mercredi 12 août 2009

Esaïe 65,1 à 5


Texte biblique

J’ai exaucé ceux qui ne demandaient rien, Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas ; J’ai dit : Me voici, me voici ! A une nation qui ne s’appelait pas de mon nom. J’ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses pensées ; Vers un peuple qui ne cesse de m’irriter en face, Sacrifiant dans les jardins, Et brûlant de l’encens sur les briques: Qui fait des sépulcres sa demeure, Et passe la nuit dans les cavernes, Mangeant de la chair de porc, Et ayant dans ses vases des mets impurs ; Qui dit : Retire–toi, Ne m'approche pas, car je suis saint !… De pareilles choses, c'est une fumée dans mes narines, C'est un feu qui brûle toujours.

Réflexion

Réponse de Dieu à la prière du prophète : cause première de la situation d’Israël

Comme il le fait toujours suite à nos supplications devant Lui, Dieu prit la parole pour répondre à la prière ouverte du prophète pour le salut d’Israël, son peuple. Si la prière exprime souvent de notre part le ressenti et la vue du moment sur une situation, vue qui peut nous remuer jusqu’au plus profond de nous-mêmes, la réponse de Dieu souligne que c’est à partir de la vue globale des choses que le jugement et l’avis de Dieu se font. Manifestement, bien qu’Il ne soit pas insensible aux arguments apportés dans la prière puisqu’Il y répond, la vue et l’avis de Dieu sur les choses portent la marque d’une objectivité plus grande que la nôtre qui, obligatoirement, à cause de notre vue partielle de la réalité, est davantage teintée de subjectivité.

L’Eternel ne revient pas sur les noms (Père, potier) sous lesquels le prophète L’a invoqué pour le salut de Son peuple. Il ne les nie, ni ne les cautionne, bien que ce soit sur eux, ces noms, que toute la prière du prophète repose. Le problème d’Israël, semble donc dire ici le Seigneur, n’est pas de ce côté, dans la défaillance de Dieu à jouer le rôle qui est le Sien pour la nation élue, comme nous aussi nous pouvons parfois le dire ou le suggérer à Dieu dans nos prières. Il est tout entier, dit Dieu, dans le caractère rebelle, idolâtre, déficient de la conduite de la nation à Son égard. Pour en convaincre le prophète, Dieu avance deux arguments :

- le 1er tient à l’exemple que constitue pour Israël la révélation qu’Il a donné de Lui-même à des peuples en qui il n’y avait aucune disposition pour Le chercher ou L’invoquer. D’où vient donc le fait, dit en quelque sorte Dieu, que, partout dans le monde des hommes qui ne cherchaient pas Dieu, le Dieu d’Israël, L’ont trouvé, alors que le peuple de Dieu qui, par Son élection, a été choisi par Lui ne Le connaît plus ? En apportant cet argument, Esaïe pose à Israël le mystère que doit être pour lui l’Eglise dans le monde, Eglise qui confesse en Jésus-Christ, celui qu’Israël a rejeté, le Fils de Dieu et le Sauveur du monde. C’est d’ailleurs, entre autres, cet argument qui sera le moteur de l’action d’évangélisation de Paul auprès des païens afin, dit-il, quelque part d’ouvrir les yeux d’Israël : Rom 10,16 à 21.

- Le second constitue la véritable réponse à la prière du prophète. Si Israël se trouve dans la situation dans laquelle il est, point n’est dû au manque d’effort fait par Dieu pour gagner son cœur, mais à sa volonté récurrente et délibérée de lui être rebelle, ce dont Israël témoigne par ses actes et sa conduite. Manifestement Israël ne veut pas de Dieu, son Dieu. Il ne Lui dit pas de façon induite, mais il le Lui signifie de façon ouverte en ne cessant de Le provoquer ouvertement par la transgression volontaire de tous les commandements par lesquels il devrait Lui montrer sa volonté de Lui plaire.

Que peut faire Dieu face à Son peuple, un peuple qu’Il aime, mais qui, de manière délibérée, fait tout pour provoquer Sa colère ? C’est de à quoi va répondre l’Eternel dans la suite du chapitre !
 

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