samedi 30 mai 2009

Esaïe 49,1 à 6


Texte biblique

Iles, écoutez–moi ! Peuples lointains, soyez attentifs ! L'Eternel m'a appelé dès ma naissance, Il m'a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant, Il m’a couvert de l’ombre de sa main ; Il a fait de moi une flèche aiguë, Il m’a caché dans son carquois. Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai. Et moi j’ai dit : C’est en vain que j’ai travaillé, C’est pour le vide et le néant que j’ai consumé ma force ; Mais mon droit est auprès de l’Eternel, Et ma récompense auprès de mon Dieu. Maintenant, l’Eternel parle, Lui qui m’a formé dès ma naissance Pour être son serviteur, Pour ramener à lui Jacob, Et Israël encore dispersé ; Car je suis honoré aux yeux de l’Eternel, Et mon Dieu est ma force. Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob Et pour ramener les restes d’Israël : Je t’établis pour être la lumière des nations, Pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.

Réflexion

Le serviteur du Seigneur, lumière des nations

Alors que dans la partie précédente tout le message de l’Eternel était centré sur la rédemption d’Israël, cette nouvelle partie du livre d’Esaïe se veut porteuse d’une parole dont la portée est universelle. L’élargissement du champ d’application du message, clairement défini par les destinataires auxquels il s’adresse (les îles et les peuples lointains) tient à une seule chose : la Personne du Serviteur de Dieu introduite ici, qui n’est autre que le Messie. Appelé lui aussi Israël, quoi qu’en étant en même temps distinct, le Messie sera pour le monde la lumière qu’aurait du être Israël. Son rayonnement sera tel qu’à Lui seul, Il apportera au monde une bénédiction qu’à aucun moment de son histoire Israël n’aura été capable d’apporter au monde.
En guise d’introduction à cette nouvelle partie, l’Eternel dresse ici en quelques traits bien soulignés les caractéristiques particulières de la Personne du Serviteur, traits par lesquels Il se distingue de tout autre :

- 1er trait : c’est dans le sein même de sa mère que le serviteur a été appelé, mis à part pour la mission qui Lui est destinée : une allusion à la conception miraculeuse de Jésus : Mat 1,18. La mise à part complète du Messie dès sa naissance est la vérité fondamentale, la clé de l’explication du ministère et de la vie hors normes qui sera la sienne.
- 2ème trait : l’effet qu’aura sa parole : un effet semblable à celui d’une épée acérée, pénétrante jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles de l’homme intérieur, juge des sentiments et des pensées des cœurs : la Parole de Dieu : Hébr 4,12-13
- 3ème trait : la grâce dont Il sera l’objet en matière de protection. De manière évidente, la main de l’Eternel reposera sur Lui, ceci à tel point que personne ne pourra porter la main sur Lui sans que l’Eternel ne l’y autorise.
- 4ème trait : l’outil extraordinaire qu’Il sera dans la main de Dieu. Tel une flèche prise dans le carquois de Dieu, par Lui, l’Eternel atteindra exactement la cible qu’Il s’est proposé : apporter lumière et salut au monde.
- 5ème trait : le beauté de la Personne qu’Il sera. C’est en Lui, dit Dieu, que toute la splendeur de Dieu sera manifestée au monde : cf Mat 3,17.

Pour autant, bien que portant toutes les marques de la Divinité, le serviteur n’en sera pas moins un homme. Les versets suivants, qui nous font part des états d’âme par lesquels Il passera au cours de son ministère, en témoignent vivement. On y découvre l’expression d’une forte lassitude, voire d’une désillusion. A la lecture du bilan humain de Jésus, on peut tout à fait les comprendre. S’il y a une chose que l’on peut dire de Jésus, au regard de sa fin, c’est que s’il y a bien quelqu’un qui a échoué, c’est Lui : Israël qu’Il est venu sauver Le renie, les quelques disciples fidèles qu’Il a eu L’abandonnent, Lui-même finit comme un vulgaire condamné. A se demander si tout ce qu’Il a fait, l’énergie qu’Il a déployé a servi à quelque chose…

Et pourtant… ! Pourtant, comme la suite de la description le montre, l’apparente défaite de Jésus est, par la résurrection, le point de départ, la source à partir de laquelle la bénédiction de Dieu va se répandre sur le monde entier. C’est peu que le Messie soit le Rédempteur d’Israël, Il le sera pour toutes les nations jusqu’aux extrémités de la terre. Une parole qui, en son temps, servira d’appui à l’apôtre Paul, choisi par Dieu pour être l’apôtre de l’Evangile pour les Gentils : Actes 13,47. La personnalité du Serviteur dépeinte en quelques traits grossiers, qui, ne peut reconnaître derrière l’esquisse, déjà le visage du Christ-Jésus !

Le principe sur lequel s’est faite l’œuvre de Dieu au travers du Christ est encore celui par lequel l’œuvre de Dieu se fait aujourd’hui par Ses serviteurs. Il n’y a qu’à partir d’un seul point que l’œuvre de Dieu se fait : c’est, pourrait-on dire, le point zéro. L’œuvre de Dieu porte toute entière la marque de la puissance de la résurrection, non celle du produit des efforts humains ou de l’énergie dépensée. C’est au travers de Sa mort, suivie de Sa résurrection, plus que par tout ce qu’Il a fait au cours de Sa vie, que la puissance et la gloire de Dieu ont été manifestées par Jésus. Que le Seigneur m’aide à m’en souvenir ! Ce n’est pas par ce que je fais ici et maintenant que je peux évaluer la puissance de l’œuvre de Dieu à travers moi ! Elle est dans la mesure de mon identification au Christ crucifié : 2 Cor 4,7 à 12.

vendredi 29 mai 2009

Esaïe 48,20 à 22


Texte biblique

Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens ! Avec une voix d'allégresse annoncez–le, publiez–le, Faites–le savoir jusqu'à l'extrémité de la terre, Dites : L'Eternel a racheté son serviteur Jacob ! Et ils n’auront pas soif dans les déserts où il les conduira : Il fera jaillir pour eux l’eau du rocher, Il fendra le rocher, Et l’eau coulera. Il n’y a point de paix pour les méchants, dit l’Eternel.

Réflexion

Sortez !

L’Eternel rachetant Son peuple au travers de Cyrus, et manifestant par là qu’Il est le Dieu unique par la fiabilité de Sa Parole qui, d’avance, avait annoncé ces choses, ordre est donné maintenant à Israël de sortir de Babylone, de fuir du milieu des Chaldéens qui vont connaître ici leur jugement. Comme il en a été lors de la sortie d’Egypte sous la conduite de Pharaon, l’Eternel invite Israël à vivre cet événement dans l’allégresse et la joie. Il l’invite également à jouer pleinement cette fois-ci encore Son rôle de témoin, de média auprès des peuples, afin que tous sachent que c’est Lui, l’Eternel, leur Dieu, qui a assuré leur rédemption ! Ce qu’Israël n’a pu être par sa conduite sous le régime de la loi, un témoin à la gloire de Dieu, Il l’invite à l’être maintenant sous l’effet de la grâce. En le pressant d’être Son témoin par la parole, l’Eternel nous rappelle que c’est aussi sur nous, peuple de la nouvelle alliance, que repose ici-bas la charge de dire au monde, au travers de notre vécu de Sa grâce, qui Il est. Que Dieu nous aide à ne pas nous taire et avoir honte d’être ses témoins !

Si le rachat d’Israël commence par la sortie de Babylone, il ne se limite pas à cette étape. Mais comme il en fut aussi au temps de l’exode, il inclut également de la part de Dieu la prise en charge de Son peuple dans le désert. Faisant ainsi référence à un épisode bien connu de l’histoire passée, Dieu fait ici de nouveau la promesse à Israël que, contrairement aux idoles qu’il fallait porter, c’est Lui, l’Eternel, qui, dans l’économie du salut, s’engage à les porter et à assurer leur avenir. Comme il en fut dans le désert au temps de Moïse, un rocher spirituel : cf 1 Cor 10,4 va les accompagner dans le désert leur assurant toute l’eau dont ils auront besoin pour les désaltérer. Au fond, la captivité de Babylone et la délivrance qui s’ensuivit n’est que le remake de ce qu’Israël a vécu en Egypte, remake dû au fait qu’Israël n’ayant plus été le témoin de Dieu à cause de son idolâtrie, Dieu le fera retourner dans la condition où Il l’a trouvé pour lui faire revivre ce chemin.

L’expérience d’Israël n’est elle pas aussi parfois celle de beaucoup de chrétiens ? Alors que Dieu, une fois pour toutes, les a affranchi du péché et de la tyrannie de Satan, les voilà qui, à cause de leurs multiples désobéissances, se retrouvent des années plus tard dans la même condition qu’au moment où Dieu les a trouvés : esclaves enchaînés… Aussi, doivent-ils recommencer à zéro leur vie avec Dieu. Car, il n’y a de salut pour nous, au début comme tout au long de notre vie chrétienne, qu’à l’endroit et dans l’expérience qui a été la nôtre au jour premier de notre libération : à la croix ! Que le Seigneur nous aide, dès que le péché et le retour à l’asservissement pointent leur nez dans nos vies, à nous tenir là ! Car c’est ici et seulement ici que se trouve pour nous la liberté !

jeudi 28 mai 2009

Esaïe 48,17 à 19


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, ton rédempteur, le Saint d’Israël : Moi, l’Eternel, ton Dieu, je t’instruis pour ton bien, Je te conduis dans la voie que tu dois suivre. Oh ! si tu étais attentif à mes commandements ! Ton bien–être serait comme un fleuve, Et ton bonheur comme les flots de la mer ; Ta postérité serait comme le sable, Et les fruits de tes entrailles comme les grains de sable ; Ton nom ne serait point effacé, anéanti devant moi.

Réflexion

Oh ! si…

Nous arrivons avec ces quelques versets à la conclusion de Dieu sur toute cette partie du livre d’Esaïe (Ch 40 à 48), partie qui avait comme objectif premier d’instruire Israël, de lui rappeler le but divin de son élection, de l’inciter à écouter les enseignements que Dieu lui donne, à la fois sur Lui-même et sur le rôle que Dieu lui a assigné dans Son plan. C’est en qualité de Rédempteur et de Saint que l’Eternel s’adresse ici à Israël. Ces titres résument à eux seuls la problématique qu’a été pour Dieu la conduite de Son peuple élu. Ils mettent en évidence le fait que, d’une part, c’est Israël lui-même par son péché qui est la cause de tous ses malheurs, d’autre part que c’est par la grâce de Dieu seule que, malgré les malheurs qui l’ont atteint, Israël subsiste. Aussi l’Eternel, qui va, par Cyrus, une fois de plus racheter Israël, lui adresse-t-il ici un nouvel appel, vibrant de l’amour qu’Il lui porte et des bonnes intentions qui L’animent à son égard.. Cet appel se résume en deux points :

- le premier est que Dieu rappelle les intentions qui sont les Siennes pour Son peuple en lui donnant Sa loi et Ses instructions. En demandant à Israël d’entrer dans les voies qu’Il lui propose, Dieu ne vise pas seulement la manifestations de Sa gloire, mais le profit et le bien les plus excellents pour lui. Parce qu’Il est ce qu’Il est, Dieu insiste sur le fait que le cadre de l’obéissance à Sa Personne sainte est le cadre de vie le plus profitable qui soit pour l’homme. Ce ne peut être que sous l’influence du mensonge et de la tromperie issue de la convoitise que notre réflexion nous amène à penser le contraire

- le second exprime le soupir de Dieu, Son désarroi en voyant Son peuple ne pas voir cette réalité et se priver ainsi de tous les bienfaits qui en seraient conséquents. Aussi, l’Eternel le rappelle ici : tout ce qui manque à Israël dans ce qu’il vit dans ce monde pour lui assurer paix, sécurité et avenir vient de sa négligence et de son refus obstiné de prêter attention à Ses commandements. Il n’y a pour l’Eternel aucun doute quant à la cause du malheur historique d’Israël, comme en ce qui concerne la possibilité pour lui de vivre dans la paix et la prospérité.

> Le malheur d’Israël n’est pas d’abord dû à l’hostilité incessante de ses ennemis. Il est dans l’attitude de désobéissance et de rébellion permanente dont Il a fait preuve envers son Dieu et les commandements de Sa Parole. L’ennemi n’a de pouvoir sur le peuple de Dieu que dans la mesure où celui-ci se soustrait à Son autorité. Israël, comme l’Eglise, ne peut connaître la sécurité qu’en vivant sous l’abri du Trés-Haut.

> La médiocrité, l’absence de paix, de bonheur, la menace permanente d’extinction qui pèse sur lui n’ont d’autre cause, là aussi, que le refus répété d’Israël de se soumettre à l’autorité de Dieu et aux commandements de Sa volonté. C’est toujours en nous-mêmes d’abord, rappelle ici l’Eternel, que se trouvent les cause premières de la pauvreté de notre état. C’est également toujours dans la sphère de notre relation avec Dieu que ce changement d’état s’opère d’abord..

Le soupir exprimé par Dieu à l’égard du malheur d’Israël, dont Il est le témoin, est le témoignage éloquent de Son impuissance à bénir Israël contre sa volonté. Si Dieu est la clé de la paix, de la prospérité, de la bénédiction profonde, durable et séculaire que peut vivre Israël, c’est en Israël lui-même que se trouve la clé lui permettant de les vivre. Tant que, en tant que peuple de Dieu, nous n’accordons pas à Dieu, Sa parole, l’obéissance à Ses commandements, le sérieux et l’attention qu’ils méritent, il nous est impossible de connaître la plénitude de ce que, dans Sa communion, Il veut nous donner de vivre !

mardi 26 mai 2009

Esaïe 48,9 à 16


Texte biblique

A cause de mon nom, je suspends ma colère ; A cause de ma gloire, je me contiens envers toi, Pour ne pas t’exterminer. Je t’ai mis au creuset, mais non pour retirer de l’argent ; Je t’ai éprouvé dans la fournaise de l’adversité. C'est pour l'amour de moi, pour l'amour de moi, que je veux agir ; Car comment mon nom serait–il profané ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. Ecoute–moi, Jacob ! Et toi, Israël, que j'ai appelé ! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui suis le dernier. Ma main a fondé la terre, Et ma droite a étendu les cieux : Je les appelle, et aussitôt ils se présentent. Vous tous, assemblez–vous, et écoutez ! Qui d'entre eux a annoncé ces choses ? Celui que l'Eternel aime exécutera sa volonté contre Babylone, Et son bras s'appesantira sur les Chaldéens. Moi, moi, j’ai parlé, et je l’ai appelé ; Je l’ai fait venir, et son œuvre réussira.

Réflexion

C’est Moi…

Pour la dernière fois, dans cette partie du livre d’Esaïe qui court du chapitre 40 à 48, l’Eternel met l’accent sur la motivation qui est à la base de Ses attitudes et des décisions qu’Il prend à l’égard d’Israël, Son peuple choisi. Oui ! Si Israël subsiste, s’il y a encore un avenir pour lui, s’il n’est pas, comme Babylone, réduit à néant à cause de Sa colère, l’Eternel le rappelle, c’est à cause, non d’Israël, mais de Lui-même qu’il en est ainsi. Oui ! c’est seul l’attachement profond que l’Eternel a pour Lui-même, Sa gloire, Son honneur, la réputation qui est lié à Sa position de Dieu unique dans l’univers qui fait qu’Israël, son élu, reste, malgré toutes les causes de scandale qu’il a pu être pour Lui, le média par lequel Il va se faire connaître au monde pour ce qu’Il est. L’Eternel le dit également une dernière fois ici : l’élévation de Cyrus sur la scène du monde, la puissance invincible qu’il déploiera et qui aboutira à la ruine de Babylone et la libération d’Israël de la puissance de son joug, n’ont d’autre raison d’être que le témoignage que Dieu se rendra à lui-même, au travers de ce qu’Il fait pour Son peuple, aux yeux du monde (et d’Israël devenu aveugle). Parce qu’Il est l’Eternel, le premier et le dernier, le Dieu unique qui ne donne pas Sa gloire à un autre, il en sera de l’Israël captif de Babylone, affranchi par Cyrus, comme il en a été jadis d’Israël délivré d’Egypte sous la conduite de Moïse. Le Seigneur le dit, Il l’annonce d’avance afin que nul ne puisse prétexter aucun doute quant au témoignage que Dieu se rend, par ces événements à venir, à Lui-même.

Après ce long développement suis-je convaincu du but vers lequel tendent tous les événements de l’histoire : que Dieu soit reconnu pour ce qu’Il est : le Dieu unique et vrai ! Que, par ma vie, mon témoignage, ce que je suis contribue aujourd’hui à la reconnaissance de cette vérité dans le monde !

lundi 25 mai 2009

Esaïe 48,2 à 8


Texte biblique

Car ils prennent leur nom de la ville sainte, Et ils s’appuient sur le Dieu d’Israël, Dont le nom est l’Eternel des armées. Dès longtemps j’ai fait les premières prédictions, Elles sont sorties de ma bouche, et je les ai publiées : Soudain j’ai agi, et elles se sont accomplies. Sachant que tu es endurci, Que ton cou est une barre de fer, Et que tu as un front d’airain, Je t’ai annoncé dès longtemps ces choses, je te les ai déclarées avant qu’elles arrivassent, Afin que tu ne dises pas : C’est mon idole qui les a faites, C’est mon image taillée ou mon image en fonte qui les a ordonnées. Tu entends ! Considère tout cela ! Et vous, ne l'avouerez–vous pas ?… Maintenant, je t'annonce des choses nouvelles, Cachées, inconnues de toi. Elles se produisent à présent, et n’appartiennent point au passé ; Jusqu’à leur avènement tu n’en avais aucune connaissance, Afin que tu ne dises pas : Voici, je le savais. Tu n’en as rien appris, tu n’en as rien su, Et jadis ton oreille n’en a point été frappée: Car je savais que tu serais infidèle, Et que dès ta naissance tu fus appelé rebelle.

Réflexion

La nouvelle pédagogie de Dieu envers Israël

Alors que, dans le passé, l’Eternel a manifesté qu’Il était le Dieu unique en annonçant longtemps d’avance ce qui allait se produire pour Son peuple dans l’histoire, Il annonce que, désormais, toujours pour le même but, Il va agir autrement. Puisque, malgré les preuves évidentes qu’Il est le seul vrai Dieu, apportées par cette capacité que Lui seul possède de dire longtemps d’avance et avec exactitude ce qui va se produire, Israël n’a pas, en terme d’adhésion, tiré les conclusions qui s’imposaient, Dieu décide désormais, non plus d’annoncer longtemps d’avance, mais de manière imminente les événements qui vont se produire. On pourrait penser qu’en agissant ainsi Dieu fournisse, dans ces preuves dernières, des preuves moindres en terme de force de conviction que les premières. Il est, semble-t-il, beaucoup plus facile, avec un peu d’intuition, d’anticiper ce qui va se produire dans l’immédiat que dans de futurs siècles. Deux réflexions peuvent cependant nous aider à comprendre le pourquoi de cette manière d’agir :

1. La façon d’agir nouvelle de Dieu ne vient pas en opposition, mais en appui de l’ancienne. En ayant sous les yeux la preuve immédiate de la pertinence et de la crédibilité de la Parole de Dieu, Israël ne pourra être amené qu’à prendre au sérieux les anciennes prédictions faites par Dieu et à s’attacher enfin à Lui pour ce qu’Il est, le Dieu unique et vrai.

2. En annonçant des choses qui vont se produire de manière imminente, Dieu n’annonce pas pour autant des choses prévisibles. Il n’était dans l’idée de personne que, du jour au lendemain, la puissance babylonienne allait s’effondrer, être conquise par les Perses, et disparaître. La prophétie délivrée pour l’immédiat manifeste de façon puissante, contemporaine, actuelle, que Dieu, le Dieu de la Bible, est bien le Dieu véritable : cf Joseph : Genèse 41 ; Agabus : Actes 11,28. De même, éclairés par la Parole de Dieu et le Saint-Esprit, les enfants de Dieu devraient être aptes à reconnaître les signes des temps dans lesquels ils vivent et annoncer en grandes lignes ce qui va se produire pour le monde : Mat 16,3. Convaincu par la pertinence de la Parole de Dieu pour leur temps, nos contemporains peuvent alors prendre au sérieux toute la Révélation, telle qu’elle nous a été apportée depuis l’origine des temps.

Que le Seigneur nous donne d’être pour notre temps aussi des prophètes inspirés, afin qu’en nous entendant, les incrédules autour de nous croient !

samedi 23 mai 2009

Esaïe 48,1


Texte biblique

Ecoutez ceci, maison de Jacob, Vous qui portez le nom d’Israël, Et qui êtes sortis des eaux de Juda ; Vous qui jurez par le nom de l’Eternel, Et qui invoquez le Dieu d’Israël, Mais sans vérité ni droiture !

Réflexion

Formalisme religieux

Toujours dans le souci d’être reconnu comme le seul vrai Dieu, d’abord par Israël, Son peuple, l’Eternel évoque ici quelle sera Sa nouvelle manière d’agir envers eux afin que, combinée à celle qui était la Sienne jusqu’alors, Israël soit pris de court et ne puisse se défendre de ne pas avoir eu de preuves suffisantes de la réalité du caractère unique de celui dont elle revendique pourtant le nom. Car, montre ici l’Eternel, il y a plusieurs manières de renier Dieu. Renier Dieu, c’est essentiellement Lui dénier le droit légitime, qui est le Sien, d’être reconnu comme le Dieu unique. La façon la plus franche et la plus criante d’afficher ce reniement est, l’Eternel dans les chapitres précédents l’a maintes fois souligné, d’être un idolâtre, d’avoir recours à de faux dieux pour assurer sa sécurité et son salut. Mais il y a une autre façon plus sournoise, plus insidieuse, plus cachée de le faire, façon qui, si elle peut tromper les hommes, ne peut échapper au regard scrutateur de Dieu qui voit, au-delà des apparences, ce qui se trouve dans les cœurs. Cette façon, dénoncée ici par l’Eternel au 1er verset, est ce qu’on pourrait appeler le formalisme religieux : une pratique qui consiste à sauvegarder les apparences, alors que le contenu de ce qui doit faire la piété n’y est plus.

Ainsi en est-il d’Israël, dit le Dieu de vérité, qui continue à porter le nom de son Dieu, à se réclamer de la ville sainte, de son temple et de son culte, qui jure encore par Lui, mais qui, en réalité, ne cesse de Lui désobéir et de se comporter à Son égard en traître et en révolté. Le péché d’Israël est un avertissement pour l’Eglise de Jésus-Christ. Il nous rappelle, à l’instar de ce qui s’est produit pour Israël, le danger que nous courrons, avec le temps, de nous satisfaire de notre héritage, de nos belles confessions de foi, et de penser que, parce que nous portons le beau nom de disciples de Jésus-Christ, cela nous suffit pour être encore agréé de Dieu. Détrompons-nous ! La piété selon Dieu ne se résume pas à la formulation de belles confessions, même si celles-ci ont leur place en son sein ! C’est dans le détail de nos actes, indicateurs de la profondeur de notre attachement concret à Dieu, qu’elle se vérifie. Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de Moi, avait déjà reproché l’Eternel à Israël : Esaïe 29,13. Le formalisme religieux ne vaut pas mieux, aux yeux de Dieu, que l’idolâtrie, car, comme elle, il est le signe, l’indicateur d’un cœur qui n’est pas entier pour Dieu. Or, seuls des cœurs entiers, c’est-à-dire pour qui Dieu est le Tout, l’Unique, témoignent, à l’égard de Dieu, de qui Il est réellement. Seuls des cœurs entiers rendent à Dieu la gloire qui Lui est due ! Nous profanons autant Dieu par l’idolâtrie que par notre tiédeur, symptôme bien réel de notre refroidissement et de notre éloignement de Sa communion : cf Luc 24,32. Que Dieu nous garde dans nos vies de vouloir sauver les apparences. Les témoignages (Saül, Ananias et Saphira…) abondent dans la Bible de l’inutilité d’une telle duperie, et du malheur que, finalement, elle entraîne toujours dans la vie de ceux qui s’en rendent coupables !

vendredi 22 mai 2009

Esaïe 47,12 à 15


Texte biblique

Reste donc au milieu de tes enchantements Et de la multitude de tes sortilèges, Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse ; Peut–être pourras–tu en tirer profit, Peut–être deviendras–tu redoutable. Tu t’es fatiguée à force de consulter: Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, Ceux qui connaissent le ciel, Qui observent les astres, Qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, Ce qui doit t’arriver ! Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consume, Ils ne sauveront pas leur vie des flammes : Ce ne sera pas du charbon dont on se chauffe, Ni un feu auprès duquel on s’assied. Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à consulter. Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse Se disperseront chacun de son côté : Il n’y aura personne qui vienne à ton secours.

Réflexion

2ème cause : ses pratiques occultes

En lien avec la suffisance, l’Eternel met le doigt sur ce qui, sur le plan spirituel, est la cause du sentiment d’invincibilité qui caractérise Babylone : la profusion de ses pratiques occultes. Nous devons aussi le savoir pour notre monde et notre temps. Ce que nous voyons de l’arrogance d’une nation ou de ses dirigeants n’est que la partie visible, immergée de la réalité. Ce qui la fonde nous est souvent caché, mais non moins réelle : ce sont toutes les pratiques occultes qui lient ces hommes aux puissances des ténèbres. Jésus Lui-même, alors qu’Il était sur terre, a fait l’objet, nous le savons par les Evangiles, d’une proposition directe de la part de Satan d’une gouvernance mondiale, sous condition qu’Il se prosterne devant lui et l’adore : Matthieu 4,8-9. La proposition faite à Jésus est révélatrice d’une vérité qui a cours dans ce monde. Cette vérité est que nul ne peux prétendre à la domination mondiale sans, quelque part, avoir partie liée avec la puissance des ténèbres. C’est le monde entier, dira Jean, qui est sous la puissance du malin : 1 Jean 5,19.

La puissance de l’ennemi est sans nul doute un atout pour quiconque veut, comme un Adolf Hitler par exemple, occuper la place la plus élevée dans ce monde. Elle s’avère cependant sans force, décevante et inutile au jour où le jugement de Dieu sonne. Le témoignage du brisement de la puissance de l’Egypte au temps de Moïse en est la démonstration puissante, un témoignage inscrit dans l’histoire qui, pour tous les siècles, aurait dû servir de leçon à tous les peuples ! L’Eternel n’est-Il pas celui qui a soustrait Israël, peuple d’esclaves sans armée, de la puissance de l’Egypte, forte de son armée, mais surtout de ses pratiques occultes. La délivrance d’Israël en Egypte n’est pas une victoire d’ordre humain, mais totalement, d’ordre spirituel : Exode 12,12. Telle sera aussi, dans la fin des temps, la bonne façon de comprendre l’action de Dieu dans le monde. Elle sera une manifestation de Sa toute-puissance et de Sa souveraineté, le moment où le monde devra reconnaître que Lui seul, l’Eternel, est le vrai Dieu, et que, hors de Lui, il n’y en a pas d’autre !

mercredi 20 mai 2009

Esaïe 47,8 à 11


Texte biblique

Ecoute maintenant ceci, voluptueuse, Qui t’assieds avec assurance, Et qui dis en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, Et je ne serai jamais privée d’enfants ! Ces deux choses t’arriveront subitement, au même jour, La privation d’enfants et le veuvage ; Elles fondront en plein sur toi, Malgré la multitude de tes sortilèges, Malgré le grand nombre de tes enchantements. Tu avais confiance dans ta méchanceté, Tu disais : Personne ne me voit ! Ta sagesse et ta science t’ont séduite. Et tu disais en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Le malheur viendra sur toi, Sans que tu en voies l’aurore ; La calamité tombera sur toi, Sans que tu puisses la conjurer ; Et la ruine fondra sur toi tout à coup, A l’improviste.

Réflexion

2 autres causes internes de jugement :

Après Israël, cause externe de la raison du jugement de Dieu, l’Eternel dénonce ici deux causes propres à Babylone justifiant à elles seules Sa colère contre elle :

1ère cause : sa suffisance :

Elle se manifeste de différentes manières. D’abord dans l’utilisation que Babylone fait, en prévision de son avenir, des adverbes toujours et jamais qui, dans le langage, expriment des absolus. Babylone le dit, elle en est certaine : toujours elle sera souveraine, jamais elle ne deviendra veuve. Toujours et partout cependant, il apparaît dans l’histoire que tous ceux et celles qui ont usé de ces expressions dans ce sens ont fini par tomber pour, souvent, ne plus se relever. Et Dieu l’annonce ici d’avance : Babylone n’échappera pas à la règle. Nous devons ainsi nous souvenir que, dans notre langage, il y a des mots qui ne sont justes et appropriés que dans la bouche de Dieu. Aussi, toute utilisation par des hommes de ces mots, en vue de l’avenir, ne peut être que l’expression d’un orgueil issu d’un profond aveuglement sur soi-même et ses limites. Apprenons donc, à l’écoute de Jacques, à formuler avec humilité nos projets d’avenir, sachant que c’est de Dieu que dépend leur pérennité : Jacques 4,13 à 17. Seul l’Eternel, en effet, a la capacité légitime de mener à bien Ses projets. Lui seul peut donc, lorsqu’Il en parle, utiliser les expressions du langage qui relèvent de l’absolu ! L’homme peut, certes, projeter et propose.. Mais la réponse que donne la bouche, le oui ou le non à l’accomplissement de ces projets, ne peut venir que de Dieu. Car Lui seul dispose ! Si la crise que nos sociétés traversent peuvent avoir comme effet que nos dirigeants apprennent le bon usage de certains mots, alors, peut-être, un grand pas en avant pourra être fait pour un changement profond dans nos sociétés !

Après l’utilisation, dans le langage, d’adverbes exprimant des absolus, la suffisance de Babylone se manifeste par :

- l’obsession qui l’habite de rechercher sa jouissance dans le plaisir. Cette obsession, prévient Paul, sera aussi l’une des marques de la société des derniers temps : 2 Timothée 3,4. Noblesse ou légèreté sont et resteront toujours des indicateurs fiables de la profondeur et du niveau moral d’une société.

- son égocentrisme démesuré et insolent : peu importe ce que vivent d’autres, pourvu que elle, Babylone, les désirs de son Ego, soient satisfaits

un sentiment de sécurité trompeur : démesurément centrée sur elle-même, Babylone est habitée par un sentiment d’invincibilité qui la rend aveugle sur la réalité des causes externes qui pourraient causer sa chute

- un sentiment d’impunité : Babylone est persuadée qu’elle peut faire ce qu’elle veut : puissance invincible, à qui devrait-elle rendre compte de ses actes ?

- l’orgueil et l’aveuglement issus de sa propre sagesse et connaissance : si elle est cause d’orgueil, la réussite est aussi cause d’aveuglement

samedi 16 mai 2009

Esaïe 47,5 à 7


Texte biblique

Assieds–toi en silence, et va dans les ténèbres, Fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus la souveraine des royaumes. J’étais irrité contre mon peuple, J’avais profané mon héritage, Et je les avais livrés entre tes mains : Tu n’as pas eu pour eux de la compassion, Tu as durement appesanti ton joug sur le vieillard. Tu disais : A toujours je serai souveraine ! Tu n’as point mis dans ton esprit, Tu n’as point songé que cela prendrait fin.

Réflexion

Cause externe première de condamnation de Babylone

Parce que l’Eternel, le Dieu unique, est le Dieu d’Israël, la première cause de condamnation de Babylone se trouve dans le comportement et l’attitude qu’elle a montré envers les captifs d’Israël. Si, sous l’impulsion de Sa colère envers Son peuple pour ses transgressions multiples, Dieu avait livré Israël aux babyloniens, en aucun cas, dit Dieu ici, cette situation ne les autorisait, de la part de Dieu, de traiter les israélites comme ils leur semblaient bon. L’accusation dont font l’objet les babyloniens, suite au comportement qu’ils ont eu face aux israélites qui leur étaient livrés, souligne la véracité du principe qui, tout au long de l’Ecriture, est présenté comme celui qui guide Dieu dans Son jugement. Ce principe est que, quelles que soient la situation et les raisons qui nous poussent à agir, chacun sera jugé par Dieu selon ses actes. Nombreux sont ceux qui, au cours de l’histoire, sous le coup d’une mauvaise interprétation de ce qu’ils vivaient, ont cru pourvoir traiter avec cruauté, à leurs yeux de façon justifiée, leurs prisonniers de guerre. L’accusation de Dieu envers Babylone, cause de son jugement, dément cette justification. Si Israël, à cause de son péché, est responsable devant Dieu de la déportation qui lui arrive, les babyloniens devront rendre compte à Dieu de la façon avec laquelle ils ont traité ce peuple qui, à cause de sa désobéissance, leur est livré par Dieu ! Les babyloniens n’ont donc aucune excuse de s’être comporté comme ils l’ont fait contre le peuple de Dieu ! (Dans le même ordre d’idée, voir Amos 1 et 2).

Entendant ce sujet d’accusation, les babyloniens auraient pu penser que Dieu dressait à leur égard un acte d’accusation bien sévère ! Ce qu’ils ont fait, n’était-ce pas ce que pratiquait aussi habituellement tout conquérant : cf Esaïe 10,5 à 11. Et puis, le Dieu d’Israël n’était pas leur Dieu ! Comment auraient-ils pu avoir conscience de la gravité du mal qu’ils commettaient ? A cette défense, Dieu oppose un nom : celui de Cyrus ! Cyrus n’est-il pas lui aussi un étranger au peuple de Dieu, un conquérant comme eux ? Pourtant, l’histoire le montre, son comportement envers les peuples qu’il aura fait prisonniers sera tout autre. Bien que ne connaissant pas Dieu, Cyrus n’a pas suivi les penchants naturels de son cœur mauvais dans son attitude envers ceux qui lui étaient livrés. Il a su faire preuve de compassion, se mettre à la place de ces hommes livrés à son pouvoir, exilés de leur pays, sentiment que Dieu reproche aux babyloniens de ne jamais avoir montré. Oui ! Quelles que soient les situations, nous sommes toujours coupables du mal que nous commettons. Preuve en est par le fait que, tel est l’argument de Dieu, placés dans les mêmes circonstances, d’autres agissent totalement différemment de nous !

L’acte d’accusation de Dieu envers les babyloniens met en relief une autre vérité : c’est le fait que, quoi que ce soit qu’il vit et traverse, Israël reste le peuple de Dieu, et l’Eternel, le Dieu d’Israël. Aussi, Dieu n’est et se montrera jamais insensible à la façon avec laquelle les ennemis du peuple de Dieu le traite. Soyons-en certains aussi pour nous ! Si cette vérité, qui relève de la grâce, s’applique aux ennemis de Dieu, combien plus est-elle vraie entre frères ! Que Dieu nous garde ainsi de ne jamais nous réjouir, ou profiter à leurs dépens, du malheur qui arrive, même pour cause de péchés, à nos frères !

vendredi 15 mai 2009

Esaïe 47,1 à 4


Texte biblique

Descends, et assieds–toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone ! Assieds–toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse. Prends les meules, et mouds de la farine ; Ote ton voile, relève les pans de ta robe, Découvre tes jambes, traverse les fleuves ! Ta nudité sera découverte, Et ta honte sera vue. J'exercerai ma vengeance, Je n'épargnerai personne. – Notre rédempteur, c'est celui qui s'appelle l'Eternel des armées, C'est le Saint d'Israël. –

Réflexion

Ruine annoncée de Babylone :

Si Israël, par son idolâtrie, n’a pas permis de mettre en valeur le caractère unique de l’Eternel, son Dieu, c’est l’Eternel Lui-même, par ce qu’Il va faire dans Sa fidélité pour eux, qui va le manifester. Sur le plan pratique, la manifestation du caractère unique et incomparable de l’Eternel, le Dieu d’Israël, ne peut in fine se faire que d’une façon : par la ruine et le jugement des systèmes humains qui ont pris pour appui des entités spirituelles qui Lui sont contraires. Si bien des puissances et des civilisations ont fait ou feront encore les frais du jugement de Dieu, destiné à manifester Son unicité, il en est une qui, par son histoire et son identité, type toutes les autres. Cette puissance est Babylone qui, bien que disparue de puis longtemps, est curieusement de nouveau présente, sans doute sous une autre forme, mais avec les mêmes caractéristiques, à la fin des temps : Apocalypse 18.

Causes spirituelles et pratiques du jugement de Babylone :

V 1 à 4 : annonce de la chute de Babylone :

Alors que Babylone est encore pour Juda, au temps où Esaïe parle, la puissance dont tous craignent les armées, l’Eternel, par la bouche du prophète, annonce déjà d’avance ce qui, d’ici peu, sera son sort. Babylone, la grande, la jolie, la puissante sera précipitée de son trône et jetée dans la poussière. Babylone, la délicate et la choyée, sera réduite à l’esclavage et aux travaux forcés. Babylone, la suffisante, puissance qui, en apparence, semblait être solidement amarrée, établie pour toujours, sera faite prisonnière, ses populations contraintes à l’exil, au-delà du fleuve garantissant sa frontière. La cause et la raison de son jugement sont ici clairement explicitées : elles sont l’effet de la décision et du jugement arrêté de Dieu, contre lequel personne, l’Eternel dit bien : personne, ne pourra s’opposer.

Parlant de l’émergence et de la mise en place du Nouvel ordre mondial qui vient, un homme politique récent a affirmé que " personne, je dis bien : personne, ne pourrait l’empêcher. " Cet homme ferait bien de lire le chapitre 47 d’Esaïe. Où est-elle aujourd’hui cette Babylone qui faisait, à son époque, tant trembler le monde ? Où sont-ils tous ces conquérants qui, au cours de l’histoire, proclamaient être à la tête d’empires millénaires ? L’homme, malheureusement, n’apprend jamais rien des leçons du passé. Alors que les siècles n’ont fait que démontrer, par leurs chutes, la vanité des empires construits sur les prétentions humaines, chaque génération enfante de nouveaux leaders convaincus que ce que n’ont pas réussi à accomplir leurs prédécesseurs, eux le réaliseront. Ces orgueilleux oublient cependant deux choses : la 1ère est que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets : c’est une loi mécanique et spirituelle. La seconde est que c’est à Dieu seul, et à son Oint : Psaume 2, que doit revenir, de manière ultime, la souveraineté sur le monde. Car Lui seul est Dieu, il n’y en a pas d’autre et Il ne donne Sa gloire à personne !

jeudi 14 mai 2009

Esaïe 46,8 à 13


Texte biblique

Souvenez–vous de ces choses, et soyez des hommes ! Pécheurs, rentrez en vous–mêmes ! Souvenez–vous de ce qui s'est passé dès les temps anciens ; Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre, Je suis Dieu, et nul n'est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, Et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ; Je dis : Mes arrêts subsisteront, Et j’exécuterai toute ma volonté. C’est moi qui appelle de l’orient un oiseau de proie, D’une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins, Je l’ai dit, et je le réaliserai ; Je l’ai conçu, et je l’exécuterai. Ecoutez–moi, gens endurcis de cœur, Ennemis de la droiture ! Je fais approcher ma justice : elle n’est pas loin ; Et mon salut : il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, Et ma gloire sur Israël.

Réflexion

Je suis Dieu

Suite à la désillusion vécue par les adorateurs de faux dieux, contraints d’emmener avec eux leurs idoles en captivité, l’Eternel fait appel à la mémoire de Son peuple. Il les appelle à se souvenir de deux choses qui, si elles restent présentes à leur esprit, ne peuvent que les amener à s’attacher à Lui et à Le croire dans ce qu’Il dit être. La 1ère chose dont les israélites doivent se souvenir, c’est ce qui arrive aux peuples qui n’ont pas l’Eternel pour appui : ils font tous, un jour, l’expérience humiliante que ce en quoi ils ont mis leur espérance pour leur salut leur fait défaut. L’Egypte, et ses multiples divinités, ainsi que Babylone, et sa civilisation disparue, en sont les témoignages éloquents. La seconde chose dont, en contraste, les israélites doivent se souvenir, est la permanence de Dieu, à travers les siècles, permanence manifestée par le fait que, jamais, il ne s’est trouvé que ce que Dieu a dit, décidé et annoncé d’avance soit pris en défaut. La fiabilité de ce que Dieu dit et annonce témoigne de la fiabilité de ce qu’Il affirme être : le Dieu unique et incomparable. Fort de cette fiabilité qui repose sur la démonstration de la fiabilité de Sa Parole dans le passé, l’Eternel renouvelle ici Son annonce pour l’avenir de la venue de Cyrus, l’homme de ses projets. Le peuple va-t-Il enfin Le croire ?

Faisant appel à leur mémoire pour se souvenir de la vérité de ce qu’Il est par rapport aux faux dieux, l’Eternel appelle en même temps les israélites à être des hommes. Etre un homme, dans le langage de Dieu, c’est être quelqu’un qui soit capable de tirer, pour lui-même, toutes les conséquences de ce qu’il sait être vrai. Etre un homme, c’est le contraire d’être lâche, fuyant face à ses responsabilités, responsabilités nées de la certitude de la vérité. Suis-je un homme ? Si je ne le suis pas, il faut que je sache que le but de Dieu pour ma vie est que je le sois. Que je sois quelqu’un doté d’une colonne vertébrale, capable de vivre selon les principes qui découlent de la connaissance que j’ai de la vérité. Plusieurs, dans le passé, ont montré ce caractère et se sont distingués, par leur fermeté, de la masse environnante lâche et manipulée. On peut citer Noé, en son temps, et Daniel : Genèse 6,9 ; Daniel 1,8 et, le plus grand de tous : Jésus : Matthieu 26,39.

Que le Seigneur affermisse notre capacité à être à la hauteur de ce qu’Il veut que nous soyons : des hommes !

mardi 12 mai 2009

Esaïe 46,1 à 7


Texte biblique

Bel s’écroule, Nebo tombe ; On met leurs idoles sur des animaux, sur des bêtes ; Vous les portiez, et les voilà chargées, Devenues un fardeau pour l’animal fatigué ! Ils sont tombés, ils se sont écroulés ensemble, Ils ne peuvent sauver le fardeau, Et ils s'en vont eux–mêmes en captivité. Ecoutez–moi, maison de Jacob, Et vous tous, restes de la maison d'Israël, Vous que j'ai pris à ma charge dès votre origine, Que j'ai portés dès votre naissance ! Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, Jusqu’à votre vieillesse je vous soutiendrai ; Je l’ai fait, et je veux encore vous porter, Vous soutenir et vous sauver. A qui me comparerez–vous, pour le faire mon égal ? A qui me ferez–vous ressembler, pour que nous soyons semblables ? Ils versent l’or de leur bourse, Et pèsent l’argent à la balance ; Ils paient un orfèvre, pour qu’il en fasse un dieu, Et ils adorent et se prosternent. Ils le portent, ils le chargent sur l’épaule, Ils le mettent en place, et il y reste ; Il ne bouge pas de sa place ; Puis on crie vers lui, mais il ne répond pas, Il ne sauve pas de la détresse.

Réflexion

Les dieux qu’on porte, le Dieu qui porte

Toujours dans l’objectif de la comparaison, en vue d’établir le caractère incomparable du Dieu unique, le Dieu d’Israël, l’Eternel souligne ici une nouvelle différence de taille existant entre Lui et les faux dieux. Rien ne démontre davantage cette différence, montre ici l’Eternel, que les moments où le peuple qui adore passe par l’échec et l’adversité. Alors que les babyloniens sont menacés par Cyrus, l’Eternel décrit ici ce à quoi leur servent leurs faux dieux. A rien ! Alors qu’ils sont supposés être une aide pour leur salut, les voilà, au contraire, qui sont, dans leur fuite, une charge pour les animaux déjà épuisés qui doivent les porter. Comme l’a déjà dit le prophète, les idoles ont des yeux mais ne voient pas ; elles ont aussi des pieds, mais sont incapables de se déplacer. Quels dieux sont-elles pour fuir devant un homme, et être emportées avec leurs adorateurs en captivité ?

Tout autre est l’Eternel pour Son peuple. Car si Israël est emporté, ce n’est pas avec son Dieu, mais loin de Lui, et bien d’abord, parce qu’ils se sont détournés de Lui. Autre aussi est la raison de leur salut. Si Israël, en effet, subsiste, ce n’est point parce qu’il aura porté son Dieu, c’est bien plutôt parce que Dieu Lui-même, malgré leurs désobéissances répétées, aura, malgré eux, continué à les porter. Oui ! Tandis que les idoles sont des dieux que leurs adorateurs doivent porter, l’Eternel est le Dieu qui porte, non seulement Ses adorateurs, mais, dans Sa fidélité, les pécheurs que, membres de Son peuple, nous sommes devant Lui ! Alors que les faux dieux ne peuvent que partager la détresse et la captivité de leurs adorateurs, l’Eternel, Lui seul, est capable, lorsqu’on L’invoque, de les en arracher ! Un épisode de l’histoire ancienne d’Israël relate d’ailleurs avec éclat ce qui se produit lorsque l’Eternel est emmené en captivité chez Ses ennemis : au lieu d’un Dieu qui s’incline, ce sont les faux dieux qui se trouvent à genoux et brisé devant Lui ; au lieu d’être captif, ce sont les peuples ravisseurs qui se trouvent pris en otage : cf 1 Samuel 5 et 6. Béni soit l’Eternel, le Dieu unique et vrai qui, seul, parmi toutes les divinités invoquées dans le monde, possède réellement les marques et les caractéristiques de la Divinité ! Oui ! Lui seul est Un !

lundi 11 mai 2009

Esaïe 45,20 à 25


Texte biblique

Assemblez–vous et venez, approchez ensemble, Réchappés des nations ! Ils n'ont point d'intelligence, ceux qui portent leur idole de bois, Et qui invoquent un dieu incapable de sauver. Déclarez–le, et faites–les venir ! Qu'ils prennent conseil les uns des autres ! Qui a prédit ces choses dès le commencement, Et depuis longtemps les a annoncées ? N'est–ce pas moi, l'Eternel ? Il n'y a point d'autre Dieu que moi, Je suis le seul Dieu juste et qui sauve. Tournez–vous vers moi, et vous serez sauvés, Vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre. Je le jure par moi–même, La vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera point révoquée : Tout genou fléchira devant moi, Toute langue jurera par moi. En l'Eternel seul, me dira–t–on, résident la justice et la force ; A lui viendront, pour être confondus, Tous ceux qui étaient irrités contre lui. Par l’Eternel seront justifiés et glorifiés Tous les descendants d’Israël.

Réflexion

Seul le Dieu unique sauve !

L’Eternel étant le seul et unique Dieu, une affirmation répétée 5 fois rien que dans ce chapitre, l’invitation est lancée aussi bien à Israël, en premier, qu’à toutes les nations d’abandonner les idoles dans lesquelles elles se sont confiés pour se tourner vers l’Eternel pour leur salut ! Plusieurs anciens et nouveaux arguments sont ici présentés pour inciter les idolâtres égarés à revenir une fois pour toutes de leur égarement et agir envers Dieu selon ce que la logique de la vérité au sujet de Sa Personne induit :

1. Dieu rappelle une fois de plus ce qui est la preuve de la fiabilité de ce qu’Il est : c’est la fiabilité de Sa Parole, fiabilité qui se démontre par la capacité qu’a Dieu, dans le temps, d’accomplir et de réaliser ce qu’Il a dit et annoncé d’avance !

2. Il s’adresse à Israël qui s’est détourné de Lui pour se confier en de faux dieux. Il en appelle à leur expérience : ces faux dieux ont-ils pu les sauver lorsque les israélites se sont adressés à eux au moment où ils avaient besoin d’être secourus ? N’ayant pas voulu écouter l’Eternel, qui les avait averti de ce qui allait se produire pour eux s’ils L’abandonnaient pour chercher ailleurs qu’en Lui leur salut, les israélites ont une fois de plus, par l’expérience, eu la preuve de la véracité de ce qu’Il leur avait dit. Alors que les nations qui partent en captivité témoignent de ce qu’est maintenant leur conviction à propos du Dieu d’Israël, n’est-il pas l’heure pour lui de tirer la même conclusion et de revenir à ce Dieu qu’ils ont abandonné, et que, contrairement aux autres nations qui Le découvrent, ils ont, quant à eux, connu dès le début de leur histoire comme le Dieu unique et véritable !

Dieu s’adresse à la suite d’Israël à tous les peuples, témoins de ce qu’Il fait pour Israël ! Si Dieu est le Dieu sauveur de Son peuple, Son désir n’est pas de le sauver lui seul. Le salut que Dieu opère pour Israël est le moyen par lequel Dieu témoigne de ce qu’Il est, mais aussi de ce qu’Il veut être pour chacun ! Aussi, après Israël, invitation est lancée à tous les peuples du monde de se tourner aussi vers Lui pour leur salut. Car ce n’est pas seulement Israël qui est perdu, égaré, mais toutes les nations idolâtres qui, elles aussi, ont été trompées et abusées par le mensonge !

L’Eternel conclut Son appel en soulignant une fois de plus ce qu’est Son objectif, objectif qui est la seule possibilité de paix et de salut pour le monde. Cet objectif est que tout homme Le reconnaisse pour ce qu’Il est en vérité : le Dieu unique. Qu’Il considère que Lui seul, par la véracité de ce qu’Il dit, démontrée par le le fait qu’Il réalise parfaitement ce qu’Il annonce, est le Dieu fiable, vrai ! Que tous ceux qui, jusqu’à présent, pour toutes sortes de raisons, Lui étaient hostiles, abandonnent leur hostilité et, honteux, reviennent à Lui. Car l’objectif de Dieu n’est pas de châtier, punir, juger, mais de pardonner, justifier, réintégrer l’homme séparé et éloigné de Lui dans Sa communion !

Béni soit Dieu, le Dieu unique qui, par Jésus-Christ, notre Sauveur, nous réconcilie avec Lui !

mardi 5 mai 2009

Esaïe 45,15 à 19


Texte biblique

Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, sauveur ! Ils sont tous honteux et confus, Ils s’en vont tous avec ignominie, Les fabricateurs d’idoles. C’est par l’Eternel qu’Israël obtient le salut, Un salut éternel ; Vous ne serez ni honteux ni confus, Jusque dans l’éternité. Car ainsi parle l’Eternel, Le créateur des cieux, le seul Dieu, Qui a formé la terre, qui l’a faite et qui l’a affermie, Qui l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte, Qui l’a formée pour qu’elle fût habitée : Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre. Je n'ai point parlé en cachette, Dans un lieu ténébreux de la terre ; Je n'ai point dit à la postérité de Jacob : Cherchez–moi vainement ! Moi, l'Eternel, je dis ce qui est vrai, Je proclame ce qui est droit.

Réflexion

Un Dieu qui parle à découvert

Alors qu’ils croisent les israélites qui sortent de leur captivité tandis qu’eux-mêmes y entrent, les peuples conquis par Cyrus, reconnaissant que le Dieu d’Israël est le Dieu unique, font à Son sujet une remarque particulière. Si le Dieu d’Israël, le Dieu Sauveur, est le Dieu unique, les peuples qui ne Le connaissent pas disent à regret de Lui, presque sous la forme d’une accusation, qu’Il est un Dieu trop caché : v 15. Si Dieu est vraiment ce qu’Il est, alors, disent les peuples qui ne sont pas Son peuple, il n’est pas juste et bon qu’Il soit si peu découvert, si peu accessible à leur connaissance. Le reproche formulé par ces peuples à Dieu ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd. C’est pour y répondre que nous lisons ici ces versets qui sont la suite directe de la remarque faite par les peuples païens à Son sujet.

Si Dieu est caché aux peuples du monde, il est, en tout cas, un peuple pour qui cette difficulté n’existe pas : c’est, dit l’Eternel, Israël. Oui, si les autres peuples tâtonnent dans l’approche et la découverte de la vérité sur Dieu, il y a un peuple pour qui cette situation ne vaut pas : c’est Israël. Toute l’histoire d’Israël est l’histoire de la révélation de Dieu dans l’histoire, la démonstration la plus grande de cette vérité étant sans nul doute la sortie miraculeuse d’Egypte. A travers cette libération extraordinaire, précédée des dix plaies frappant les symboles des divinités de l’Egypte, l’objectif de Dieu était clair : Il voulait que les égyptiens comprennent que le Dieu des Hébreux était le seul et vrai Dieu : Exode 10,3-4… Si donc tel était le projet de Dieu à travers Israël, où se trouve la faute ? Pour quelles raisons l’Eternel, au lieu d’être connu dans le monde entier par Israël, est-il donc resté caché à la plupart des peuples ?

La réponse est simple. Et en parlant ici à Israël comme Il le fait, Dieu la sous-entend clairement. Si, Lui, l’Eternel, est resté un Dieu caché aux yeux des peuples, alors qu’Il avait l’objectif de se révéler, point n’est à Lui la faute mais, bel et bien, au peuple à qui Il s’est révélé et qu’Il avait choisi pour se révéler aux autres. Car, au lieu de se comporter comme un peuple qui connaît Dieu, Israël s’est détourné de Lui pour, dès le départ, se tourner vers les idoles : cf le veau d’or : Exode 32,1 à 4 ; Actes 7,42-43. Bien que confessant aux yeux des nations que son Dieu était le Dieu unique, Israël, à cause de ses pratiques n’a ainsi pas permis aux nations qui l’entouraient de Le découvrir.

Israël ayant échoué dans sa mission de révéler Dieu au monde, c’est clairement, nous dit la Bible, par Jésus-Christ, puis par l’Eglise, que Dieu va désormais s’y prendre pour le faire : Jean 1,18 ; Actes 1,8 ; Mat 5,13-14 ; 1 Tim 3,15. La question nous est donc posée : ceux qui nous côtoient, peuvent-ils au travers de notre vie, notre comportement, nos réactions découvrir Dieu ? Ou ne voient-ils quasiment pas de différence, dans notre comportement, notre manière d’être, les choses qui comptent pour nous, entre nous et les incroyants ? Si Dieu s’est révélé un temps par Jésus-Christ de manière irréfutable, comme Il s’était révélé par Israël à travers Moïse, c’est par la vie du peuple avec qui Il a fait alliance et à qui Il a donné Sa Parole qu’Il perpétue désormais le témoignage de ce qu’Il est dans le monde. Aussi, devons-nous être chaque jour conscients de la responsabilité spirituelle qui pèse sur nous. Alors que le Seigneur vient bientôt nous chercher, que Dieu nous garde de la honte du reproche que les peuples qui partent en captivité pourraient nous faire : Oui ! votre Dieu est bel et bien le vrai Dieu ! Mais Il était si caché dans votre vie que nous n’avons pu Le voir !

lundi 4 mai 2009

Esaïe 45,14 à 17


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel : Les gains de l’Egypte et les profits de l’Ethiopie, Et ceux des Sabéens à la taille élevée, Passeront chez toi et seront à toi ; Ces peuples marcheront à ta suite, Ils passeront enchaînés, Ils se prosterneront devant toi, et te diront en suppliant: C’est auprès de toi seulement que se trouve Dieu, Et il n’y a point d’autre Dieu que lui. Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, sauveur ! Ils sont tous honteux et confus, Ils s’en vont tous avec ignominie, Les fabricateurs d’idoles. C’est par l’Eternel qu’Israël obtient le salut, Un salut éternel ; Vous ne serez ni honteux ni confus, Jusque dans l’éternité.

Réflexion

Renversement de situation

Conformément à l’annonce qui a déjà été faite : Esaïe 43,3, le retour d’Israël dans sa terre, sous l’impulsion de Cyrus, s’accompagnera pour 3 peuples précis de leur captivité par le même Cyrus. La conjonction de ces deux faits ne relèvera en rien du hasard, ceux qui en seront l’objet le comprenant bien. Si, en effet, pour un temps, l’exil et la disparition d’Israël avaient été pour ces peuples la preuve formelle que le Dieu d’Israël, contrairement à ce qu’on dit de Lui, n’était pas le seul et vrai Dieu, ce renversement de situation apportera un démenti évident à ce qui s’était dit. Aussi, croisant Israël qui sortait de sa captivité pendant qu’eux-mêmes y entraient, ces nations qui, jadis s’étaient peut-être réjouies de ce qui arrivait au peuple de Dieu, doivent le confesser et le reconnaître : " Oui ! C’est bien chez toi que se trouve Dieu et il n’y en a pas d’autre ! Toutes les idoles auxquelles nous avons cru ne sont que néant ! "

Une fois de plus, nous sommes avec cette confession et ces événements au cœur du projet que Dieu a pour Israël : faire de lui, par son vécu et son histoire, le témoin vivant de ce que Dieu est. Sur la scène de l’histoire, Israël est le peuple que Dieu met sur l’estrade afin de montrer et démontrer aux yeux de tous, et de manière irréfutable, qui Il est. Aussi, d’une certaine manière, Esaïe nous avertit-il ici de ne pas tirer de conclusions hâtives de ce que nous voyons se produire dans le peuple de Dieu. Il se peut que, pour un temps, les événements puissent donner l'impression que tout ce qu’on a dit et cru, au sujet de la relation étroite, particulière, personnelle, privilégiée qu’a le peuple de Dieu avec son Dieu paraisse être démenti. Cette impression n’est qu’apparence. Elle est provisoire. Son explication, loin de contredire le statut particulier du peuple de Dieu, au contraire le confirme. Moïse, déjà en son temps, l’a clairement dit. C’est parce qu’il est le peuple de Dieu qu’Israël sera, dans l’obéissance, (ou ici dans la grâce) l’objet de bénédictions extraordinaires et, dans la désobéissance, le sujet de châtiments terribles. Etre le peuple de Dieu, c’est inévitablement être le possesseur d’un statut à risque qui fait qu’à chaque privilège est attachée, en cas de défection, une perte correspondante ! Que Dieu nous donne d’en être nous aussi conscient !

Remarque finale intéressante : alors qu’Israël doute peut-être encore de lui-même et de son statut, ce sont finalement les autres qui, vivant le malheur, lui témoignent du bonheur qui est le sien d’être le peuple de Dieu. Etre l’objet de la grâce de Dieu n’est pas qu’une belle parole, mais une réalité qui se démontre par le fait que, quoi que ce soit que nous traversions, au bout du compte, une différence notoire existe entre le sort des élus (ceux qui sont l’objet de la grâce de Dieu) et celui de ceux qui ne le sont pas ! Que cette certitude, liée toute entière à la fidélité de Dieu à Son appel, habite en tout temps au plus profond de nos cœurs !