jeudi 4 juin 2009

Esaïe 50,1 à 3


Texte biblique

Ainsi parle l'Eternel : Où est la lettre de divorce par laquelle j'ai répudié votre mère ? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai–je vendus ? Voici, c'est à cause de vos iniquités que vous avez été vendus, Et c'est à cause de vos péchés que votre mère a été répudiée. Je suis venu : pourquoi n'y avait–il personne ? J'ai appelé : pourquoi personne n'a–t–il répondu ? Ma main est–elle trop courte pour racheter ? N'ai–je pas assez de force pour délivrer ? Par ma menace, je dessèche la mer, Je réduis les fleuves en désert ; Leurs poissons se corrompent, faute d'eau, Et ils périssent de soif. Je revêts les cieux d’obscurité, Et je fais d’un sac leur couverture.

Réflexion

Où se situe le problème

Bine que faisant partie d’un nouveau chapitre, suivant le découpage choisi par ceux qui en sont les auteurs, les premiers versets du chapitre 50 sont inclus dans la réponse que Dieu donne à Sion quant à la réflexion qu’elle se faisait sur sa situation : 49,14. A la pensée que Dieu l’avait oublié ou abandonné, l’Eternel a répondu qu’une telle possibilité était, de Sa part, inconcevable. Si donc il est impossible à l’Eternel d’abandonner et d’oublier Jérusalem et Israël, d’où vient que le peuple de Dieu en soit réduit à l’état d’exil et de déportation dans lequel il se trouve ? La réponse de l’Eternel est à la fois une justification et une démonstration :

1. Justification : l’Eternel la présente sous la forme de deux preuves

S’il y a rupture entre Dieu et Son peuple, celle-ci n’est, dit l’Eternel, en aucun cas le fait de Son initiative. Le contrat qui lie Israël à son Dieu est semblable à celui qui lie l’homme et sa femme dans le mariage. Pour que ce contrat soit rompu, la loi prévoit qu’un document, la lettre de divorce, entérine cette décision : Deut 24,1 à 3. De plus, pour être effective, c’est par l’homme, le chef du foyer que cette lettre de divorce devait être rédigée. L’Eternel interroge Israël : où se trouve, dit-Il, le document qui attesterait de la décision de Dieu de rompre l’union qu’Il a scellée envers Israël ? Un tel document n’existe pas ! On n’en trouve trace nulle part dans toutes les pages de la Parole de Dieu. Au contraire, dit Paul, les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables : Rom 11,29. Ce n’est en rien à une décision de Dieu qu’est due la situation d’exil et de déportation dans laquelle se trouve le peuple de Dieu !

Dieu n’ayant pas divorcé d’Israël, une 2ème possibilité peut à la rigueur expliquer la situation de séparation et de rupture vécue par le peuple de Dieu. Comme la chose peut, dans une situation extrême de pauvreté, se produire dans le monde entre parents et enfants, la déportation d’Israël serait le moyen choisi par Dieu pour payer la dette qu’il doit à ses créanciers. Là aussi, bien que devant être envisagée sur le plan de la raison, une telle possibilité est doublement absurde : d’abord parce que Dieu n’est pas un homme pour être en faute et redevable à quiconque, ensuite parce que, comme l’a déjà montré Esaïe, c’est plutôt la réalité inverse qui existe. Si des peuples doivent être sacrifiés pour la réalisation du projet de Dieu, ce n’est pas Israël mais les autres qui le seront : Esaïe 43,3-4.

2. Démonstration

Les possibilités humaines d’explication de la situation vécue par Israël, pouvant mettre en cause la responsabilité de l’Eternel, écartées, l’Eternel dresse ici le procès-verbal des causes qui sont à l’origine de l’état de fait dans lequel se trouve le peuple de Dieu :

- Si Israël a été vendu, telle une vulgaire marchandise par Dieu, point n’est la faute à Dieu, mais à leurs péchés. C’est eux-mêmes, par leurs compromis et leur idolâtrie qui se sont placés en situation de faiblesse et, finalement, d’esclavage par rapport à ceux qui les ont conquis. Chacun rappelle, l’apôtre Pierre, est l’esclave de ce qui a triomphé de lui : 2 Pierre 2,19. Il n’y a sur le plan spirituel aucune neutralité possible. Se séparer de Dieu, c’est obligatoirement se placer sous la coupe de Son ennemi, ne plus vivre par l’Esprit, c’est vivre sous l’emprise de la chair.

- Si Israël a été séparé de Dieu, point n’est la faute à Dieu qui n’a cessé d’aller vers eux, de lui envoyer ses prophètes pour l’appeler. Ce qui est arrivé à Israël est aussi ce qui advenu à la chèvre de M Seguin qui, parce qu’elle a fait la sourde aux appels de son maître qui voulait la sauver, a fini par se faire dévorer par le loup.

L’Eternel finit d’établir le procès-verbal dressant la responsabilité d’Israël dans sa situation en évoquant les capacités qui sont liées à Son pouvoir. L’Eternel n’a-t-Il pas maintes fois fait la preuve, par Ses actes sur la nature, de Sa puissance ? Israël aurait-il oublié ce qu’il a vécu à la sortie d’Egypte ou dans le désert ? Le Dieu qui a fait le ciel et la terre serait-Il impuissant pour sauver ? Prenons acte : chaque fois que nous, peuple de Dieu, en sommes réduits à une situation d’esclavage, c’est à nous seuls qu’en est la faute !

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