il en sorte à la fois la délivrance ! Moi, l’Eternel, je crée ces choses.

Réflexion

Vœu de Dieu :

Derrière le souhait d’être reconnu comme le Dieu unique et véritable parmi les nations, Dieu exprime dans ce verset isolé un autre souhait qui donne la raison première, profonde de ce désir si fort de reconnaissance de Dieu. Car si Dieu veut être reconnu pour ce qu’Il est, les raisons qui L’animent ne ressemblent en rien à celles que nous trouvons dans notre cœur lorsqu’un tel désir y habite. Car, alors que nous pensons à nous-mêmes, à notre honneur ou à notre amour propre bafoué, ce à quoi Dieu pense en souhaitant que les peuples Le reconnaissent comme seul et unique Dieu, c’est à leur paix et à leur bonheur. Seules, en effet, la royauté et la domination spirituelle de Dieu dans le monde sont en mesure de procurer à celui-ci la justice ! Paradoxalement, l’aspiration de Dieu pour le monde est la même que celle du monde pour lui-même. Mais alors que Dieu sait où se trouve la réponse à cette aspiration, celle-ci reste cachée au monde tant que le monde continue à chercher son salut en-dehors de Lui.

Deux conditions sont en effet nécessaires pour que l’aspiration de Dieu rejoigne l’aspiration du monde à la justice :

1. la 1ère est que les cieux distillent, envoient d’en haut les éléments par lesquels la justice peut éclore sur la terre. Il nous faut le savoir, et toute l’histoire humaine est là pour en témoigner : la justice ne peut éclore par elle-même de la terre. La justice est un don qui vient du ciel. Comme la pluie qui arrose et féconde la terre, c’est des cieux seulement que la justice vient pour produire ici-bas un fruit de justice : Esaïe 55,10 ; 32,17 ; Jacques 3,18. Cette justice, nous la voyons déjà vivante et présente dans le cœur de tous ceux qui, par Jésus-Christ, ont été justifiés, sont devenus des justes. Car, montre la Bible, Il est Lui, ce don du ciel, le don de la justice, thème même de l’Evangile : Rom 1,17, envoyé par le Père pour faire germer et féconder la justice sur la terre.

2. La seconde, indispensable, mais si difficile à obtenir, est que, en réponse à la pluie et au don de la justice apportés du ciel par Jésus-Christ, la terre s’ouvre pour, dit Dieu, que le salut y soit fécond. Toute la parabole du semeur, racontée par Jésus, nous donne les raisons de l’échec de l’œuvre de la justice envoyée par Dieu et commencée dans nos cœurs. Elles ne sont liées en rien à Dieu, mais, toutes entières, aux dispositions hostiles, mauvaises de notre cœur à la parole de justice que, par Jésus-Christ, le Père nous a envoyé du ciel. C’est de la réceptivité de chacun à ce que Dieu veut lui donner et faire naître dans son cœur par Jésus-Christ que dépend la qualité et l’abondance du fruit de justice qui naîtra dans une vie, un peuple, une société, une nation !

Que Dieu nous aide à être de ceux qui, dans ce monde, peuvent être pour Lui les témoins vivants de ce qu’Il peut accomplir lorsque Sa Parole de justice est reçue !

mercredi 22 avril 2009

Esaïe 45,1 à 7

Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel à son oint, à Cyrus, Qu’il tient par la main, Pour terrasser les nations devant lui, Et pour relâcher la ceinture des rois, Pour lui ouvrir les portes, Afin qu’elles ne soient plus fermées ; Je marcherai devant toi, J’aplanirai les chemins montueux, Je romprai les portes d’airain, Et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai des trésors cachés, Des richesses enfouies, Afin que tu saches Que je suis l’Eternel qui t’appelle par ton nom, Le Dieu d’Israël. Pour l’amour de mon serviteur Jacob, Et d’Israël, mon élu, Je t’ai appelé par ton nom, Je t’ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses. Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre, Hors moi il n’y a point de Dieu ; Je t’ai ceint, avant que tu me connusses. C’est afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant, Que hors moi il n’y a point de Dieu : Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre. Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l’adversité ; Moi, l’Eternel, je fais toutes ces choses.

Réflexion

Le choix de Cyrus :

Israël étant au centre de Son projet, l’Eternel montre ici que ce n’est pas par hasard que se fait l’histoire, mais uniquement en fonction du dessein particulier qu’Il a conçu pour se révéler au monde comme le Dieu unique et véritable, par son moyen. Aussi Dieu, le Dieu vivant, tout-puissant, souverain, le Dieu d’Israël qui veut être connu et reconnu comme le Dieu unique, annonce t-Il ici d’avance, alors qu’Israël est prêt à connaître la destruction de sa capitale et la déportation, le nom du futur dominateur du monde par qui, dans plusieurs décennies d’années, le peuple de Dieu pourra retourner dans sa terre et rebâtir sa capitale en ruines. Cette annonce prématurée de Dieu, au sujet de Cyrus, a deux objectifs :

1. elle est un message pour Israël. Elle atteste et confirme son statut particulier de serviteur de Dieu élu ! Elle souligne aussi une vérité que le juif Paul, parlant de son peuple, confirmera des siècles plus tard. Cette vérité est que les dons et l’appel de Dieu envers Israël sont irrévocables : Rom 11,28-29. De manière implicite, l’annonce prématurée de Dieu au sujet de la renaissance d’Israël, au seuil même de sa disparition, est un témoignage éloquent à Sa grâce, seul principe expliquant la survie de ce peuple au travers des âges !

2. elle est aussi un message pour le monde. Elle souligne ce que Dieu ne cesse de vouloir mettre en évidence au travers de toute Sa Parole : c’est le fait qu’Il est le seul Dieu véritable, car Lui seul a la capacité de réaliser, de manière exacte, les promesses de Sa Parole !

L’annonce d’Esaïe au sujet de Cyrus a aussi beaucoup à nous apprendre sur la façon mystérieuse avec laquelle Dieu agit et construit l’histoire. Deux vérités apparemment contradictoires nous sont, en effet, dites à propos de Cyrus :

1. la 1ère est que Cyrus est l’oint de l’Eternel, ce qui signifie que ce n’est pas, par sa propre intelligence ou sensibilité qu’il énoncera le décret favorisant le retour des juifs dans leur terre, mais sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu !

2. la seconde est que, malgré cette onction, l’Eternel dit clairement ici que Cyrus ne le connaît pas. C’est donc à son insu, et non sur la base d’une relation personnelle, vivante et intime avec Dieu, que Cyrus va être l’outil de Dieu en son temps, pour Son dessein.

" Petit-fils de Cambyse, Cyrus monta sur le trône environ en 559 av.J-C… Il se heurta à Astyage, roi des Mèdes, s’empara d’Ecbatane et assura la prédominance des Perses. Puis il poursuivit ses conquêtes foudroyantes. En 546 av. J-C. il vainquit Cresus, roi de Lydie, prit sardes sa capitale, et bientôt toute l’(Asie Mineure. En 539, à Opis et à Sippar, il triompha des Babyloniens, dont le roi Nabonide s’enfuit. Aussitôt après, Gobryas, gouverneur de Guttim, entra dans Babylone sans combattre à la tête d’un détachement de l’armée de Cyrus. Plus tard Nabonide fut fait prisonnier à Babylone. Cyrus entra lui-même dans la ville et proclama la paix, avec un édit ordonnant de restituer de nombreuses idoles étrangères à leurs sanctuaires primitifs. Cet édit marquait un renversement de la politique inhumaine pratiquée par les conquérants assyriens et babyloniens, qui n’hésitaient pas à déporter des populations entières. Ceci aide à comprendre l’attitude de clémence et de tolérance religieuse du roi à l’égard des captifs juifs… De nombreux juifs profitèrent de cette permission et retournèrent à Jérusalem en 538 av. J-C. Cyrus mourut sur un champ de bataille en 530 av. J-C. et son tombeau subsiste à Pasargadae, en Iran. " (Dictionnaire biblique Emmaüs)

mardi 21 avril 2009

Esaïe 44,21 à 28


Texte biblique

Souviens–toi de ces choses, ô Jacob ! O Israël ! car tu es mon serviteur ; Je t'ai formé, tu es mon serviteur ; Israël, je ne t'oublierai pas. J’efface tes transgressions comme un nuage, Et tes péchés comme une nuée ; Reviens à moi, Car je t’ai racheté. Cieux, réjouissez–vous ! car l'Eternel a agi ; Profondeurs de la terre, retentissez d'allégresse ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Vous aussi, forêts, avec tous vos arbres ! Car l'Eternel a racheté Jacob, Il a manifesté sa gloire en Israël. Ainsi parle l’Eternel, ton rédempteur, Celui qui t’a formé dès ta naissance : Moi, l’Eternel, j’ai fait toutes choses, Seul j’ai déployé les cieux, Seul j’ai étendu la terre. J’anéantis les signes des prophètes de mensonge, Et je proclame insensés les devins ; Je fais reculer les sages, Et je tourne leur science en folie. Je confirme la parole de mon serviteur, Et j’accomplis ce que prédisent mes envoyés ; Je dis de Jérusalem : Elle sera habitée, Et des villes de Juda : Elles seront rebâties ; Et je relèverai leurs ruines. Je dis à l'abîme : Dessèche–toi, Je tarirai tes fleuves. Je dis de Cyrus : Il est mon berger, Et il accomplira toute ma volonté ; Il dira de Jérusalem : Qu’elle soit rebâtie ! Et du temple : Qu’il soit fondé !

Réflexion

Dieu, Rédempteur, Créateur du monde et Souverain de l’histoire

En contraste avec la vanité des idoles, qui ne sont que l’œuvre de la main de l’homme, Dieu rappelle ici à Israël qui Il est, comment il doit Le considérer et quelles attitudes doit engendrer la connaissance qu’Israël a de Lui. Car, toujours, l’une (la connaissance) précède les autres (les attitudes) et en est la cause ! Tout effort d’être quelque chose qui n’est pas issu de la connaissance intime de ce que Dieu est, n’est que légalisme ! Ce n’est que par la connaissance de ce que Dieu est pour nous que nous pouvons être pour Lui ce qu’Il veut que nous soyons ! Car, comme il est le Maître de l’histoire, Il est aussi la source de ce que nous pouvons être ici-bas à Sa gloire !

Ce que Dieu est pour Israël :

1. Il est Celui qui, dès le départ, l’a choisi, élu, pour être Son serviteur :

Dieu rappelle ainsi ici à Israël qu’il n’a en fait pas d’existence propre. Il n’existe que par rapport à Dieu, et par rapport au projet que Dieu s’est formé en Lui-même en le choisissant. C’est pourquoi Israël n’est pas libre de lui-même. Il lui est impossible, moins que tous les autres peuples du monde, d’écrire lui-même sa propre histoire et de disposer de lui-même comme il l’entend. L’histoire d’Israël est inaliénable de Dieu, de Son dessein, de Son projet pour le monde. Une réalité qui est aussi celle du chrétien né de nouveau comme de l’Eglise de Jésus-Christ, peuple de la nouvelle Alliance. Nous existons désormais pour Lui et toute tentative de nous affranchir de Lui ne peut se traduire et se solder pour nous, comme il en a été pour Israël, que par une somme douloureuse de malheurs, revers, échecs… : 1 Cor 6,16 à 20 ; Galates 5,17. Etant à Dieu, le chrétien comme Israël doit désormais s’en faire une raison (et le plus vite il le fera, le mieux il s’en portera) : toute revendication à l’autonomie et à la liberté d’être et de mener sa vie comme il l’entend doit désormais être bannie de ses prétentions et de son vocabulaire. Il a, dans la relation qu’il a avec Dieu, toute la liberté d’être ce que Dieu veut qu’Il soit, mais en-dehors d’elle, rien !

2. Il est Son rédempteur, Celui qui le rachète et efface Ses transgressions :

A cause de ce dessein, et parce que Dieu sait que, par lui-même, Israël est incapable d’être ce qu’Il a projeté qu’il soit, l’Eternel est aussi pour Israël le Rédempteur. Ce n’est que de Dieu que peut venir les ressources et la justice qui fait que, contre lui-même, Israël peut devenir ce que Dieu veut qu’il soit ! Plus le projet de Dieu pour un peuple, une nation ou un individu est élevé, plus il apparaît et devient manifeste, comme l’a écrit Paul à son sujet, que c’est par la grâce de Dieu seule que nous sommes ce que nous sommes : 1 Cor 15,15 ; Ephés 3,8 ; 1 Tim 1, 12 à 15. Israël comme l’Eglise sont ainsi la démonstration que, si c’est de Lui qu’ils ont reçu leur vocation d’être Ses serviteurs, ce n’est que par Lui qu’ils peuvent être ici-bas quelque chose pour Lui, à Sa gloire !

3. Il est le Souverain de son histoire, comme de celle du monde :

Israël étant Son serviteur, l’Eternel lui dit qu’Il est, non seulement Celui qui détermine ce qui lui arrive, mais aussi Celui qui préside et régit tout ce qui l’entoure et se produit dans l’histoire autour de lui. Le cœur du projet de Dieu (Israël) est, à la fois, le déterminant de ce qui fait l’histoire est la seule clé possible pour la comprendre. Aussi l’Eternel n’hésite-t-il pas, dans cette partie, d’utiliser à outrance le pronom personnel " Je ", pour faire pénétrer dans l’esprit d’Israël l’idée forte que rien de ce qui se produit le concernant n’est dû au hasard. Dieu est Celui qui fait tout : v 24, il est Celui qui initie, ordonne, parle et fait ce qu’Il décide : preuve en sera donnée, de manière concrète, par Cyrus, le Perse, qu’Esaïe désigne ici, près de 3 siècles avant l’heure, comme celui qu’Il a choisi et désigné pour être le décideur de la reconstruction de Jérusalem.

Sachons-le bien : ce ne sont pas les grands de ce monde qui sont les décideurs de ce qui se passe, mais notre Seigneur, en fonction du projet qu’Il a envers nous et pour nous Son peuple !

lundi 20 avril 2009

Esaïe 44,6 à 20


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, roi d’Israël et son rédempteur, L’Eternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n’y a point de Dieu. Qui a, comme moi, fait des prédictions Qu’il le déclare et me le prouve !, Depuis que j’ai fondé le peuple ancien ? Qu’ils annoncent l’avenir et ce qui doit arriver ! N'ayez pas peur, et ne tremblez pas ; Ne te l'ai–je pas dès longtemps annoncé et déclaré ? Vous êtes mes témoins: Y a–t–il un autre Dieu que moi ? Il n'y a pas d'autre rocher, je n'en connais point. Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité, Et leurs plus belles œuvres ne servent à rien ; Elles le témoignent elles–mêmes : Elles n'ont ni la vue, ni l'intelligence, Afin qu'ils soient dans la confusion. Qui est–ce qui fabrique un dieu, ou fond une idole, Pour n'en retirer aucune utilité ? Voici, tous ceux qui y travaillent seront confondus, Et les ouvriers ne sont que des hommes ; Qu’ils se réunissent tous, qu’ils se présentent, Et tous ensemble ils seront tremblants et couverts de honte. Le forgeron fait une hache, Il travaille avec le charbon, Et il la façonne à coups de marteau ; Il la forge d'un bras vigoureux ; Mais a–t–il faim, le voilà sans force ; Ne boit–il pas d'eau, le voilà épuisé. Le charpentier étend le cordeau, Fait un tracé au crayon, Façonne le bois avec un couteau, Et marque ses dimensions avec le compas ; Et il produit une figure d’homme, Une belle forme humaine, Pour qu’elle habite dans une maison. Il se coupe des cèdres, Il prend des rouvres et des chênes, Et fait un choix parmi les arbres de la forêt ; Il plante des pins, Et la pluie les fait croître. Ces arbres servent à l’homme pour brûler, Il en prend et il se chauffe. Il y met aussi le feu pour cuire du pain ; Et il en fait également un dieu, qu’il adore, Il en fait une idole, devant laquelle il se prosterne. Il brûle au feu la moitié de son bois, Avec cette moitié il cuit de la viande, Il apprête un rôti, et se rassasie ; Il se chauffe aussi, et dit: Ha ! Ha ! Je me chauffe, je vois la flamme ! Et avec le reste il fait un dieu, son idole, Il se prosterne devant elle, il l'adore, il l'invoque, Et s'écrie : Sauve–moi ! Car tu es mon dieu ! Ils n’ont ni intelligence, ni entendement, Car on leur a fermé les yeux pour qu’ils ne voient point, Et le cœur pour qu’ils ne comprennent point. Il ne rentre pas en lui–même, Et il n'a ni l'intelligence, ni le bon sens de dire: J'en ai brûlé une moitié au feu, J'ai cuit du pain sur les charbons, J'ai rôti de la viande et je l'ai mangée ; Et avec le reste je ferais une abomination ! Je me prosternerais devant un morceau de bois ! Il se repaît de cendres, Son cœur abusé l'égare, Et il ne sauvera point son âme, et ne dira point : N'est–ce pas du mensonge que j'ai dans ma main ?

Réflexion

L’aveuglement des idolâtres

L’avenir d’Israël précisément annoncé, l’Eternel revient une fois de plus sur la cause profonde de toutes les annonces prophétiques dont Il charge Esaïe d’être le héraut. Si Israël est le sujet de la prophétie, l’Eternel rappelle ainsi qu’il n’en est pas le premier objet. Le premier objet est Dieu Lui-même, Sa gloire. Ce que Dieu veut, à travers Israël, c’est fournir les preuves et donner les moyens au monde entier, et surtout à tous les idolâtres de voir, de constater par eux-mêmes, de visu, qui est le Dieu véritable. Car pour être cru et reçu comme Dieu, ceux qui prétendent l’être doivent eux-mêmes fournir les preuves, apporter la démonstration de leurs prétentions. Or, un seul, dit Dieu, a pu le faire : c’est Celui qui, avant que les choses soient, les prédit, les décrit, les annonce longtemps d’avance. Telle est la raison première de l’élection d’Israël, telle est aussi la raison essentielle de la prophétie, dont, dira Jean plus tard, Jésus, le Messie, en est l’esprit : Apoc 19,10 ; Jean 5,39, la preuve de véracité et de fiabilité la plus explicite !

Aussi, après avoir réaffirmé le but de la prophétie, l’Eternel va-t-il s’attacher, dans un pamphlet ironique, à dire pourquoi à ses yeux il vaudrait mieux appeler les idolâtres des " idiolâtres ". Les idolâtres sont des " idiolâtres " parce que :

1. De manière évidente, en se confiant à des entités imaginaires qui n’ont ni vue, ni connaissance de quoi que ce soit, ils préparent leur propre ruine. Inévitablement, nous finissons par devenir, avertit ici l’Eternel, semblables à ce à quoi nous nous confions pour notre salut. Si l’espoir de notre salut repose sur du néant et n’est qu’illusion, nous le serons aussi, emportés dans le jugement avec le faux abri dans lequel nous nous serons réfugiés. L’inverse, par contre, est aussi vrai. Si l’objet de notre foi pour notre salut est sûr et correspond à la vérité, nous sommes, cachés en lui, en parfaite sécurité : Jean 10,28-29

2. Par expérience, les fabricants d’idoles vivent le fait que, quoi que ce soit qu’ils aient comme besoins fondamentaux (faim, soif), ce n’est pas d’elles qu’ils reçoivent les ressources qui leur sont nécessaires pour vivre. L’idolâtrie n’est, en quelque sorte, qu’une tromperie de l’esprit (comme d’ailleurs la théorie de l’évolution). Dans les faits, les idolâtres comme les croyants savent fort bien que c’est sur la Providence divine, le Principe qui a ordonné l’univers que, chaque jour, de manière innée, ils comptent pour recevoir tout ce qui leur est indispensable pour leurs besoins vitaux.

3. De manière logique, par la simple analyse, ils devraient eux-mêmes comprendre l’absurdité de leur façon d’agir. Alors qu’autour de nous, le monde matérialiste ne cesse de taxer les croyants d’utopistes, l’Eternel affirme ici, preuves à l’appui, que la foi en Dieu est, en contraste avec l’absurdité qu’est l’idolâtrie, l’attitude la plus intelligente, logique, et raisonnable qui soit. Si, en effet, la plus grande des sagesses, pour la créature, est de se confier en son Créateur, sa plus grande folie est de se confier en l’œuvre de ses mains pour assurer son salut. Ne fait-il pas l’expérience tous les jours, comme Jésus le dira pour l’argent, du caractère périssable de la matière : Matthieu 6,19 à 21. Comment l’homme peut-il diviniser des choses dont, par ailleurs, tous les jours il se sert comme outil pour son service ou son bien-être ? Pour être Dieu, ce que nous appelons Dieu doit posséder le caractère de transcendance et de liberté totale à toute forme d’assujettissement ou d’exploitation. Or, ces deux caractères, seul Dieu, Celui qui est et existe par Lui-même, les possède !

samedi 18 avril 2009

Esaïe 44,1 à 5


Texte biblique

Ecoute maintenant, ô Jacob, mon serviteur ! O Israël, que j’ai choisi ! Ainsi parle l’Eternel, qui t’a fait, Et qui t’a formé dès ta naissance, Celui qui est ton soutien : Ne crains rien, mon serviteur Jacob, Mon Israël, que j’ai choisi. Car je répandrai des eaux sur le sol altéré, Et des ruisseaux sur la terre desséchée ; Je répandrai mon esprit sur ta race, Et ma bénédiction sur tes rejetons. Ils pousseront comme au milieu de l’herbe, Comme les saules près des courants d’eau. Celui–ci dira : Je suis à l'Eternel ; Celui–là se réclamera du nom de Jacob ; Cet autre écrira de sa main : à l'Eternel ! Et prononcera avec amour le nom d'Israël.

Réflexion

Dieu rassure Israël pour l’avenir

Si, dans le passé, les relations entre Israël et son Dieu ont pu être orageuses, l’Eternel l’assure : il n’en sera plus de même pour l’avenir. Car désormais, montre l’Eternel, ce qui fonde la relation d’Israël avec Dieu est, non plus la force propre qu’Israël doit déployer pour Lui obéir, mais un attachement à Dieu qui résulte de l’œuvre de Dieu en lui et pour lui. Tout, dans les mots utilisées ici par Dieu dans ce passage, quoique bref, expriment les facettes de cette relation qu’a désormais l’Israël nouveau avec son Dieu :

Quel est celui qui parle pour Israël ? Il est le Seigneur, celui qui l’a fait et qui, dès l’origine, avant même qu’Israël existe comme peuple et nation, a veillé sur sa formation. Cette attention de Dieu sur Israël dès sa conception (dès le ventre de sa mère) est une affirmation qu’Esaïe reprendra à plusieurs reprises : 44,24 ; 46,3 ; 49,1.5. Elle rappelle le dessein particulier auquel ce peuple, plus que tout autre, était, dès sa conception, l’objet, dessein qui explique à la fois les circonstances de son apparition sur la scène de l’histoire et ce qui en fut la suite.

A qui ce Dieu parle –t-Il ? Il donne ici à Israël un double nom :

1. Jacob, c’est son nom de naissance, nom qui, à lui seul, résume bien tout le caractère de l’homme de qui est issu le peuple (et du peuple) : talonneur ou supplanteur , en référence à la façon avec laquelle s’est passée sa naissance : Genèse 25,24 à 26. On y discerne à la foi l’habileté, la ténacité, mais aussi plis tard, la ruse et la fourberie, tous traits de caractère que l’on retrouvera en Israël. Qui, dans la Bible, en effet, s’est montré à la fois si soucieux d’être au bénéfice de la bénédiction de Dieu et, en même temps, si trompeur pour l’obtenir ?

2. Yeshouroun : le Redressé. C’est le nouveau nom, nom sur lequel Dieu fonde Ses promesses envers Israël pour l’avenir, que Dieu donne, après l’œuvre de rectification opérée en lui. Il témoigne du fait qu’en-dehors de cette œuvre là, il est impossible à Dieu d’envisager un partenariat, une alliance, un pacte durable avec lui, comme Il en est aussi pour nous. Sans redressement, sans une œuvre intérieure de transformation fondée sur Dieu, sans l’impératif d’une nouvelle naissance, il est impossible à Dieu de pérenniser un engagement quelconque envers quiconque. Israël ne peut être l’élu de Dieu, le choisi que s’il vit en et par Dieu !

Comment, dans le concret, Jacob peut-il devenir Yeshouroun ? De deux manières :

- D’abord par une résurrection physique, promesse qui, constamment, revient chez Esaïe. La résurrection d’Israël, devenu désert aride, en un verger verdoyant, est la marque initiale du témoignage de l’œuvre nouvelle que Dieu entreprend pour faire de Jacob Yeshouroun.

- Puis, par une résurrection spirituelle. La résurrection physique n’est que le préambule de la résurrections spirituelle. Si l’œuvre de Dieu se limitait à cela, croyons bien que Jacob ne deviendrait jamais Yeshouroun, mais resterait Jacob. La résurrection physique annonce qu’une résurrection spirituelle est sur le point de se produire. Il est impossible que l’une n’accompagne pas l’autre pour que l’objectif de Dieu, la pérennité de Son alliance avec le peuple qu’Il s’est choisi dès l’origine, ne puisse être atteint.

Quels fruits visibles manifesteront le redressement :

Ils se verront dans la façon amoureuse et passionnée avec laquelle les membres du peuple de Dieu parleront de leur Dieu ou afficheront leur appartenance à ce Dieu. Etre le peuple de Dieu ne sera plus un objet de honte pour Israël, mais un sujet de gloire, une parure qu’il arborera fièrement. La relation qu’Israël aura avec Dieu ne se limitera pas à la perpétuation de rites. Tout, en fait, dans ce que chacun vivra sera une dédicace à Sa gloire, une réponse amoureuse individualisée à l’amour dont il aura été l’objet.

Que dans l’Eglise de Jésus-Christ, peuple de " redressés " par la grâce, avant qu’Israël ne le vive à son tour, il en soit ainsi aujourd’hui dans le monde !

vendredi 17 avril 2009

Esaïe 43,22 à 28


Texte biblique

Et tu ne m’as pas invoqué, ô Jacob ! Car tu t’es lassé de moi, ô Israël ! Tu ne m’as pas offert tes brebis en holocauste, Et tu ne m’as pas honoré par tes sacrifices ; Je ne t’ai point tourmenté pour des offrandes, Et je ne t’ai point fatigué pour de l’encens. Tu n’as pas à prix d’argent acheté pour moi des aromates, Et tu ne m’as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ; Mais tu m’as tourmenté par tes péchés, Tu m’as fatigué par tes iniquités. C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, Et je ne me souviendrai plus de tes péchés. Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi–même, pour te justifier. Ton premier père a péché, Et tes interprètes se sont rebellés contre moi. C’est pourquoi j’ai traité en profanes les chefs du sanctuaire, J’ai livré Jacob à la destruction, Et Israël aux outrages.

Réflexion

Pour l’amour de Moi

Poursuivant sur le thème commencé, Dieu souligne à nouveau ici à quel point le fait qu’Israël retrouve sa place de choix dans le cœur de Dieu et l’ordre des nations n’est en rien le produit de la qualité ou de la ferveur de sa piété, mais celui seul de la grâce. Aussi, pour mettre en valeur cette vérité, Dieu utilise-t-il un procédé qui nous est commun lorsque, affligé ou peiné, nous exprimons ce qui nous charge. Dieu, en quelque sorte, ouvre Son cœur, Il parle, Il partage, certes pas pour la première fois, mais ici avec des accents touchants, dans une confession, la peine, la tristesse, la déception qu’a été pour Lui, pendant si longtemps le comportement de Son peuple, ce peuple qu’Il aimait tant, à Son égard.

Dieu partage ! A travers de Son vécu douloureux avec Israël, Il s’adresse aussi à nous. Il nous dit ici à quel point, malgré le fait qu’Il est Dieu, un Dieu puissant, qui se suffit à Lui-même, Il est aussi un Dieu sensible, une Personne comme nous le sommes, dotée de sentiments, d’un cœur, un Dieu avide de recevoir, en réponse à Son amour, l’amour de nos cœurs. Or, Dieu le dit ici crûment à Israël. Alors qu’Il lui a tout donné, qu’Il a tant fait pour son salut, son bonheur, son bien-être, Il n’a, en retour, rien reçu de lui. Rien n’est pas juste. Il n’est pas le terme qui convient. Si ! Dieu a reçu quelque chose d’Israël. En lieu de reconnaissance et d’adoration, Il a reçu le mépris ! En lieu de sacrifices et d’holocaustes qui auraient rassasié Son cœur, Il a vu affluer, monter vers Lui l’odeur nauséabonde de leurs péchés. En lieu d’être une source de joie, Israël est devenu, par le récidivisme incurable de ses désobéissances une cause permanente de fatigue et de lassitude, comme peut l’être parfois pour des parents la conduite indocile et rebelle d’un fils. Si encore, dit Dieu, cette attitude n’était que le fait de quelques-uns ou, en quelque sorte, de l’adolescence. Mais ce fut dès sa naissance qu’Israël s’est montré tel, alors même que Dieu agissait pour lui et le sauvait : cf Actes 7,42-43. Une attitude qui s’est vu dès le début dans le père (Jacob) et qui, depuis, n’a fait que se perpétuer dans les fils !

Le plaidoyer touchant de Dieu porte en lui un double enseignement qui concerne tout croyant, membre du peuple de Dieu :

1. Il souligne de manière forte ce que Dieu entend lorsqu’Il parle de grâce. La grâce a pour raison première, non l’amour que Dieu a pour nous, mais en quelque sorte l’amour qu’Il a pour Lui. C’est en Lui-même, dans les ressources profondes de Son être, que Dieu trouve la capacité de faire grâce, d’effacer de Son cœur et de Sa mémoire tout ce qui dans nos vies, est cause de tristesse pour Lui. Aucun autre facteur, dit Dieu ici, n’entre en ligne de compte dans la décision qu’Il prend de nous faire grâce ! Car, rien ne provenant de nous ne peut l’inspirer à nous aimer, dignes que nous sommes d’être haï : Tite 3,3. Constatons-le d’une autre manière : dans toute l’histoire, c’est pour un seul homme que Dieu, du haut du ciel, fera entendre Sa voix pour dire de lui qu’il fait tout Son plaisir et l’objet de toute Son affection : Jésus-Christ : Luc 3,22. En-dehors de Lui, il n’y a pas de juste, pas même un seul, ni chez les Juifs, ni chez les grecs (les non juifs) : Rom 3,10.

Il souligne également la sensibilité de Dieu, la réalité selon laquelle, parce qu’Il a un cœur pétri d’amour, le péché, l’égoïsme, l’ingratitude l’affectent si profondément.

Que le Seigneur nous rende à notre tour sensible à cette réalité et nous donne, dans la crainte, de manifester toute l’admiration qui Lui est due pour la beauté de Sa grâce pour nous !

jeudi 16 avril 2009

Esaïe 43,14 à 21


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, Votre rédempteur, le Saint d’Israël : A cause de vous, j’envoie l’ennemi contre Babylone, Et je fais descendre tous les fuyards, Même les Chaldéens, sur les navires dont ils tiraient gloire. Je suis l’Eternel, votre Saint, Le créateur d’Israël, votre roi. Ainsi parle l’Eternel, Qui fraya dans la mer un chemin, Et dans les eaux puissantes un sentier, Qui mit en campagne des chars et des chevaux, Une armée et de vaillants guerriers, Soudain couchés ensemble, pour ne plus se relever, Anéantis, éteints comme une mèche: Ne pensez plus aux événements passés, Et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : Ne la connaîtrez–vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, Et des fleuves dans la solitude. Les bêtes des champs me glorifieront, Les chacals et les autruches, Parce que j’aurai mis des eaux dans le désert, Des fleuves dans la solitude, Pour abreuver mon peuple, mon élu. Le peuple que je me suis formé Publiera mes louanges.

Réflexion

Pour vous… Je fais du nouveau

Israël racheté et restauré, il retrouve immédiatement sa place, la place centrale que Dieu lui avait donné dans le concert des nations. Aussi, Dieu annonce-t-il à Son peuple que, désormais, c’est en fonction de lui, à cause de la place première qu’il occupe dans Son cœur, que l’histoire et les événements qui la composent, vont s’écrire. Dieu souligne ici le principe qui est au cœur du secret de l’histoire : ce principe est que la puissance appartient à Dieu et que cette puissance est donnée, à un peuple ou à un autre, en fonction du dessein de Dieu. Ainsi, malgré l’apparence, ce n’est pas du côté de Babylone la forte que se trouve la puissance. Israël restauré, Babylone, qui avait des projets de destruction pour lui, devra faire l’expérience, au contraire, de l’échec et de l’impuissance. L’histoire d’Israël illustre ainsi à merveille la parole de Paul adressée à l’Eglise, parole qui, pour l’Eglise, est d’ordre uniquement spirituel : si Dieu est pour nous, dira Paul, qui peut être contre nous ? Rom 8,31. Si cette vérité est propre à susciter tous les espoirs et tous les encouragements, souvenons-nous, Israël en aura aussi fait les frais longtemps, que l’affirmation contraire est vraie également : si Dieu n’est plus avec nous, plus rien ne nous protège de ceux qui sont contre nous. Comme il n’y a pas de plus grande sécurité que d’être l’objet de la grâce de Dieu, il n’y a pas de plus grande angoisse que de vivre privé de Sa présence.

Au-delà du fait que le projet de conquête des babyloniens échouera à l’égard d’Israël, Esaïe recense d’autres bénédictions, matérielles, concrètes, dont Israël sera l’objet au temps de sa restauration : la renaissance du désert, grâce à l’eau qui le fera refleurir. Si toutes ces choses pouvaient paraître utopiques au moment où le prophète les a écrites, ne sommes-nous pas pour nous-mêmes, spectateurs de ces miracles ? Et n’avons nous pas ici la promesse que, désormais, quoi que les puissances aient comme projet à l’égard de ce peuple, plus rien ni personne ne pourra, de manière ultime, quelque chose contre lui ?

L’histoire d’Israël souligne un principe en vigueur de façon permanente dans la relation que les hommes ou les peuples ont avec Dieu. Si la grâce nous rapproche de Dieu au-delà de tout ce que notre obéissance aurait pu produire, la désobéissance, la rébellion envers Dieu nous en éloigne tout autant. Le loi de Moïse, déjà, avait énoncé ce principe de manière claire : Israël béni, à cause de son obéissance aux commandements de Dieu, occuperait la tête des nations et jamais la queue. Il serait toujours en haut, jamais en bas : Deut 28,13. Cette faveur cependant avait son revers : Israël désobéissant et rebelle, par contre, devait s’attendre à perdre la primauté de sa place et être, en quelque sorte, rétrogradé dans le cœur de Dieu comme dans l’échelle des nations : cf Deut 28,43-44.

Voulons-nous être proches de Dieu ? En Christ, il nous est possible de l’être autant que faire se peut ! Ne pensons pas que notre péché ne puisse avoir aucune conséquence ! S’il ne peut nous amener à être totalement séparé de Dieu (quoique ?), il nous séparera certainement de Sa communion et de tous les bienfaits qui y sont attachés. Que par Sa grâce, Dieu me donne de ne laisser aucune distance, aucune situation non réglée, perdurer entre moi et Lui !

mercredi 15 avril 2009

Esaïe 43,8 à 13


Texte biblique

Qu’on fasse sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, Et les sourds, qui ont des oreilles. Que toutes les nations se rassemblent, Et que les peuples se réunissent. Qui d’entre eux a annoncé ces choses ? Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions ? Qu’ils produisent leurs témoins et établissent leur droit ; Qu’on écoute et qu’on dise : C’est vrai ! Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, Vous, et mon serviteur que j’ai choisi, Afin que vous le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c’est moi : Avant moi il n’a point été formé de Dieu, Et après moi il n’y en aura point. C’est moi, moi qui suis l’Eternel, Et hors moi il n’y a point de sauveur. C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, Ce n’est point parmi vous un dieu étranger ; Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, C’est moi qui suis Dieu. Je le suis dès le commencement, Et nul ne délivre de ma main ; J’agirai : qui s’y opposera ?

Réflexion

Vous êtes Mes témoins :

Israël restauré dans sa relation avec Dieu, il est apte à remplir la mission et à assumer la vocation qui, dès l’origine, a été la cause de son élection : être le témoin de Dieu dans le monde. Notons bien ici que si Israël peut à nouveau jouer ce rôle, ce n’est en rien dû à sa valeur propre ou à la fidélité qu’il aurait démontré à l’égard de l’appel de Dieu. Dieu insiste. Si Israël peut être le témoin de Dieu dans le monde, c’est uniquement en vertu de la grâce, de ce que Dieu a fait et mis en œuvre pour eux et leur salut. Telle est la signification que revêt l’événement majeur qui, dans les derniers temps, donnera à Israël cette capacité de réaliser sa vocation : son retour dans sa terre de tous les pays où il avait été dispersé. Si Dieu agit pour Israël, ce n’est pas en vertu de la qualité d’Israël ou parce qu’Il aurait trouvé en lui des dispositions attirant Sa faveur. Comme il en a été pour Simon, fils de Jonas, que Jésus appelle Pierre au moment de son appel à Le suivre, c’est non sur la base d’une illusion que Dieu appelle Israël Son témoin, mais en toute connaissance de cause de ce qu’il est en réalité : un peuple qui a des oreilles, mais qui est sourd, un peuple qui a des yeux et qui ne voit rien. C’est là tout le paradoxe de la grâce qui, pour être mise en valeur, se plaît, comme le dira Paul, à se servir souvent d’outils indignes : cf 1 Tim 1,12 à 15, de supports vils et faibles : 1 Cor 1,26 à 30, ou de simples récipients de terre dans lequel Il met tout le trésor et le richesse de Son témoignage : 2 Cor 4,7 à 12, pour que la gloire en soit attribuée non aux hommes, mais à Dieu seul !

Si le retour d’Israël dans sa terre et en grâce devant Dieu fera de lui le témoin de Dieu dans le monde, c’est aussi, et c’est là l’objet de tout le discours de Dieu dans ce passage, parce que, avant qu’ils ne se produisent, tous ces événements auront fait l’objet d’annonces et de prophéties détaillées. Ne l’oublions pas ! Nous sommes toujours ici dans le contexte de la défense de la vérité de la Parole de Dieu face au mensonge que représente l’idolâtrie. Aussi, le premier témoignage que l’histoire d’Israël va donner au monde au travers de son retour dans sa terre est que, hors du Dieu d’Israël, il n’y a point de Dieu et point de Sauveur. Oui ! Le Dieu d’Israël est bien le Dieu Tout-Puissant, le Dieu unique, le seul Sauveur et Rédempteur. Qu’à notre modeste échelle, l’histoire de notre vie le dise aussi !

mardi 14 avril 2009

Esaïe 43,1 à 7


Texte biblique

Ainsi parle maintenant l’Eternel, qui t’a créé, ô Jacob ! Celui qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains rien, car je te rachète, Je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; Et les fleuves, ils ne te submergeront point ; Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, Et la flamme ne t’embrasera pas. Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Le Saint d’Israël, ton sauveur ; Je donne l’Egypte pour ta rançon, L’Ethiopie et Saba à ta place. Parce que tu as du prix à mes yeux, Parce que tu es honoré et que je t’aime, Je donne des hommes à ta place, Et des peuples pour ta vie. Ne crains rien, car je suis avec toi ; Je ramènerai de l’orient ta race, Et je te rassemblerai de l’occident. Je dirai au septentrion : Donne ! Et au midi : Ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains, Et mes filles de l’extrémité de la terre, Tous ceux qui s’appellent de mon nom, Et que j’ai créés pour ma gloire, Que j’ai formés et que j’ai faits.

Réflexion

Retour en grâce d’Israël :

Si, dans le passé, l’aveuglement et la surdité dont a fait preuve Israël envers Dieu ont été la cause de sa disgrâce, pour le présent l’Eternel lui fait entendre une bonne nouvelle. Comme il en est aussi pour les rachetés de Jésus-Christ sous la Nouvelle Alliance, l’Eternel annonce à Israël et Jacob que ce qui était autrefois a disparu pour faire place à un maintenant nouveau fait de la grâce de Dieu : cf Ephés 5,8 ; Colos 3,7-8. Car s’il en est ainsi, si Dieu peut définitivement tourner la page de l’autrefois, rien, précise l’Eternel, n’est dû à Israël lui-même qui, par nature, est toujours Jacob, mais tout à Dieu et au moyen qu’Il a mis en œuvre, par Son Elu, pour assurer sa rédemption. Libéré du système de loi qui fondait le rapport d’Israël avec Dieu sur l’exigence de l’obéissance parfaite, Israël peut, comme l’Eglise, vivre désormais sa relation avec Dieu sur le principe de la grâce.

Comme il en est de ceux qui sont marqués par un passé douloureux, fait d’échec, dévalorisant, le fait pour Israël d’entendre la bonne nouvelle lui attestant qu’il est, malgré ce qu’il a été, l’objet de la grâce de Dieu, ne suffit pas pour autant, dans l’immédiat, à le guérir. Profondément traumatisé, Israël, comme nous, doit apprendre à intégrer, pour jouir de son nouveau statut, les vérités nouvelles qui, découlant de la grâce, sont les fondements constitutifs de sa nouvelle identité. De manière concentrée, Dieu en fait ici l’énoncé. Ce qu’Il désire, à travers la prise de conscience et le renouvellement de l’intelligence nécessaire (cf Rom 12,2) par lequel doit passer Israël, c’est clairement le délivrer de toute crainte liée au doute et assurer complètement sa sécurité. Car, venant de Dieu, en quoi la Bonne Nouvelle serait-elle bonne nouvelle pour nous si elle ne nous assurait pas pour toujours de Sa faveur ?

Les 5 nouvelles vérités fondatrices de la nouvelle identité d’Israël, objet de la grâce de Dieu :

1. Ce n’est pas à Israël de se racheter, Dieu l’a fait pour lui. La rédemption d’Israël et de Jacob lui est assurée par les moyens que, dans Sa grâce, Dieu a trouvé en Lui-même (Christ)

2. Israël est désormais le bien, la propriété de Dieu. Quiconque le touche, ou veut s’en prendre à lui, aura à faire à son propriétaire.

3. Bien que racheté, il se peut qu’Israël passe par l’épreuve. Mais, contrairement au passé, Israël est assuré de ne pas être anéanti, submergé ou abandonné de Dieu. Si, dans le passé, Israël n’a pu être fidèle à Dieu, Dieu, Lui, sera fidèle à l’engagement que, dans Sa grâce, Il a pris envers lui.

4. Objet de Sa faveur, Israël doit savoir qu’il a désormais aux yeux de son Dieu plus de prix que tous les peuples qui ne Lui appartiennent pas. Si des peuples doivent, dans l’avenir, être sacrifiés sur l’autel de l’histoire, ce ne sera pas Israël .

5. Propriété de Dieu, c’est Lui qui exigera des peuples parmi lesquels Israël était dispersé, de les laisser revenir pour être réuni sur sa terre. Le sort d’Israël n’est désormais plus entre ses mains ou celles des nations, mais dans les mains même de Dieu.

Ces vérités nouvelles sont aussi celles qui fondent le statut nouveau d’enfants de Dieu dont nous sommes l’objet en Christ. Que Dieu nous donne chaque jour de vivre d’après elles !

lundi 13 avril 2009

Esaïe 42,18 à 25


Texte biblique

Sourds, écoutez ! Aveugles, regardez et voyez ! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, Et sourd comme mon messager que j’envoie ? Qui est aveugle, comme l’ami de Dieu, Aveugle comme le serviteur de l’Eternel ? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n’y as point pris garde ; On a ouvert les oreilles, mais on n’a point entendu. L’Eternel a voulu, pour le bonheur d’Israël, Publier une loi grande et magnifique. Et c’est un peuple pillé et dépouillé ! On les a tous enchaînés dans des cavernes, Plongés dans des cachots ; Ils ont été mis au pillage, et personne qui les délivre ! Dépouillés, et personne qui dise : Restitue ! Qui parmi vous prêtera l’oreille à ces choses ? Qui voudra s’y rendre attentif et écouter à l’avenir ? Qui a livré Jacob au pillage, Et Israël aux pillards ? N'est–ce pas l'Eternel ? Nous avons péché contre lui. Ils n'ont point voulu marcher dans ses voies, Et ils n'ont point écouté sa loi. Aussi a–t–il versé sur Israël l'ardeur de sa colère Et la violence de la guerre ; La guerre l'a embrasé de toutes parts, et il n'a point compris ; Elle l'a consumé, et il n'y a point pris garde.

Réflexion

Causes de l’état passé d’Israël :

Après avoir décrit ce que sera l’histoire au temps de la venue en gloire de l’Elu, Esaïe, de la part de Dieu, s’adresse de nouveau à Israël pour dénoncer les causes de la situation de faiblesse et de défaite dans laquelle ils sont. Les deux noms par lesquels Dieu s’adresse à Son peuple suffisent à eux seuls pour identifier les causes de tous les malheurs survenus dans l‘histoire au peuple élu depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui :

1ère cause : la surdité. Israël, comme aucun autre peuple, a entendu, au travers de la loi les choses les plus hautes et les plus magnifiques qu’on puisse entendre. Faite de commandements assortis de promesses, la loi, comme le dira Paul, possède en elle-même l’essence même de la connaissance et de la vérité : Rom 2,17 à 20. Par elle, tout a été donné à Israël pour que, dans l’ordre légitime des choses, le peuple de Dieu ayant Dieu au centre de ses affections, puisse faire l’expérience, dans toutes les dimensions de ses relations, des bienfaits de Sa présence. Certes, la loi ordonne. Mais tous ses commandements n’ont qu’un objectif : le bien-être spirituel et social du peuple. Cependant, Israël n’a pas écouté. Aussi, si Dieu l’appelle sourd, ce n’est pas d’abord pour son incapacité d’entendre, mais pour son refus de prêter l’oreille, de prendre en compte, d’obéir à ce que son Seigneur lui ordonne et lui indique comme la voie la meilleure à suivre pour son bonheur et sa prospérité.

2ème cause : la cécité. Israël, dit Esaïe, non seulement a entendu, mais encore il a vu des choses qu’aucun autre peuple n’a vu. Pour lui, Dieu n’a-t-Il pas mis à genoux l’Egypte et ses dieux, ouvert la mer, décimé des nations devant lui ? Si un peuple a pu voir et reconnaître, à travers Ses actes, Ses prodiges et l’œuvre de Ses mains, l’Eternel comme le Dieu unique, c’est Israël. Pourtant, là aussi, ils se sont comportés comme un peuple aveugle, qui préfère, comme ceux qui n’ont pas la connaissance, s’en remettre aux idoles qui n’ont pas de vie plutôt qu’à Lui. !

Si Moïse et la loi sont, pour Israël, des sujets suffisants d’accusation et de condamnation, combien en est-il encore davantage depuis Jésus. Car, avec Jésus, ce n’est pas une loi écrite sur de la pierre, mais la Parole faite chair qui est venue habiter parmi eux. Avec Jésus, ce ne sont pas d’ennemis humains qu’Israël est délivré, mais de la puissance même du péché, de Satan et de la mort. En Jésus, Israël a eu sous les yeux la manifestation d’une puissance que nul autre n’a produite, le témoignage de l’honnête Nicodème l’attestant : Jean 3,2. Aussi, plus encore qu’au temps d’Esaïe, les conséquences de la surdité et de l’aveuglement volontaires du peuple de Dieu furent-ils dramatiques. Dépouillé et livré aux pillards, Israël, non pour une génération ou deux, mais pour des siècles, disparut de la scène de l’histoire.

Les leçons qu’Israël est appelé à tirer de son passé ne valent cependant pas que pour lui. Car, nous aussi, peuple de Dieu, racheté par Jésus, plus que lui encore nous avons vu et entendu, en Lui, les choses les plus hautes, belles et magnifiques : cf 1 Jean 1,2-3 (voir et entendre sont les deux actions principales de notre relation avec Dieu : Esaïe 6,10). L’Occident tout entier ne doit-il pas d’ailleurs, en grande partie, sa prospérité, ses idéaux et son modernisme à Son influence ? Comme Israël cependant, l’Occident est devenu sourd, aveugle. Il ne veut plus voir ni entendre quoi que ce soit de Jésus. Aussi, devra-t-il connaître, lui aussi, sur les traces d’Israël, le jugement de Sa colère. Car, en reniant Jésus, c’est le Prince de la Vie même qu’il renie !

samedi 11 avril 2009

Esaïe 42,14 à 17


Texte biblique

J’ai longtemps gardé le silence, je me suis tu, je me suis contenu ; Je crierai comme une femme en travail, Je serai haletant et je soufflerai tout à la fois. Je ravagerai montagnes et collines, Et j’en dessécherai toute la verdure ; Je changerai les fleuves en terre ferme, Et je mettrai les étangs à sec. Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissent pas, Je les conduirai par des sentiers qu’ils ignorent ; Je changerai devant eux les ténèbres en lumière, Et les endroits tortueux en plaine : Voilà ce que je ferai, et je ne les abandonnerai point. Ils reculeront, ils seront confus, Ceux qui se confient aux idoles taillées, Ceux qui disent aux idoles de fonte : Vous êtes nos dieux !

Réflexion

Un terme à la lassitude de Dieu

Si la venue du règne de la justice par l’Elu sonnera le glas du règne de l’iniquité et de l’injustice, elle mettra également un terme à un sentiment et un état de frustration séculaire dans la Personne de Dieu. Dieu le partage ici. Pensant au mal qui se vit et se passe dans notre monde, nous n’en jugeons la plupart du temps qu’en terme des souffrances et de dégâts qu’il occasionne à ses victimes. Nous ne réalisons en fait que très peu que la première Personne qu’il irrite est Dieu Lui-même et à quel point cet état de fait l’affecte au plus profond de Lui-même. Aussi, s’il y a une qualité pour laquelle Dieu est admirable, c’est bien Sa longanimité : cette capacité qu’Il a à contenir Sa colère et Son indignation, à faire preuve de patience envers le pécheur pour qu’Il se repente et à prolonger ainsi d’autant le temps de la grâce. Si le temps de la grâce dure, en terme de comparaison une année, sachons cependant qu’il existera un jour terrible de colère : Esaïe 61,2.

Ce jour sera le plus terrible que le monde connaîtra car, en ce jour, comme le dit Dieu ici, Dieu cessera de garder le silence, de se contenir. Il donnera libre cours à Sa colère, ne retiendra rien de la haine profonde qui L’habite contre l’injustice du péché. Malgré tout, cette explosion de colère de Dieu, qui aura des effets dévastateurs sur le monde (ravages, montagne changée en désert…), ne sera pas pour autant incontrôlée. Comme Dieu a usé de maîtrise de Lui-même au temps de Sa patience, Il usera encore de maîtrise de Lui-même au temps de Sa colère. Dieu n’agira pas dans Sa colère comme les inquisiteurs catholiques au temps des cathares qui, à Béziers, massacrèrent toute la population au commandement du légat du pape, Arnaud Amaury, criant : " Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! " Preuve en est par le fait que distinction sera faite en ce temps entre les exploiteurs et les exploités, entre les adorateurs d’idoles et ceux qui craignent Dieu. Oui ! En même temps que douleur et tristesse dans le camp des injustes, salut et joie rempliront le camp des justes ! Le chapitre 26, versets 7 à 19 nous a déjà donné l’occasion de méditer sur la légitimité de tels sentiments contradictoires et parallèles !

vendredi 10 avril 2009

Esaïe 42,10 à 13


Texte biblique


Chantez à l’Eternel un cantique nouveau, Chantez ses louanges aux extrémités de la terre, Vous qui voguez sur la mer et vous qui la peuplez, Iles et habitants des îles ! Que le désert et ses villes élèvent la voix ! Que les villages occupés par Kédar élèvent la voix ! Que les habitants des rochers tressaillent d’allégresse ! Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie ! Qu’on rende gloire à l’Eternel, Et que dans les îles on publie ses louanges ! L’Eternel s’avance comme un héros, Il excite son ardeur comme un homme de guerre ; Il élève la voix, il jette des cris, Il manifeste sa force contre ses ennemis.


Réflexion


Nouveau chant à la louange du Seigneur :


Une nouvelle fois (cf Ch 5, 26…) la prophétie d’Esaïe, suite au descriptif de la personne et de la mission de l’Elu, est interrompue pour laisser la place à la louange et au chant. Ces interruptions spontanées faites d’invitations, une invitation universelle, au chant et à la célébration, témoignent de l’esprit et de la motivation qui, dans le peuple de Dieu, sont au cœur de Sa louange à Dieu. En aucune manière, la louange n’est le résultat de l’obéissance à une loi. La louange sort du cœur, elle est l’expression spontanée de l’admiration que suscite la vue de la Personne de Dieu, de Ses œuvres, de Son oint. De même que personne, ici-bas, devant la magnificence d’un spectacle, ne reste sans s’extasier et dire et redire ce qu’il ressent, la louange est l’expression spontanée et admirative du peuple de Dieu à la vue de la beauté de Sa Personne et de la grandeur de Son œuvre !


C’est uniquement parce qu’il ne connaît pas Dieu et que Sa vue, à cause du péché et des ténèbres, lui est cachée que le monde ne loue pas Dieu. Cette situation, cependant, ne durera pas à jamais ! L’Elu de Dieu installé dans Son règne, une invitation est lancée à tous les peuples à laisser éclater leur joie et à rendre gloire au Seigneur par un chant. Après les horreurs que le monde aura connu sous la gouverne du Malin et de son oint, nul doute qu’il ne sera pas trop difficile aux survivants d’entonner un tel cantique, célébrant le règne tant attendu de la justice et de l’équité !

Esaïe 42,10 à 13


Texte biblique

Chantez à l’Eternel un cantique nouveau, Chantez ses louanges aux extrémités de la terre, Vous qui voguez sur la mer et vous qui la peuplez, Iles et habitants des îles ! Que le désert et ses villes élèvent la voix ! Que les villages occupés par Kédar élèvent la voix ! Que les habitants des rochers tressaillent d’allégresse ! Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie ! Qu’on rende gloire à l’Eternel, Et que dans les îles on publie ses louanges ! L’Eternel s’avance comme un héros, Il excite son ardeur comme un homme de guerre ; Il élève la voix, il jette des cris, Il manifeste sa force contre ses ennemis.

Réflexion

Nouveau chant à la louange du Seigneur :

Une nouvelle fois (cf Ch 5, 26…) la prophétie d’Esaïe, suite au descriptif de la personne et de la mission de l’Elu, est interrompue pour laisser la place à la louange et au chant. Ces interruptions spontanées faites d’invitations, une invitation universelle, au chant et à la célébration, témoignent de l’esprit et de la motivation qui, dans le peuple de Dieu, sont au cœur de Sa louange à Dieu. En aucune manière, la louange n’est le résultat de l’obéissance à une loi. La louange sort du cœur, elle est l’expression spontanée de l’admiration que suscite la vue de la Personne de Dieu, de Ses œuvres, de Son oint. De même que personne, ici-bas, devant la magnificence d’un spectacle, ne reste sans s’extasier et dire et redire ce qu’il ressent, la louange est l’expression spontanée et admirative du peuple de Dieu à la vue de la beauté de Sa Personne et de la grandeur de Son œuvre !

C’est uniquement parce qu’il ne connaît pas Dieu et que Sa vue, à cause du péché et des ténèbres, lui est cachée que le monde ne loue pas Dieu. Cette situation, cependant, ne durera pas à jamais ! L’Elu de Dieu installé dans Son règne, une invitation est lancée à tous les peuples à laisser éclater leur joie et à rendre gloire au Seigneur par un chant. Après les horreurs que le monde aura connu sous la gouverne du Malin et de son oint, nul doute qu’il ne sera pas trop difficile aux survivants d’entonner un tel cantique, célébrant le règne tant attendu de la justice et de l’équité !

jeudi 9 avril 2009

Esaïe 42,5 à 9


Texte biblique

Ainsi parle Dieu, l’Eternel, Qui a créé les cieux et qui les a déployés, Qui a étendu la terre et ses productions, Qui a donné la respiration à ceux qui la peuplent, Et le souffle à ceux qui y marchent. Moi, l’Eternel, je t’ai appelé pour le salut, Et je te prendrai par la main, Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, Pour être la lumière des nations, Pour ouvrir les yeux des aveugles, Pour faire sortir de prison le captif, Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres. Je suis l’Eternel, c’est là mon nom ; Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, Ni mon honneur aux idoles. Voici, les premières choses se sont accomplies, Et je vous en annonce de nouvelles ; Avant qu’elles arrivent, je vous les prédis.

Réflexion

Mission de l’Elu de Dieu

Après avoir dressé le portrait de l’Elu de Dieu, l’Eternel définit ici les objectifs pour lesquels Il l’introduit dans le monde. 4 volets nous sont présentés comme étant les 4 axes principaux du cahier des charges définissant le ministère de l’Elu dans le monde :

1. l’Elu a été appelé pour établir la justice de Dieu (d’autres textes disent le salut). Ce n’est pas en vain que l’Eternel place la préoccupation du salut ou de la justice en tête des priorités de la mission du Messie (ou de l’Elu). Paul le dit clairement dans l’exposé magistral sur la justification qu’est son épître aux romains : la justice de Dieu est l’objet même de l’Evangile, le sujet premier qui nécessitait la venue du Christ : Romains 1,16-17. Par le Christ, Dieu nous donne à la fois le moyen d’être juste et de vivre en juste devant Lui. Tant que, dans notre relation avec Dieu, la question de la justice n’est pas réglée, rien ne l’est ! C’est pour ce but premier que le Christ est venu !

2. L’Elu sera l’alliance du peuple. Alors que, jusqu’à présent, l’alliance conclue entre Dieu et Son peuple reposait sur le système sacrificiel d’animaux, tout repose désormais dans notre relation avec Dieu sur la Personne même de l’Elu. Comme il l’a été souvent dit, le christianisme ne peut exister sans le Christ. Il est à la fois, dit l'auteur de l'épître aux hébreux, le grand prêtre qui plaide notre cause devant Dieu et le sacrifice au moyen duquel nous pouvons nous approcher de Lui. Le sang et la Personne du Christ-Jésus, l’Elu de Dieu, est le fondement de l’alliance nouvelle, fondée sur la justice de Dieu accomplie, conclue entre Dieu et nous.

3. L’Elu sera la lumière des nations. C’est par Lui, ce qu’Il est, ce qu’Il dit, ce qu’Il fait, que la connaissance de Dieu, perdue depuis la chute, nous est de nouveau accessible. Aussi, l’une des œuvres principales de l’Elu sera de nous délivrer de notre cécité spirituelle afin que, Le voyant, nous voyions de nouveau Dieu : cf Jean 9,39.

4. L’Elu sera le Libérateur des pécheurs, pris dans les filets et la prison de la puissance des ténèbres. L’objectif du salut apporté par l’Elu ne se limite pas au pardon de nos péchés, il inclut aussi la délivrance de sa domination sur nos vies. L’Elu est venu pour opérer en notre faveur un transfert spirituel : nous faire passer des ténèbres à la lumière, nous transporter du royaume des ténèbres dans le royaume du Fils bien-aimé de Dieu : Actes 26,18 ; Col 1,13.

Toutes ces choses, le Dieu qui a créé le ciel et la terre, et qui les soutient, les annonce d’avance afin que, lorsqu’elles se produiront, tous reconnaissent que c’est Lui qui est Dieu et qu’il n’y en a point d’autre ! La Parole de Dieu est ainsi le moyen par lequel Il atteste la véracité de Son témoignage, afin que tous croient ! Car s’il est une chose que Dieu ne puisse supporter, c’est que la gloire qui Lui revient légitimement soit déviée vers un autre et que l’honneur qui devrait Lui être rendu soit donné à des idoles !

mercredi 8 avril 2009

Esaïe 42,1 à 4


Texte biblique

Voici mon serviteur, que je soutiendrai, Mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon esprit sur lui ; Il annoncera la justice aux nations. Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, Et ne la fera point entendre dans les rues. Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point la mèche qui brûle encore ; Il annoncera la justice selon la vérité. Il ne se découragera point et ne se relâchera point, Jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, Et que les îles espèrent en sa loi.

Réflexion

Portrait de l’Elu de Dieu :

Les faux prophètes pris à parti et en défaut, l’heure est venue pour l’Eternel de dresser aux yeux du peuple de Dieu le portrait de l’Elu, le Serviteur qu’Il s’est choisi, qu’Il agrée. Par cette formule introductive, Dieu rappelle ici, en préambule, que nul, s’Il n’a été appelé de Dieu, ne peut se nommer Son serviteur. Paul, le grand serviteur du Nouveau Testament, l’a, lui aussi, bien compris et, toujours, a pris soin, en se présentant, de le préciser : apôtre par la volonté de Dieu, non envoyé par des hommes, mais par Dieu… : Gal 1,1 ; 2 Cor 1,1… 1 Cor 15,10. La formule introductive utilisée par Dieu pour présenter Son élu nous rappelle une seconde chose : c’est de Dieu seul que vient également l’autorité spirituelle que possède un homme. Si l’on peut usurper le titre de serviteur de Dieu, on ne peut en aucune manière Lui arracher Son agrément. Or, comme nous allons le voir pour le Serviteur ici mentionné, seul l’agrément donne force et autorité au serviteur de Dieu pour accomplir Sa mission. Suis-je à ma place, de par la volonté de Dieu, ou par moi-même ? Si je suis serviteur, puis-je voir dans ma vie les marques, la preuve de l’agrément de Dieu sur mon service ? Deux questions qui sont au cœur de tout ministère !

Dressant le portrait de Son Elu, Dieu souligne les 5 traits les plus saillants de Son caractère :

1. J’ai mis mon souffle (Esprit) sur lui : toute la vie de l’Elu est un témoignage puissant et permanent de la présence de Dieu. L’Elu de Dieu est facilement reconnaissable : autant Ses paroles, la sagesse qui les inspire que Ses œuvres, la puissance qui se manifeste à travers elles, témoignent que Dieu est avec Lui. Seul l’Esprit de Dieu peut expliquer ce qui se fait à travers la vie de l’Elu. Seul Jésus, dans l’histoire, a manifesté avec une pleine mesure les œuvres de Dieu : Jean 3,2 ; 5,36 ; 3,34

2. Il imposera l’équité (la justice) aux nations. S’il y a bien une chose dont souffre le monde, c’est l’injustice, l’inégalité criante qui existe entre les peuples. Alors que les uns, riches, gaspillent les ressources de la terre, les autres, pauvres, ont à peine de quoi vivre. Bien des efforts, sincères ou non, ont été entrepris pour réduire ces inégalités, faire prendre conscience aux riches de leurs devoirs envers les plus pauvres. En vain ! Seul l’Elu de Dieu aura l’autorité pour imposer l’équité et le droit sur toute la terre. La justice sera la marque première et forte de Son règne !

3. Il ne criera, ni n’élèvera la voix : ce ne sera ni par la violence, la menace ou l’oppression que l’Elu de Dieu atteindra Son but, mais loyalement, sous l’impulsion d’une volonté ferme et déterminée. Ce trait de caractère souligné ici est peut-être à mettre en contraste avec celui de la Bête ou Antichrist qui, nous montre la Bible, sera " une grande gueule " : Apoc 13,2.5. Lui aussi prétendra, au travers de grands discours sur toute la planète, établir un nouvel ordre mondial équitable. Seulement, c’est au prix de la violence, aussi bien verbale, que physique ou psychologique qu’il le fera. Seul l’Elu de Dieu a la capacité réelle de manier autorité et douceur, dans la poursuite de Ses objectifs et le respect de la dignité de chacun !

4. Il n’écrasera, ni ne brisera aucun de ceux qui, déjà, ploient sous le fardeau de leurs misères. Autant l’Elu de Dieu est fort, autant Son cœur est proche des faibles, des sans force. Les faibles et les sans force seront, pour la première fois de l’histoire, les personnes qui jouiront le plus des bienfaits de l’exercice de l’autorité supérieure : cf Matthieu 20,25. Une révolution incroyable, dont le marxisme, avec sa soi-disant haine du riche et des classes privilégiées, n’est qu’une caricature grotesque !

5. Il ne ploiera pas, ni ne vacillera pas. Bien des dirigeants, au début de leur mandat de gouvernants, affichent une forte détermination pour mener le programme qu’il se propose de mettre en œuvre. Avec le temps et la confrontation à la réalité, bien des engagements sont différés, voire annulés. Il n’en sera pas de même de l’Elu. Parce que Lui seul en a la force intérieure, tout ce qu’Il projettera de faire, Il l’accomplira ! Il tiendra parole, comme Il l’a toujours fait !

Que Son règne vienne bientôt !

mardi 7 avril 2009

Esaïe 41,21 à 29


Texte biblique

Plaidez votre cause, Dit l’Eternel ; Produisez vos moyens de défense, Dit le roi de Jacob. Qu'ils les produisent, et qu'ils nous déclarent Ce qui doit arriver. Quelles sont les prédictions que jadis vous avez faites ? Dites–le, pour que nous y prenions garde, Et que nous en reconnaissions l'accomplissement ; Ou bien, annoncez–nous l'avenir. Dites ce qui arrivera plus tard, Pour que nous sachions si vous êtes des dieux ; Faites seulement quelque chose de bien ou de mal, Pour que nous le voyions et le regardions ensemble. Voici, vous n’êtes rien, Et votre œuvre est le néant ; C’est une abomination que de se complaire en vous. Je l’ai suscité du septentrion, et il est venu ; De l’orient, il invoque mon nom ; Il foule les puissants comme de la boue, Comme de l’argile que foule un potier. Qui l’a annoncé dès le commencement, pour que nous le sachions, Et longtemps d’avance, pour que nous disions : C’est vrai ? Nul ne l’a annoncé, nul ne l’a prédit, Et personne n’a entendu vos paroles. C’est moi le premier qui ai dit à Sion : Les voici, les voici ! Et à Jérusalem : J’envoie un messager de bonnes nouvelles ! Je regarde, et il n’y a personne, Personne parmi eux qui prophétise, Et qui puisse répondre, si je l’interroge. Voici, ils ne sont tous que vanité, Leurs œuvres ne sont que néant, Leurs idoles ne sont qu’un vain souffle.

Réflexion

Les faux dieux pris en défaut :

Toujours dans l’optique de la comparaison, Esaïe confronte de nouveau les idolâtres à la vanité et l’impuissance des faux dieux auxquels ils ont recours. Entre autre, le pouvoir d’un dieu est dans sa capacité à être le maître du temps, des circonstances et des événements qui font l’histoire. Aussi, afin que leurs prétentions à la divinité soient crédibilisées, Esaïe invite, de la part de Dieu, les faux dieux à produire leur preuves. Qu’ont-ils dit, annoncé d’avance dans le passé qui se soit réellement produit ? Quelles preuves de vérité au sujet du passé peuvent-ils fournir pour que, quelque part, on puisse leur faire confiance pour l’avenir ? S’ils sont dieux, ils savent alors de quoi sera fait cet avenir ! Qu’ont-ils à dire à ce sujet pour que l’on puisse, lorsque les événements se produiront, constater la véracité ou non de leurs paroles ?

Dieu, nous le sentons dans les paroles d’Esaïe, n’est habité par aucun doute ni aucune crainte face aux faux dieux. Il sait qu’il n’y a aucun risque qu’ils passent le test de la vérité avec succès. Les faux dieux ne sont quelque chose que pour ceux qui le croient ; sinon, ils ne sont rien ! Lui, l’Eternel, n’hésite pas par contre à dire et prédire ce que sera l’avenir. Ce qu’Il dit s’accomplira. Aussi prend-Il ici les devants pour annoncer d’avance la venue du Nord d’un grand conquérant, inspiré par Lui, qui piétinera tout sur son passage ( il peut être ici question de Cyrus, roi de Perse : Esaïe 44,28 ; 45,1.13), un conquérant inattendu : v 26.

Cette nouvelle comparaison entre le néant des faux dieux et la solidité de la crédibilité des paroles dites par Dieu a un seul objet : celui d’inciter le peuple de Dieu a s’appuyer avec force sur ce que dit Dieu. Dans un monde en crise, inondé d’informations et de prédictions contradictoires, cette invitation est toujours d’actualité. C’est dans la Parole de Dieu que nous devons chercher ce qui nous permet de comprendre les temps dans lesquels nous vivons : Luc 16,1 à 3. Tout a été écrit, tout ce qui va se produire s'y trouve déjà ! Béni soit Dieu, le Dieu de vérité, pour la fiabilité de Sa Parole, parole de vérité, inspiré par Son Esprit, esprit de vérité !

lundi 6 avril 2009

Esaïe 41,8 à 20


Texte biblique

Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, Race d’Abraham que j’ai aimé ! Toi, que j’ai pris aux extrémités de la terre, Et que j’ai appelé d’une contrée lointaine, A qui j’ai dit : Tu es mon serviteur, Je te choisis, et ne te rejette point ! Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante. Voici, ils seront confondus, ils seront couverts de honte, Tous ceux qui sont irrités contre toi ; Ils seront réduits à rien, ils périront, Ceux qui disputent contre toi. Tu les chercheras, et ne les trouveras plus, Ceux qui te suscitaient querelle ; Ils seront réduits à rien, réduits au néant, Ceux qui te faisaient la guerre. Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis : Ne crains rien, Je viens à ton secours. Ne crains rien, vermisseau de Jacob, Faible reste d’Israël ; Je viens à ton secours, dit l’Eternel, Et le Saint d’Israël est ton sauveur. Voici, je fais de toi un traîneau aigu, tout neuf, Garni de pointes ; Tu écraseras, tu broieras les montagnes, Et tu rendras les collines semblables à de la balle. Tu les vanneras, et le vent les emportera, Et un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras en l’Eternel, Tu mettras ta gloire dans le Saint d’Israël. Les malheureux et les indigents cherchent de l’eau, et il n’y en a point ; Leur langue est desséchée par la soif. Moi, l’Eternel, je les exaucerai ; Moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. Je ferai jaillir des fleuves sur les collines, Et des sources au milieu des vallées ; Je changerai le désert en étang, Et la terre aride en courants d’eau ; Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, Le myrte et l’olivier ; Je mettrai dans les lieux stériles Le cyprès, l’orme et le buis, tous ensemble ; Afin qu’ils voient, qu’ils sachent, Qu’ils observent et considèrent Que la main de l’Eternel a fait ces choses, Que le Saint d’Israël en est l’auteur.

Réflexion

Seconde réaction : celle qu’est appelé à avoir Israël, peuple de Dieu :

Si les idolâtres n’ont pour ressource face au danger que l’auto persuasion, qui est une manière de s’encourager à partir des forces que l’on possède ou que l’on croit posséder, c’est sur d’autres bases, montre Esaïe, que le peuple de Dieu doit fonder sa position et asseoir sa sécurité. Nulle part, en effet, nous ne lirons dans la parole de Dieu que, face à ce qui est plus grand et plus fort que soi, le peuple de Dieu soit appelé à regarder ou à puiser en lui-même pour avoir la capacité de faire front. Si faible soit celui-ci, ce qui détermine la survie du peuple de Dieu tient :

1. D’abord aux bénéfices que lui confère le statut qui est le sien : v 8 à 13. Etre le peuple de Dieu n’est pas un vain mot ou une formule pieuse. C’est une réalité. Le peuple de Dieu est la propriété de Dieu, une propriété qui lui est chère, précieuse. Aussi, quiconque le touche ou veut s’en prendre à lui doit savoir que c’est à Dieu qu’il devra à la fois rendre compte et faire face. Comme un père ne peut laisser voir un étranger s’attaquer à son enfant sans réagir, ou un ami devant un autre ami en danger, Dieu dit ici à Israël qu’il doit savoir qu’il ne laissera personne, sans réaction de Sa part, s’attaquer à lui. Ce lien fort d’appartenance entre Dieu et Son peuple est la base première sur laquelle Israël doit fonder sa foi, sa paix et son attente.

2. Mais il y a plus encore ! Plus que d’être l’objet des bons soins de Dieu, l’Eternel a un autre projet pour Israël. Ce projet est que, plus que de l’assistanat, Dieu veut agir en Israël pour faire de lui dans le monde le moyen par lequel Il va juger le monde. Comme il en a toujours été le cas, Dieu choisit avec Israël ce qui est faible, ce qui est vil et ce qui est méprisable aux yeux du monde pour réduire à rien ce qui est ou ce qui croit être fort, puissant et sage. Ceci pour une seule chose : afin que nul ne puisse faire le fier devant Dieu et que celui qui est fier ne le soit qu’à cause d’une seule chose : l’œuvre et l’action du Seigneur à travers lui : 1 Cor 1,26 à 31.

Esaïe poursuit en donnant ensuite une preuve première de la réalité de ce que Dieu va faire par Israël dans le monde. C’est ce que Dieu va faire dans la terre même d’Israël. Le miracle de la transformation de la terre désertique d’Israël en jardin et en forêt est un message pour le monde : le message que Dieu a commencé à secourir Son peuple. Si la résurrection de la terre d’Israël est un message destiné à encourager le peuple de Dieu à croire en Sa fidélité et Son retour en grâce auprès de Lui, c’est aussi un message d’avertissement : il prévient les peuples que le Dieu qui a ressuscité ce peuple ne permettra à personne de le détruire. Plus encore, désormais, c’est à la puissance de Dieu même, à travers Son peuple, que ses opposants seront confrontés en voulant s’attaquer à lui.

samedi 4 avril 2009

Esaïe 41,1 à 7


Texte biblique

les, faites silence pour m’écouter ! Que les peuples raniment leur force, Qu’ils avancent, et qu’ils parlent ! Approchons pour plaider ensemble. Qui a suscité de l’orient Celui que le salut appelle à sa suite ? Qui lui a livré les nations et assujetti des rois ? Qui a réduit leur glaive en poussière, Et leur arc en un chaume qui s’envole ? Il s’est mis à leur poursuite, il a parcouru avec bonheur Un chemin que son pied n’avait jamais foulé. Qui a fait et exécuté ces choses ? C’est celui qui a appelé les générations dès le commencement, Moi, l’Eternel, le premier Et le même jusqu’aux derniers âges. Les îles le voient, et sont dans la crainte, Les extrémités de la terre tremblent : Ils s’approchent, ils viennent. Ils s’aident l’un l’autre, Et chacun dit à son frère : Courage ! Le sculpteur encourage le fondeur ; Celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l’enclume ; Il dit de la soudure : Elle est bonne ! Et il fixe l’idole avec des clous, pour qu’elle ne branle pas.

Réflexion

Un conquérant arrive : réactions

Alors que le chapitre 40 nous rappelait qui est Dieu, évoquant à la fois Sa sagesse, Sa grandeur, Sa toute-puissance et Sa souveraineté, le chapitre 41 nous introduit, avec l’annonce faite aux îles et aux peuples de la venue d’un conquérant qui sera, en quelque sorte, le bras armé de la colère et de la justice de Dieu, dans l’application directe de l’exercice de ces qualités qui sont la possession unique de Dieu. Si l’histoire du monde est faite de conquêtes, d’empires qui se lèvent et qui disparaissent sous l’impulsion de conquérants assimilés par les historiens à des génies ou des héros, Esaïe nous rappelle ici que, derrière les hommes qui font l’histoire, il y a le Dieu de l’Histoire. Dieu, rappelle ici Esaïe, est et sera toujours le Dieu de l’avant, le Dieu des origines, le Dieu qui décide, met en route, appelle, convoque, suscite pour que ce qui n’existait pas encore, soit. Rien de ce qui se produit n’échappe donc à Dieu ; rien ne peut sortir hors de Son champ de contrôle ; rien n’échappe à Sa souveraineté ; tout, au contraire, finit par concourir à l’accomplissement de Sa volonté et l’exécution de Ses desseins en accord avec Sa justice !

Au-delà du rapport que cela a avec Dieu, Esaïe montre aussi que ce qui se produit dans le monde est un révélateur particulièrement juste de ce qui, sur le plan spirituel, constitue la foi des peuples. Deux réactions nous sont ici décrites à l’annonce de l’arrivée du conquérant suscité par le Seigneur pour être le bras armé de Sa justice :

1ère réaction : celle des idolâtres : v 6 et 7.

N’ayant finalement que leurs propres forces pour appui, les idoles n’étant que de la matière morte, c’est par ce qu’on appelle aujourd’hui la méthode Coué, celle de l’auto persuasion, que les idolâtres se stimulent mutuellement et s’encouragent pour trouver la force de faire face à ce qui vient. Quelles que soient ses prétentions, l’incroyant n’a d’autre ressource que lui-même ou la force conjuguée d’un groupe pour faire face aux événements. Il n’en est pas de même pour le peuple de Dieu. Et les versets qui suivent, introduits par un mais, expriment ce qu’est le message de Dieu pour Son peuple en pareille circonstance, effrayante à vue humaine !

vendredi 3 avril 2009

Esaïe 40,27 à 31


Texte biblique

Pourquoi dis–tu, Jacob, Pourquoi dis–tu, Israël : Ma destinée est cachée devant l'Eternel, Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu ? Ne le sais–tu pas ? ne l'as–tu pas appris ? C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, Qui a créé les extrémités de la terre ; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point ; On ne peut sonder son intelligence. Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance. Les adolescents se fatiguent et se lassent, Et les jeunes hommes chancellent ; Mais ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.

Réflexion

Une application particulière

C’est arrivé au terme de ce chapitre que nous comprenons la raison de ce rappel didactique de qui est Dieu. Nous le comprenons d’autant mieux que, malgré la connaissance passée que nous avons eue de Dieu, nous pouvons nous trouver, pour un temps, dans la même situation de doute et de confusion mentale ou spirituelle que le peuple de Dieu ici. Qui, en effet, au regard de l’histoire si tourmentée et si dramatique du peuple de Dieu dans le monde, ne se poserait comme lui les questions qu’il se pose ? Qui, vivant sous la menace du danger constant, l’exil, la déportation, le génocide, ne se poserait la question de savoir en quoi le fait d’être le peuple de Dieu marque une différence, aux yeux de Dieu, avec les autres peuples ? Pour l’heure, Israël n’en voit pas. Loin d’être favorisé, il se sent, au contraire, abandonné, délaissé par son Dieu !

Il est indéniable que, sur le plan humain, la vie et les souffrances du peuple de Dieu dans le monde peuvent apparaître comme un anachronisme incroyable. Si, pour Israël au temps d’Esaïe, il n’était pas facile de trouver à ce mystère une réponse satisfaisante, celle-ci nous est révélée de façon plus limpide par Jésus-Christ. En tant que Fils de Dieu, ne finira-t-il pas sur une croix, livré à la vindicte et à la haine des hommes ? Et le peuple de Dieu de la Nouvelle Alliance ne connaîtra-t-il pas après Lui le même sort : Rom 8,35-36 ? Tout le bénéfice d’être le peuple de Dieu se trouve dans le sort final qui lui est réservé. Asaph, qui est passé, dans l’épreuve, lui aussi par une période sombre de doute, nous le rappelle explicitement : Psaume 73,16 à 28, ce que confirme également Paul : Rom 8,37 à 39.

Jésus-Christ n’étant pas encore venu, Esaïe, sans Lui, n’est pour autant pas à court d’argument pour relever le regard abattu du peuple de Dieu et ranimer sa foi. Il lui rappelle qui est Dieu, Sa grandeur, Sa sagesse. Il lui dit surtout que cette grandeur et cette sagesse qui est en Dieu est entièrement, pour eux, au service de Sa grâce, de Sa fidélité et de Son soutien. C’est, rappelle, Esaïe, par la puissance de Dieu seule que, malgré l’adversité, nous subsistons. Cette puissance, visible dans l’univers, est aussi celle que Dieu déploie pour soutenir, fortifier, relever, ranimer ceux et celles qui, épuisés par les combats, ne peuvent, sur la base de leurs forces naturelles, que s’écrouler. La preuve la plus forte de la capacité de cette puissance nous a été donnée, nous dit Paul, dans la résurrection du Christ, relevé d’entre les morts : Ephés 1,20 à 23. C’est, ajoute Paul, la connaissance par révélation de cette puissance qui, seule, a le pouvoir de chasser le doute du cœur du croyant et de l’ancrer dans la certitude de la victoire : Ephés 1,15 à 19. C’est, alors que Satan cherche à orienter notre regard vers une analyse subjective de notre situation : cf Matthieu 16,21 à 23, en Dieu, dans la connaissance objective de ce qu’Il est, que se trouve le secret de notre force : cf Matthieu 16,13 à 17. Que Dieu donne aux yeux de notre cœur d’être, par le Saint-Esprit, pleinement illuminés par la connaissance de la pleine victoire remportée par le Christ-Jésus !

jeudi 2 avril 2009

Esaïe 40,21 à 26


Texte biblique

Ne le savez–vous pas ? ne l'avez–vous pas appris ? Ne vous l'a–t–on pas fait connaître dès le commencement ? N'avez–vous jamais réfléchi à la fondation de la terre ? C'est lui qui est assis au–dessus du cercle de la terre, Et ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles ; Il étend les cieux comme une étoffe légère, Il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure. C’est lui qui réduit les princes au néant, Et qui fait des juges de la terre une vanité ; Ils ne sont pas même plantés, pas même semés, Leur tronc n’a pas même de racine en terre : Il souffle sur eux, et ils se dessèchent, Et un tourbillon les emporte comme le chaume. A qui me comparerez–vous, pour que je lui ressemble ? Dit le Saint. Levez vos yeux en haut, et regardez ! Qui a créé ces choses ? Qui fait marcher en ordre leur armée ? Il les appelle toutes par leur nom ; Par son grand pouvoir et par sa force puissante, Il n’en est pas une qui fasse défaut.

Réflexion

Applications :

Ces 4 points de comparaison établis, Esaïe résume pour le peuple de Dieu les applications qu’il peut, pour sa foi, tirer de l’enseignement que ce comparatif, entre la Personne de Dieu et les éléments ou les puissances les plus élevés de la création, a mis en valeur. Il le fait en deux étapes :

1ère étape : une application d’ordre général :

Elle touche à la confiance que, d’une manière générale, le peuple de Dieu peut avoir en la toute-puissance de son Dieu pour diriger l’histoire. Dieu n’est-Il pas le Dieu de l’univers, celui qui gère et préside à la conduite et au bon ordonnancement des astres, du ciel, de toutes les galaxies ? La toute- puissance de ce Dieu, rappelle Esaïe, ne s’exerce pas seulement sur les constellations, la matière morte. Elle est aussi active dans le monde des hommes, dans lequel, aucune puissance, aucune souveraineté ne peut s’exercer sans Son accord. Comme nos amis musulmans aiment à nous le répéter, Dieu seul est grand et c’est Lui qui décide qui, en son temps, Il élève et qui Il abaisse, Il fait vivre et Il fait mourir, Il réduit à néant et Il fait prospérer. Quelle que soit la menace que puisse représenter à nos yeux une puissance, Dieu, de manière souveraine, règne. Rien, par conséquent, qui touche et concerne la vie du peuple de Dieu ici-bas, ne se produira sans Son accord.

Pour que nous n’oubliions pas ce caractère décisif et permanent de la souveraineté de Dieu, Esaïe nous invite à tourner nos regards vers une seule et unique direction : en-haut. Si nous ne connaissons pas la raison réelle de l’existence de l’univers, Esaïe nous en donne ici en tout cas pour notre foi une application concrète. Comme il en fut pour Abraham, au moment où sa foi aurait pu douter de la promesse de Dieu : cf Genèse 15,6, l’immensité du ciel, qui raconte la gloire de Dieu : Psaume 19,2, est là pour nous dire à quel point le Dieu, en qui nous sommes appelés à mettre notre foi, est, à cause de Sa grandeur, fiable. Jamais, malgré le caractère complexe de la gestion de l’univers, nulle part, il ne s’est trouvé quelque chose qui se soit montré déficient ou défectueux, au point de " gripper la machine " et de nous mettre, en tant que créature soumise aux lois physiques qui l’ordonnent, en danger ! Ce Dieu-là, sans défaut dans l’exercice de Son pouvoir immense, visible dans l’ordonnancement de sa création, le sera aussi, soyons-en certain dans celui qu’Il exerce dans la conduite de l’histoire humaine !

mercredi 1 avril 2009

Esaïe 40,18 à 20


Texte biblique

A qui voulez–vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez–vous son égale ? C’est un ouvrier qui fond l’idole, Et c’est un orfèvre qui la couvre d’or, Et y soude des chaînettes d’argent. Celui que la pauvreté oblige à donner peu Choisit un bois qui résiste à la vermoulure ; Il se procure un ouvrier capable, Pour faire une idole qui ne branle pas.

Réflexion

4ème point de comparaison : Dieu et les idoles :

Après les nations, l’entité communautaire humaine la plus importante, Esaïe poursuit son comparatif sur le Personne de Dieu en abordant le domaine spirituel. Dieu est ici donc comparé à ce qui, aux yeux des humains, se substitue toujours à Lui : les idoles. En traitant cette question, Esaïe induit ici ce que la Parole ne cesse, tout au long de l’histoire d’entendre : sur le plan spirituel, une seule alternative existe face à l’adoration de la Personne de Dieu : l’idolâtrie. Or, qu’ont-elles, de quoi peuvent donc se prévaloir les idoles pour oser prétendre prendre la place de Dieu, être l’objet de l’adoration de Ses créatures ? Rien !

Car, quoi qu’on puisse vénérer à la place de Dieu, Esaïe souligne ce qui est et restera toujours la différence majeure et fondamentale entre Dieu et les idoles. Alors que Dieu ne doit Son existence qu’à Lui-même, autrement dit qu’Il est incréé, les idoles sont toutes le produit de l’œuvre de la main de l’homme. Plusieurs corps de métier, montre Esaïe, étaient nécessaires pour la fabrication d’une idole. La robustesse et la solidité d’une idole ne venait pas d’elle, mais de la capacité financière de son commanditaire. Tout, dans l’idole, existait par l’homme et reflétait le désir, le vœu de l’homme. Aussi, l’un des péchés les plus grands commis par Israël, péché qui provoqua la colère immédiate de Dieu et de Moïse, fut bien, immédiatement après la sortie d’Egypte, la fabrication du veau d’or : Exode 32,1 à 6, 19 à 36. C’est pour que jamais plus, face à une idole, les israélites disent : Israël, voici tes dieux qui t’ont sorti d’Egypte : Exode 32,4, qu’Esaïe donne ici ce comparatif afin que, saisissant qui est l’Eternel, les villes de Juda disent avec justice : Voici notre Dieu ! : v 9

Or, paradoxe étrange, alors que l’idole est, du début à la fin, le produit de l’imagination de l’homme, il apparaît que c’est exactement le type de reproche que les incroyants adressent aux croyants au sujet de leur foi en Dieu. Dieu, nous dit-on, est une projection de votre imagination, une création de votre esprit pour vous rassurer. L’apôtre Paul donnera clairement réponse, dans sa lettre aux romains, à ce type d’argument. Non, il n’est pas nécessaire de créer Dieu pour qu’Il existe dans l’esprit de l’homme. Il est, et c’est à cause du fait qu’Il est, et qu’on ne peut entièrement Le chasser, que l’idolâtrie existe. Aussi, l’homme, ne pouvant se passer de Dieu, mais rejetant tout de même Dieu, se fabriquera-t-il des dieux multiples à son image : Romains 1,23, ou à celle des autres membres de la création, remplaçant ainsi Dieu par des divinités faites de toutes pièces par ses mains : Actes 17,29.

Si aujourd’hui, notre civilisation, marquée par la connaissance de Dieu, a délaissé les idoles anciennes faites de pierre et d’or, ne pensons pas pour autant qu’elle a réglé le problème de l’idolâtrie. Sous d’autres formes, notre génération qui refuse Dieu continue à Le substituer, pour sa sécurité, son bonheur, par des idoles qui, toutes, sont l’œuvre de ses mains. Aussi le retour à Dieu ne peut-il passer, pour elle, comme pour chacun, que par l’étape de l’abandon complet des idoles : 1 Thes 1,8.