Texte biblique
Réveille–toi, réveille–toi ! lève–toi, Jérusalem, Qui as bu de la main de l'Eternel la coupe de sa colère, Qui as bu, sucé jusqu'à la lie la coupe d'étourdissement ! Il n’y en a aucun pour la conduire De tous les fils qu’elle a enfantés, Il n’y en a aucun pour la prendre par la main De tous les fils qu’elle a élevés. Ces deux choses te sont arrivées : –Qui te plaindra ? –Le ravage et la ruine, la famine et l'épée. –Qui suis–je pour te consoler ? – Tes fils en défaillance gisaient à tous les coins de rues, Comme le cerf dans un filet, Chargés de la colère de l’Eternel, Des menaces de ton Dieu. C’est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, Ivre, mais non de vin ! Ainsi parle ton Seigneur, l’Eternel, Ton Dieu, qui défend son peuple : Voici, je prends de ta main la coupe d’étourdissement, La coupe de ma colère ; Tu ne la boiras plus ! Je la mettrai dans la main de tes oppresseurs, Qui te disaient : Courbe–toi, et nous passerons ! Tu faisais alors de ton dos comme une terre, Comme une rue pour les passants.
Réflexion
Changement de main
Au soupir du peuple de voir le bras de Dieu s’éveiller pour le secourir, Dieu répond ici en invitant Jérusalem, symbole de tout Israël, à s’éveiller à son tour et à se préparer pour le changement imminent dont elle va être le bénéficiaire. En effet, Dieu l’annonce ici clairement : le temps de la colère de Dieu envers Jérusalem, temps au cours duquel la capitale juive était livrée à la vindicte et à la domination des nations est terminée. La coupe que l’Eternel avait placé dans les mains du peuple de Dieu, coupe de Sa colère et de Son jugement que tout Israël devait boire, va changer de main. Elle sera désormais placée, dit l’Eternel, dans la main de ceux qui, dans ce temps de disgrâce du peuple de Dieu, profitaient de la situation pour l’humilier, l’asservir et l’écraser.
Nous le savons tous, nous qui sommes croyants : rien de ce qui se produit dans le monde ne relève du hasard. Tout a sa source en Dieu. C’est Lui, ne cesse de dire la Bible, qui, en son temps, élève l’un et abaisse l’autre et vice versa. Aussi nous trompons-nous lourdement si nous pensons que l’histoire du monde, avec ses victoires, ses défaites, ses renversements de régimes et de situations, n’est que le pur produit d’un jeu de hasard. Tout vient là aussi de Dieu qui décide, après avoir jugé une nation, de lui ôter des mains la coupe de la colère qu’elle devait boire pour la mettre dans les mains de celle qui était, peu de temps auparavant, la cause de sa tristesse et de son malheur.. " C’est, dit Saint-Augustin, le Dieu immuable qui est la cause de tous les changements et de toutes les révolutions du monde. " Aussi celle que nous vivons dans le temps présent ! L’heure du jugement venue, rappelle Pierre, c’est par la maison de Dieu, qu’elle commence : 1 Pierre 4,17. Or, si ce qui arrive au bois vert nous stupéfie, renchérit Jésus, qu’en sera-t-il lorsque le feu s’attaquera au bois sec, prêts depuis longtemps à subir la colère : Luc 23,31 ?
Hors du fait que l’Eternel avait abandonné Son peuple, ce passage met aussi en lumière une des réalités marquantes d’une société mûre pour le jugement. C’est une société incapable de produire en son sein des chefs sages, compétents. L’absence de véritables chefs mûrs, animés d’une vision à long terme pour leur peuple, est, disait Ralph Shallis en son temps, l’un des signes probants de la fin d’une civilisation. Que Dieu nous donne en Christ d’être et de rester Ses témoins en tout temps !
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