samedi 30 mai 2009

Esaïe 49,1 à 6


Texte biblique

Iles, écoutez–moi ! Peuples lointains, soyez attentifs ! L'Eternel m'a appelé dès ma naissance, Il m'a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant, Il m’a couvert de l’ombre de sa main ; Il a fait de moi une flèche aiguë, Il m’a caché dans son carquois. Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai. Et moi j’ai dit : C’est en vain que j’ai travaillé, C’est pour le vide et le néant que j’ai consumé ma force ; Mais mon droit est auprès de l’Eternel, Et ma récompense auprès de mon Dieu. Maintenant, l’Eternel parle, Lui qui m’a formé dès ma naissance Pour être son serviteur, Pour ramener à lui Jacob, Et Israël encore dispersé ; Car je suis honoré aux yeux de l’Eternel, Et mon Dieu est ma force. Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob Et pour ramener les restes d’Israël : Je t’établis pour être la lumière des nations, Pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.

Réflexion

Le serviteur du Seigneur, lumière des nations

Alors que dans la partie précédente tout le message de l’Eternel était centré sur la rédemption d’Israël, cette nouvelle partie du livre d’Esaïe se veut porteuse d’une parole dont la portée est universelle. L’élargissement du champ d’application du message, clairement défini par les destinataires auxquels il s’adresse (les îles et les peuples lointains) tient à une seule chose : la Personne du Serviteur de Dieu introduite ici, qui n’est autre que le Messie. Appelé lui aussi Israël, quoi qu’en étant en même temps distinct, le Messie sera pour le monde la lumière qu’aurait du être Israël. Son rayonnement sera tel qu’à Lui seul, Il apportera au monde une bénédiction qu’à aucun moment de son histoire Israël n’aura été capable d’apporter au monde.
En guise d’introduction à cette nouvelle partie, l’Eternel dresse ici en quelques traits bien soulignés les caractéristiques particulières de la Personne du Serviteur, traits par lesquels Il se distingue de tout autre :

- 1er trait : c’est dans le sein même de sa mère que le serviteur a été appelé, mis à part pour la mission qui Lui est destinée : une allusion à la conception miraculeuse de Jésus : Mat 1,18. La mise à part complète du Messie dès sa naissance est la vérité fondamentale, la clé de l’explication du ministère et de la vie hors normes qui sera la sienne.
- 2ème trait : l’effet qu’aura sa parole : un effet semblable à celui d’une épée acérée, pénétrante jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles de l’homme intérieur, juge des sentiments et des pensées des cœurs : la Parole de Dieu : Hébr 4,12-13
- 3ème trait : la grâce dont Il sera l’objet en matière de protection. De manière évidente, la main de l’Eternel reposera sur Lui, ceci à tel point que personne ne pourra porter la main sur Lui sans que l’Eternel ne l’y autorise.
- 4ème trait : l’outil extraordinaire qu’Il sera dans la main de Dieu. Tel une flèche prise dans le carquois de Dieu, par Lui, l’Eternel atteindra exactement la cible qu’Il s’est proposé : apporter lumière et salut au monde.
- 5ème trait : le beauté de la Personne qu’Il sera. C’est en Lui, dit Dieu, que toute la splendeur de Dieu sera manifestée au monde : cf Mat 3,17.

Pour autant, bien que portant toutes les marques de la Divinité, le serviteur n’en sera pas moins un homme. Les versets suivants, qui nous font part des états d’âme par lesquels Il passera au cours de son ministère, en témoignent vivement. On y découvre l’expression d’une forte lassitude, voire d’une désillusion. A la lecture du bilan humain de Jésus, on peut tout à fait les comprendre. S’il y a une chose que l’on peut dire de Jésus, au regard de sa fin, c’est que s’il y a bien quelqu’un qui a échoué, c’est Lui : Israël qu’Il est venu sauver Le renie, les quelques disciples fidèles qu’Il a eu L’abandonnent, Lui-même finit comme un vulgaire condamné. A se demander si tout ce qu’Il a fait, l’énergie qu’Il a déployé a servi à quelque chose…

Et pourtant… ! Pourtant, comme la suite de la description le montre, l’apparente défaite de Jésus est, par la résurrection, le point de départ, la source à partir de laquelle la bénédiction de Dieu va se répandre sur le monde entier. C’est peu que le Messie soit le Rédempteur d’Israël, Il le sera pour toutes les nations jusqu’aux extrémités de la terre. Une parole qui, en son temps, servira d’appui à l’apôtre Paul, choisi par Dieu pour être l’apôtre de l’Evangile pour les Gentils : Actes 13,47. La personnalité du Serviteur dépeinte en quelques traits grossiers, qui, ne peut reconnaître derrière l’esquisse, déjà le visage du Christ-Jésus !

Le principe sur lequel s’est faite l’œuvre de Dieu au travers du Christ est encore celui par lequel l’œuvre de Dieu se fait aujourd’hui par Ses serviteurs. Il n’y a qu’à partir d’un seul point que l’œuvre de Dieu se fait : c’est, pourrait-on dire, le point zéro. L’œuvre de Dieu porte toute entière la marque de la puissance de la résurrection, non celle du produit des efforts humains ou de l’énergie dépensée. C’est au travers de Sa mort, suivie de Sa résurrection, plus que par tout ce qu’Il a fait au cours de Sa vie, que la puissance et la gloire de Dieu ont été manifestées par Jésus. Que le Seigneur m’aide à m’en souvenir ! Ce n’est pas par ce que je fais ici et maintenant que je peux évaluer la puissance de l’œuvre de Dieu à travers moi ! Elle est dans la mesure de mon identification au Christ crucifié : 2 Cor 4,7 à 12.

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