Texte biblique
Sion disait : L'Eternel m'abandonne, Le Seigneur m'oublie ! – Une femme oublie–t–elle l'enfant qu'elle allaite ? N'a–t–elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l'oublierait, Moi je ne t'oublierai point. Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; Tes murs sont toujours devant mes yeux. Tes fils accourent ; Ceux qui t’avaient détruite et ravagée Sortiront du milieu de toi. Porte tes yeux alentour, et regarde : Tous ils s’assemblent, ils viennent vers toi. Je suis vivant ! dit l’Eternel, Tu les revêtiras tous comme une parure, Tu t’en ceindras comme une fiancée. Dans tes places ravagées et désertes, Dans ton pays ruiné, Tes habitants seront désormais à l’étroit ; Et ceux qui te dévoraient s’éloigneront. Ils répéteront à tes oreilles, Ces fils dont tu fus privée : L'espace est trop étroit pour moi ; Fais–moi de la place, pour que je puisse m'établir. Et tu diras en ton cœur : Qui me les a engendrés ? Car j'étais sans enfants, j'étais stérile. J'étais exilée, répudiée : qui les a élevés ? J'étais restée seule : ceux–ci, où étaient–ils ? Ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel : Voici: Je lèverai ma main vers les nations, Je dresserai ma bannière vers les peuples ; Et ils ramèneront tes fils entre leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules. Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices ; Ils se prosterneront devant toi la face contre terre, Et ils lécheront la poussière de tes pieds, Et tu sauras que je suis l’Eternel, Et que ceux qui espèrent en moi ne seront point confus. Le butin du puissant lui sera–t–il enlevé ? Et la capture faite sur le juste échappera–t–elle ? – Oui, dit l’Eternel, la capture du puissant lui sera enlevée, Et le butin du tyran lui échappera ; Je combattrai tes ennemis, Et je sauverai tes fils. Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair ; Ils s’enivreront de leur sang comme du moût ; Et toute chair saura que je suis l’Eternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le puissant de Jacob.
Réflexion
Jérusalem rebâtie et repeuplée
S’il y a un lieu en Israël où les effets du salut opéré par le Serviteur de l’Eternel pour lui se verra, c’est sans conteste à Jérusalem, la capitale du royaume. De tout temps, tout au long de l’histoire du peuple de Dieu, Jérusalem a été le symbole vivant de la situation spirituelle exacte du peuple de Dieu. Alors que David prend le pouvoir, c’est à Jérusalem, ville qu’il fortifie, qu’il s’installe : 2 Sam 5,6 à 10. Alors que le roi d’Assyrie attaque Juda sous Ezéchias, c’est Jérusalem qu’il doit faire tomber pour dire qu’il a remporté la victoire sur le pays : Esaïe 36,1-2. Lorsque, suite à ses désobéissances, Israël et Juda sont déportés, c’est par la destruction de Jérusalem que se montre le fait que la gloire de Dieu quitte son peuple : 2 Rois 25 ; Ezéchiel 11,22 à 25. Lorsque, par la grâce de Dieu, Artaxerxès autorise les Juifs à retourner dans leur terre, c’est pour y reconstruire Jérusalem qu’ils y vont : Néhémie 1,16 à 18. Il est donc inévitable qu’Israël restauré sous l’effet de l’œuvre du Serviteur, c’est à Jérusalem que les effets de la grâce de Dieu vont être les plus visibles.
De même que, pour les exilés et les prisonniers, la liberté et le retour dans leur terre seront comme un rêve, Esaïe exprime ici l’étonnement complet que sera pour Jérusalem, à la fois sa reconstruction et le retour de ses fils qu’elle croyait à jamais perdus. Pour sa part, Jérusalem n’avait plus d’espoir, Dévastée, la gloire de Dieu l’ayant quittée, Jérusalem se pensait définitivement abandonnée, oubliée de Dieu. Dieu contredit ce sentiment de la ville par une métaphore. Une mère, dit Dieu, peut-elle oublier l’enfant qui est sorti d’elle ? Si elle le faisait, Dieu, Lui, ne le peut ! Israël et Jérusalem, nés de Dieu et choisis par Dieu, un lien indéfectible la lie pour toujours à Dieu. Quoi qu’il advienne ou qu’il soit advenu à Israël ou Jérusalem dans l’histoire, il est impossible que ce peuple et cette ville sortent de l’Esprit de Dieu. Même séparés et éloignés de Lui, ils sont et ne peuvent qu’être toujours présents à Son souvenir. Israël et Jérusalem font partie de Lui, gravés à jamais sur Ses mains. Car, paradoxe terrible, c’est là que, justement, les mains du Serviteur de Dieu ont été percées pour le péché du monde. Oui ! Comment Dieu pourrait-Il oublier Jérusalem, alors que c’est là même que s’est produit l’événement crucial de l’histoire du monde !
C’est dans l’étonnement absolu de la grâce que Jérusalem voit donc revenir dans ses murs ses fils. A la vue de leur grand nombre, sa surprise est d’autant plus grande. Ces fils si nombreux, déjà mûrs, qui les a fait naître, élevés, qui s’est occupé d’eux, alors qu’elle était dans la désolation la plus totale ? Oui ! S’il a bien un fait, un événement qui, dans le monde, atteste de la gloire de l’Eternel, c’est la survie d’Israël et, plus encore, de sa présence de nouveau si forte après des siècles de dispersion et de disparition totale de la scène du monde. Esaïe soulignera plus tard encore, par d’autre mots, le caractère stupéfiant de ce miracle : Esaïe 66,7-8.
Non seulement, souligne ici enfin Esaïe, Israël et Jérusalem, sous l’effet de l’œuvre du Serviteur Messie, sont-ils appelés à ressusciter, mais encore à occuper dans le futur la place de tête dans le cortège des nations. Non seulement les nations vont relâcher ses fils, mais, sous l’effet de la royauté du Serviteur, juste retournement des choses et de l’histoire, des rois et des princes viendront se prosterner devant le peuple de Dieu et lui faire bénéficier de leurs riches ressources, tandis que tous ceux qui, par animosité, voudront s’évertuer à l’attaquer connaîtront et subiront les assauts de la colère de Dieu. Tous verront et sauront alors, une fois pour toutes et de manière évidente que l’Eternel, le Dieu et le Sauveur d’Israël, est bien le seul et unique Dieu !
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