lundi 4 mai 2009

Esaïe 45,14 à 17


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel : Les gains de l’Egypte et les profits de l’Ethiopie, Et ceux des Sabéens à la taille élevée, Passeront chez toi et seront à toi ; Ces peuples marcheront à ta suite, Ils passeront enchaînés, Ils se prosterneront devant toi, et te diront en suppliant: C’est auprès de toi seulement que se trouve Dieu, Et il n’y a point d’autre Dieu que lui. Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, sauveur ! Ils sont tous honteux et confus, Ils s’en vont tous avec ignominie, Les fabricateurs d’idoles. C’est par l’Eternel qu’Israël obtient le salut, Un salut éternel ; Vous ne serez ni honteux ni confus, Jusque dans l’éternité.

Réflexion

Renversement de situation

Conformément à l’annonce qui a déjà été faite : Esaïe 43,3, le retour d’Israël dans sa terre, sous l’impulsion de Cyrus, s’accompagnera pour 3 peuples précis de leur captivité par le même Cyrus. La conjonction de ces deux faits ne relèvera en rien du hasard, ceux qui en seront l’objet le comprenant bien. Si, en effet, pour un temps, l’exil et la disparition d’Israël avaient été pour ces peuples la preuve formelle que le Dieu d’Israël, contrairement à ce qu’on dit de Lui, n’était pas le seul et vrai Dieu, ce renversement de situation apportera un démenti évident à ce qui s’était dit. Aussi, croisant Israël qui sortait de sa captivité pendant qu’eux-mêmes y entraient, ces nations qui, jadis s’étaient peut-être réjouies de ce qui arrivait au peuple de Dieu, doivent le confesser et le reconnaître : " Oui ! C’est bien chez toi que se trouve Dieu et il n’y en a pas d’autre ! Toutes les idoles auxquelles nous avons cru ne sont que néant ! "

Une fois de plus, nous sommes avec cette confession et ces événements au cœur du projet que Dieu a pour Israël : faire de lui, par son vécu et son histoire, le témoin vivant de ce que Dieu est. Sur la scène de l’histoire, Israël est le peuple que Dieu met sur l’estrade afin de montrer et démontrer aux yeux de tous, et de manière irréfutable, qui Il est. Aussi, d’une certaine manière, Esaïe nous avertit-il ici de ne pas tirer de conclusions hâtives de ce que nous voyons se produire dans le peuple de Dieu. Il se peut que, pour un temps, les événements puissent donner l'impression que tout ce qu’on a dit et cru, au sujet de la relation étroite, particulière, personnelle, privilégiée qu’a le peuple de Dieu avec son Dieu paraisse être démenti. Cette impression n’est qu’apparence. Elle est provisoire. Son explication, loin de contredire le statut particulier du peuple de Dieu, au contraire le confirme. Moïse, déjà en son temps, l’a clairement dit. C’est parce qu’il est le peuple de Dieu qu’Israël sera, dans l’obéissance, (ou ici dans la grâce) l’objet de bénédictions extraordinaires et, dans la désobéissance, le sujet de châtiments terribles. Etre le peuple de Dieu, c’est inévitablement être le possesseur d’un statut à risque qui fait qu’à chaque privilège est attachée, en cas de défection, une perte correspondante ! Que Dieu nous donne d’en être nous aussi conscient !

Remarque finale intéressante : alors qu’Israël doute peut-être encore de lui-même et de son statut, ce sont finalement les autres qui, vivant le malheur, lui témoignent du bonheur qui est le sien d’être le peuple de Dieu. Etre l’objet de la grâce de Dieu n’est pas qu’une belle parole, mais une réalité qui se démontre par le fait que, quoi que ce soit que nous traversions, au bout du compte, une différence notoire existe entre le sort des élus (ceux qui sont l’objet de la grâce de Dieu) et celui de ceux qui ne le sont pas ! Que cette certitude, liée toute entière à la fidélité de Dieu à Son appel, habite en tout temps au plus profond de nos cœurs !

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