samedi 28 février 2009

Esaïe 33,17 à 24


Texte biblique

Tes yeux verront le roi dans sa magnificence, Ils contempleront le pays dans toute son étendue. Ton cœur se souviendra de la terreur : Où est le secrétaire, où est le trésorier ? Où est celui qui inspectait les tours ? Tu ne verras plus le peuple audacieux, Le peuple au langage obscur qu’on n’entend pas, A la langue barbare qu’on ne comprend pas. Regarde Sion, la cité de nos fêtes ! Tes yeux verront Jérusalem, séjour tranquille, Tente qui ne sera plus transportée, Dont les pieux ne seront jamais enlevés, Et dont les cordages ne seront point détachés. C’est là vraiment que l’Eternel est magnifique pour nous: Il nous tient lieu de fleuves, de vastes rivières, Où ne pénètrent point de navires à rames, Et que ne traverse aucun grand vaisseau. Car l’Eternel est notre juge, L’Eternel est notre législateur, L’Eternel est notre roi : C’est lui qui nous sauve. Tes cordages sont relâchés ; Ils ne serrent plus le pied du mât et ne tendent plus les voiles. Alors on partage la dépouille d’un immense butin ; Les boiteux même prennent part au pillage: Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.

Réflexion

Jérusalem délivrée

L’œuvre de justice et de purification de Dieu accomplie, aussi bien contre les adversaires du peuple de Dieu qu’en son sein, Esaïe nous transporte dans la vision joyeuse de ce que sera Jérusalem au temps du règne de Messie. Une fois de plus, de manière évidente, Esaïe utilise les situations contemporaines dans lesquelles il vit comme illustration, parabole de ce qui, de manière plus large et plus lointaine, se produira pour le peuple de Dieu au jour de la venue et du règne glorieux du Messie.

Si la venue en gloire du Messie sera synonyme de grandes bénédictions pour le peuple de Dieu longtemps opprimé, il est notoire qu’Esaïe mette en tête de liste de celles-ci le privilège donné aux Israélites vivant en ce temps de voir de leurs propres yeux leur Sauveur et leur Roi. A plusieurs reprises, l’Ecriture le montre : voir le Messie de ses propres yeux représente l’aspiration la plus élevée du croyant : Job 19,25 à 27. Jésus Lui-même considéra la demande des grecs qui voulait le voir comme le moment où Sa gloire doit être révélée : Jean 12,20 à 26. Nous ne pouvons comprendre ce que le fait de voir le Messie signifie que si nous saisissons ce que dit Jésus à ce sujet : celui qui L’a vu, dit-Il, a vu le Père : Jean 14,8-9. Voir Jésus sera la bénédiction première qui sera le lot de ceux qui vivront le temps de Sa venue en gloire. Pour nous qui vivons par la foi, nous ne le voyons pas avec nos yeux. Mais quel bonheur, quelle joie sont les nôtres lorsque, par la foi et par l’Esprit, les yeux de nos cœurs s’ouvrent et que, au travers de Sa parole déjà, nous le voyons. Beaucoup de choses peuvent réjouir le cœur, mais, comme le suggère Esaïe, aucune bénédiction dont nous pouvons être l’objet ne surpasse celle-ci. Depuis quand n’avons nous pas vu Jésus dans l’Ecriture ?

Si la bénédiction de voir Jésus est première, elle ne sera pas, pour Jérusalem, unique au temps de Sa venue. La venue de Jésus sera pour Jérusalem :

1. la fin du cauchemar de l’occupation et de la tyrannie : v 18 et 19. Ce qui est vrai pour Israël sur le plan terrestre l’est tout autant sur le plan spirituel pour chaque homme et chaque femme qui, par la foi, voit et reçoit Christ dans sa vie. Car, que nous le voulions ou non, il est impossible à quiconque de connaître de neutralité sur le plan spirituel. Si ce n’est pas Christ qui règne et qui occupe le territoire de notre vie (nos pensées, notre imagination, nos aspirations…) inévitablement ces domaines tombent sous la coupe de l’ennemi.

Le cauchemar de l’occupation a été tel, montre Esaïe, qu’Israël a du mal à réaliser qu’il est effectivement fini. Aussi faut-il au peuple tout un temps pour s’habituer à la nouvelle situation et quitter les réflexes de crainte ancrés solidement en lui par l’habitude de la présence de l’ennemi. Il n’est pas rare qu’étant libéré par Christ, le peuple de Dieu continue à vivre comme s’il était encore dans la servitude. Tous les psychologues le savent : il faut tout un temps pour des personnes longuement détenues en otage pour réapprendre à vivre en homme libre. La captivité ou l’occupation sont plus qu’un emprisonnement ou une domination. C’est aussi un conditionnement qui modèle une façon de vivre et de réagir.

Que Dieu nous donne par l’Esprit de saisir toutes les promesses de liberté qui sont les nôtres en Christ. Nous avons été appelés, dit Paul, à la liberté. Veillons donc à ne pas, par la force de l’habitude, nous replacer sous le joug d’un esclavage quelconque : Galates 5,1.

2. le début d’une ère de repos, de sécurité et d’abondance. S’il y bien une chose à laquelle Israël depuis son origine est habitué, c’est bien l’état de guerre. A se poser la question s’il y a une seule période de son histoire où elle n’ait pas été l’objet de menaces d’attaques, ou d’un projet de génocide de la part d’un ennemi ou d’un autre. Comme la venue du Messie inaugurera la fin de l’occupation, elle marquera aussi la fin de cet état permanent de guerre. L’ère de paix et de tranquillité dans laquelle entrera le peuple de Dieu sera d’autant magnifique pour lui qu’elle aura été, sous la conduite de l’Antichrist, précédée de la période d’hostilité la plus forte qu’Israël aura connu de toute son histoire : Zacharie 12,2-3.

Cette période messianique, révèle Esaïe, ne sera pas seulement pour Israël le moment de sa paix. Elle sera aussi le moment de l’abondance, Israël récoltant pour lui-même le butin de la défaite des nations. Alors s’accomplira pour le peuple de Dieu la bénédiction ancienne promise par Dieu : sous le règne de Christ, Israël sera, selon la promesse faite par Dieu pour lui, à cause de l’élection, la tête et non la queue du cortège des nations : Deutéronome 28,13.

Béni soit Dieu qui, en Christ, accomplit et réalise toutes Ses promesses et tous Ses projets. C’est en Lui seul que se trouve le OUI !

vendredi 27 février 2009

Esaïe 33,7 à 16


Texte biblique

Voici, les héros Poussent des cris au dehors ; Les messagers de paix Pleurent amèrement. Les routes sont désertes ; On ne passe plus dans les chemins. Il a rompu l’alliance, il méprise les villes, Il n’a de respect pour personne. Le pays est dans le deuil, dans la tristesse ; Le Liban est confus, languissant ; Le Saron est comme un désert ; Le Basan et le Carmel secouent leur feuillage. Maintenant je me lèverai, Dit l’Eternel, Maintenant je serai exalté, Maintenant je serai élevé. Vous avez conçu du foin, Vous enfanterez de la paille ; Votre souffle, C’est un feu qui vous consumera. Les peuples seront Des fournaises de chaux, Des épines coupées Qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes loin, écoutez ce que j’ai fait ! Et vous qui êtes près, sachez quelle est ma puissance ! Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un tremblement saisit les impies : Qui de nous pourra rester auprès d'un feu dévorant ? Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles ? – Celui qui marche dans la justice, Et qui parle selon la droiture, Qui méprise un gain acquis par extorsion, Qui secoue les mains pour ne pas accepter un présent, Qui ferme l’oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires, Et qui se bande les yeux pour ne pas voir le mal, Celui–là habitera dans des lieux élevés ; Des rochers fortifiés seront sa retraite ; Du pain lui sera donné, De l'eau lui sera assurée.

Réflexion

Evénements et conséquences :

Si la défaite de l’Assyrie est, de manière ultime, à cause du Seigneur, certaine, c’est à la confrontation avec l’armée ennemie que, pour l’heure, doit faire face le peuple de Dieu. Comme il en est pour tout choc auquel nous sommes confrontés, cette confrontation n’a pas que des incidences physiques sur le peuple de Dieu. Elle est aussi un moyen que Dieu utilise pour mettre en lumière les pensées des cœurs et révéler le positionnement de chacun à Son égard. Dans son analyse de la situation et sa vision sur la façon avec laquelle les choses vont tourner, Esaïe discerne clairement ici 2 étapes dans le déroulement des faits. Mais là n’est pas pour le prophète le plus important. Plus que les événements extérieurs, ce qui compte pour lui est l’effet, les questions, le jugement que ces événements représentent pour chacun face à Dieu :

1ère étape : l’étape de l’attaque assyrienne, attaque qui est le résultat d’une trahison, le voyage des messagers de paix envoyés par Ezéchias pour éviter la guerre, malgré la rançon versée n’ayant servi à rien. Ezéchias fait ici peut-être l’expérience que, si ce n’est de Dieu que vient notre salut, toute entreprise humaine pour le susciter ne sert à rien.. Aussi la perspective de l’attaque assyrienne est tout sauf réjouissante, Juda et Israël connaissant la réputation de cruauté impitoyable de leur adversaire.

2ème étape : celle de l’intervention du Seigneur. A travers elle, l’Assyrie va apprendre à connaître le Dieu d’Israël. Son orgueil sera abaissé. Curieusement, cette œuvre de Dieu contre les assyriens ne va pas provoquer d’effroi et de peur que dans les rangs de l’armée assyrienne. Elle sera aussi pour les pécheurs qui vivent en Sion un avertissement sévère de ce qu’eux aussi vivront lorsqu’ils devront faire face au jugement de la sainteté de Dieu sur leurs vies.

Esaïe nous rappelle ici une vérité, qu’en tant que peuple de Dieu, nous serions aussi avisés d’entendre. Car le jugement qui vient sur le monde n’est pas d’abord un jugement contre des peuples, mais contre le péché. Or, Dieu n’admet pas davantage la présence du péché au sein de Son peuple, de ceux qui portent Son nom, qu’il ne l’admet dans le monde. La prédication d’Esaïe rejoint totalement celle de Jean-Baptiste s’adressant aux juifs de son temps. Il ne suffit pas, montre-t-il, de se réclamer du nom d’Abraham pour être à l’abri : Luc 3,7 à 9. La cognée du jugement de Dieu s’attaque à la racine et tout arbre qui ne porte pas le fruit attendu par Dieu sera abattu.

Ce fruit attendu par Dieu, Esaïe nous le rappelle. Il consiste d’abord en attitudes et en œuvres de justice. Honnêteté, droiture, vérité, éloignement du mal : c’est sur la base de ce que nous aurons fait avec les membres que Dieu nous a donné (Esaïe revient ici sur la triolgie célèbre des mains, des yeux et des oreilles) pour agir que se fondent les critères du jugement de Dieu sur chacun. C’est, montre Esaïe, tous les jours de notre vie, dans les détails de la façon avec laquelle nous agissons, que nous nous préparons à la rencontre de Dieu. Si nous nous jugeons nous-mêmes, rappelle Paul, nous n’aurons pas besoin d’être jugé. Si, par contre, nous refusons de nous juger à la lumière de la connaissance que nous avons de Dieu, alors inévitablement il nous faudra faire face au feu douloureux du jugement de Dieu qui seul, a le pouvoir de consumer et faire disparaître de notre vie ce qui Lui fait honte.

Accorde-moi, ô Dieu, une conscience toujours plus forte de la gravité du péché dans ma vie, ainsi qu’en esprit de repentance profond à son égard. Soutiens-moi, comme David te l’a aussi demandé, par un esprit de bonne volonté, car, je le reconnais, sans Toi, je n’ai ni force, ni volonté, ni ardeur pour marcher dans la sainteté !

jeudi 26 février 2009

Esaïe 33,1 à 6


Texte biblique

Malheur à toi qui ravages, et qui n’as pas été ravagé ! Qui pilles, et qu’on n’a pas encore pillé ! Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé ; Quand tu auras achevé de piller, on te pillera. Eternel, aie pitié de nous ! Nous espérons en toi. Sois notre aide chaque matin, Et notre délivrance au temps de la détresse ! Quand ta voix retentit, Les peuples fuient ; Quand tu te lèves, Les nations se dispersent. On moissonne votre butin, Comme moissonne la sauterelle ; On se précipite dessus, Comme se précipitent les sauterelles. L’Eternel est élevé, Car il habite en haut ; Il remplit Sion De droiture et de justice. Tes jours seront en sûreté ; La sagesse et l’intelligence sont une source de salut ; La crainte de l’Eternel, C’est là le trésor de Sion.

Réflexion

Le Seigneur, espoir de Son peuple :

A la fois visionnaire et homme de son temps, Esaïe, en tant que prophète, vit dans un mouvement continuel entre le présent et l’avenir. Alors que les versets du chapitre précédent nous avaient projeté au jour du règne glorieux du Messie, nous revenons avec ce chapitre à la situation contemporaine, immédiate dans laquelle vit Esaïe. Ce mouvement continuel qui, du présent va vers l’avenir, est sans nul doute l’une des marques de fabrique les plus certaines de la vocation divine du prophète. Car autant le prophète est amené à répondre aux interrogations de ses contemporains sur ce qui va se produire demain, autant, par l’Esprit de Dieu, il est capable d’identifier dans le vécu du présent les principes spirituels qui vont, pour l’avenir, orienter les événements qui se produiront. Cette double lecture continuelle du prophète n’est cependant pas le fruit du hasard, de la subjectivité ou de l’interprétation particulière. Elle s’appuie chez Esaïe à la fois sur l’inspiration (car personne ne se décrète prophète) et sur une connaissance personnelle de Dieu et de Sa Parole profonde et enracinée.

Après avoir été projeté dans le futur glorieux des derniers temps, Esaïe revient ici au présent. Après s’être adressé à Israël et Juda, Esaïe ouvre ce chapitre en s’adressant de nouveau à son ennemi immédiat. Si Israël est, en effet, l’objet continuel de la prophétie, tout ce qui le touche en devient inévitablement aussi un sujet. Fort de la certitude qui l’anime au sujet du caractère indestructible du peuple de Dieu, Esaïe annonce déjà ici à l’Assyrie, alors en pleine période ascendante de conquêtes, sa fin. Notons que seule la foi peut permettre à Esaïe de proclamer un tel message, aucun indice actuel ne lui permettant de l’entrevoir. Le premier paramètre d’interprétation de l’histoire est, dans la vision du prophète, ce que lui enseigne la connaissance qu’il a de Dieu, non les supputations qu’il pourrait faire de l’analyse des événements du temps présent. Sur la base de cette connaissance, Esaïe le dit, il en est certain : après avoir ravagé les autres, l’Assyrie, à son tour, sera ravagée par les autres.

Pour autant l’annonce d’Esaïe sur l’Assyrie ne doit pas pousser Israël à une euphorie exagérée. Car pour l’heure la menace de la puissance assyrienne est réelle. Aussi Esaïe invite-t-il Son peuple, par l’exemple, à la prière, une prière qui se doit d’être communautaire. Si l’action de Dieu seule peut mettre un terme à l’arrogance de l’Assyrie, cette action pour se faire doit rencontrer la prière humble, fervente, du peuple de Dieu, prière qui exprime sa certitude que c’est de Lui seul que peut venir son salut. Il y a parfois dans le peuple de Dieu une attitude exagérée et malsaine de triomphalisme par rapport à l’ennemi. Croyons bien que si nous devions seuls lui faire face, il nous écraserait. Aussi, c’est dans l’humilité et le sentiment de notre totale dépendance que nous devons crier à Dieu et Lui exprimer notre attente de Son secours en notre faveur par la foi. Nulle part, nous ne voyons ici Israël, fort de sa foi, aller narguer les assyriens. Esaïe les invite à se tenir à genoux humblement vers Dieu, non debout de façon présomptueuse face à l’adversaire. Cette position d’humilité face à Dieu est la seule qui convienne. Que Dieu nous donne de nous en souvenir !

mercredi 25 février 2009

Esaïe 32, 15 à 20


Texte biblique

Jusqu’à ce que l’esprit soit répandu d’en haut sur nous, Et que le désert se change en verger, Et que le verger soit considéré comme une forêt. Alors la droiture habitera dans le désert, Et la justice aura sa demeure dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, Et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, Dans des habitations sûres, Dans des asiles tranquilles. Mais la forêt sera précipitée sous la grêle, Et la ville profondément abaissée. Heureux vous qui partout semez le long des eaux, Et qui laissez sans entraves le pied du bœuf et de l’âne !

Réflexion

L’optimisme de la foi

Si le message d’Esaïe a pour but premier de détruire l’optimisme trompeur de ses contemporains, optimisme construit sur le sable de leur légèreté, il n’en est pas pour autant que pessimiste. Car, montre ici Esaïe, il est impossible qu’en fin de course l’œuvre de Dieu, Son dessein, se termine par un échec. Si donc Esaïe est, pour ce qui concerne l’avenir immédiat d’Israël , totalement pessimiste, il est tout autant pour ce qui touche au projet de Dieu avec lui totalement optimiste. Alors qu’Esaïe vit avec ses frères de sang sous le régime de la loi, on pourrait croire que l’optimisme dont il fait preuve est le résultat dans son cœur de l’espoir de voir enfin son peuple se repentir et revenir à Dieu. Il n’en est rien. Malgré les changements et les améliorations ponctuelles qu’elles apportent, Esaïe sait à quel point l’œuvre et les périodes de repentance qu’a pu connaître Israël ont été brèves, rapidement interrompues et finalement décevantes.

Aussi l’optimisme d’Esaïe pour un avenir fait de paix, de prospérité et de sécurité pour Israël ne repose-t-il pas sur l’homme, mais totalement sur l’œuvre et l’acte de grâce de Dieu pour les Siens. Esaïe le souligne ici fortement : s’il y a un avenir possible pour Israël, comme pour nous, cela tient exclusivement à ce que Dieu, par le souffle de Son Esprit fait et opère en nous et pour nous. Sachons-le et croyons-le bien : même le plus fort de nos désirs pour suivre Dieu et Lui obéir ne saurait représenter une base fiable et durable pour vivre Sa bénédiction. L’œuvre de Dieu ne tient qu’à ce que Dieu, dans Sa grâce, fait pour nous. Le fruit de l’œuvre de Dieu n’est que le produit de l’action de Son Esprit, action qui est le fruit de Sa grâce seule. L’apôtre Paul qui, dans son épître aux romains, développe largement ce sujet, le souligne fortement par sa conclusion : " Dieu, dit-il, a enfermé tous les humains dans leur refus d’obéir, pour avoir compassion de tous : Rom 11,32. " L’histoire de l’œuvre de Dieu dans le monde, comme en Israël, n’est que l’histoire de Sa grâce envers tous les peuples. L’histoire de l’œuvre de Dieu dans ma vie également.

Si pour nous, l’œuvre de la grâce et de l’Esprit de Dieu se traduit essentiellement par des bénédictions spirituelles : cf Ephésiens 1, elle se traduira pour Israël,, sous le gouvernement du Messie et selon l’objectif premier de son élection, par une bénédiction sans pareille pour sa terre. Alors que de tout temps Israël aura connu l’angoisse, le temps de la visite de Dieu sera un temps d’abondance, de paix, de justice et de tranquillité sans pareille. Ce sont aussi ses fruits que, par le Saint-Esprit, Dieu fait naître et germer en nous. Qu’Il me donne, nous donne de les aimer t d’en jouir passionnément !

lundi 23 février 2009

Esaïe 32,9 à 14


Texte biblique

Femmes insouciantes, Levez–vous, écoutez ma voix ! Filles indolentes, Prêtez l'oreille à ma parole ! Dans un an et quelques jours, Vous tremblerez, indolentes ; Car c’en est fait de la vendange, La récolte n’arrivera pas. Soyez dans l'effroi, insouciantes ! Tremblez, indolentes ! Déshabillez–vous, mettez–vous à nu Et ceignez vos reins ! On se frappe le sein, Au souvenir de la beauté des champs Et de la fécondité des vignes. Sur la terre de mon peuple Croissent les épines et les ronces, Même dans toutes les maisons de plaisance De la cité joyeuse. Le palais est abandonné, La ville bruyante est délaissée ; La colline et la tour serviront à jamais de cavernes ; Les ânes sauvages y joueront, les troupeaux y paîtront.

Réflexion

Message aux optimistes

Alors que toutes les preuves et les signes du jugement sont là, il y a toujours, montre ici Esaïe, une frange de la population qui restera malgré tout optimiste, persuadée qu’elle est que la tourmente par laquelle elle passe ou qui est devant elle, n’est que passagère ou temporaire. Cette frange de la population à laquelle Esaïe s’adresse ici est essentiellement composée des femmes et des filles de Jérusalem. La raison pour laquelle le prophète cible son message envers elle tient peut-être essentiellement à une choses : c’est que, nous l’avons vu, dans les causes de jugement première qu’Esaïe établit, les femmes, à cause de leur légèreté et de leur arrogance dans la tenue vestimentaire comme le comportement, occupent une place de choix : Esaïe 3,16 à 24. Le double message qu’Esaïe adresse aux femmes met en valeur une vérité importante : c’est le fait que, en temps de crise et de jugement, seules les personnes légères sont encore capables d’optimisme. Cet optimisme, qui s’apparente à une confiance aveugle construite sur une absence complète de lucidité et de réalisme, n’a rien à voir avec la foi qui, toujours, s’exerce, non sur le déni, mais sur le terrain solide de la réalité.

Aussi Esaïe n’hésite-t-il pas ici, en temps que porte-parole de Dieu et de la vérité, à saper ce bel optimisme en annonçant à brève échéance et dans un délai de temps vérifiable la ruine et l’effondrement complet de ce qui fait l’objet présent de la joie des optimistes. Car, mis à part l’aveuglement, il apparaît ici que l’optimisme a une autre raison : c’est l’attachement profond que l’on a aux choses matérielles auxquelles on tient. Cet attachement est si fort que, face à la menace de tout perdre, le cœur réagit en s’illusionnant par de faux espoirs.

Il se peut qu’en tant que témoin de Dieu dans ce temps troublé, nous passions pour des oiseaux de mauvaise augure. Mais nous devons le dire : il arrivera un temps où le monde ne se relèvera pas de la crise qui va le frapper. Aussi le réalisme consiste-t-il, non à nier, mais à se préparer à ce qui vient à court, moyen, ou plus ou moins long terme. Il faut, avant que le règne du Christ se produise, que soit détruit complètement le système présent et les erreurs sur lesquels il est construit. Que le Seigneur nous donne dans la foi un optimisme profond en Lui et non dans les choses passagères et périssables de ce monde !

samedi 21 février 2009

Esaïe 32,6 à 8


Texte biblique

Car l’insensé profère des folies, Et son cœur s’adonne au mal, Pour commettre l’impiété, Et dire des faussetés contre l’Eternel, Pour laisser à vide l’âme de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif. Les armes du fourbe sont pernicieuses ; Il forme de coupables desseins, Pour perdre les malheureux par des paroles mensongères, Même quand la cause du pauvre est juste. Mais celui qui est noble forme de nobles desseins, Et il persévère dans ses nobles desseins.

Réflexion

Les marques du règne de la folie

En contraste avec le règne du Messie, Esaïe montre ensuite ce par quoi est marqué le règne du fou, le fou s’entendant par l’homme rebelle à Dieu, type dont l’incarnation suprême sera, à la fin des temps, l’antichrist. Reprenant certains des aspects évoqués plus haut, Esaïe souligne le contraste, l’opposition de nature complète entre le fou et le Messie, opposition visible dans :

1. les paroles et les discours qui sortent de sa bouche : des discours marqués par la démesure dans l’orgueil, l’arrogance, le blasphème : cf Apoc 13,5. De même que Jésus est d’abord la Parole, le fou est d’abord une bouche de laquelle sort la malédiction, une source d’eau mauvaise et amère : cf Jacques 3,10.

2. les projets que trame son cœur. Comme il en a été pour le Christ, les œuvres et les projets du fou témoignent de l’esprit qui l’habite. Elle mettent en valeur, en tant que fils, quel est le père qui l’inspire : un père, dit Jésus, dont le fonds est dénué de toute vérité et de toute bonté : cf Jean 8,44. De même que par le Christ, toute la beauté de la Personne invisible de Dieu s’est incarné et a été rendue visible, par le fou, toute la laideur, la cruauté du diable seront faites chair et révélées au monde. Si un homme comme Hitler ne l’était pas, pouvons-nous imaginer ce qu’il sera ?

3.son attitude envers Dieu marquée par la vulgarité, l’injure et l’irrespect le plus total. S’il existe une caractéristique commune à tous ceux qui sont marqués par la folie, c’est bien l’irrespect dont ils font preuve à l’égard des gloires : cf Jude v 8.

4. les effets sociaux de sa royauté : ils sont catastrophiques pour les plus faibles et les démunis. Malgré peut-être de belles promesses, l’œuvre du fou se révélera terriblement décevante et illusoire, surtout pour tous ceux qui, dans leur dénuement et leur détresse se seront attendus à lui pour être secourus et soulagés. Il sera pour le monde tout le contraire de ce que le Christ a été pour ceux qui, en Son temps, ont bénéficié de Ses œuvres et de Ses actes. A contrario du règne de la justice, caractéristique dominante du règne du Messie : v 1, la royauté du fou sera celle du non respect total du droit et de l’exploitation honteuse des plus faibles.

La conclusion d’Esaïe au sujet de ce contraste est, en quelque sorte, que c’est à au fruit que l’on reconnaît l’arbre. C’est, dans la durée, dans les actes d’une personne que l’on reconnaît ce qui l’habite et ce qui l’inspire. Il est impossible qu’un bon arbre produise de mauvais fruits et un mauvais arbre de bons fruits. Que le Seigneur nous donne à nous, Ses disciples, un cœur résolu à faire le bien et à y persévérer, convaincu par l’Esprit que c’est là la voie royale à laquelle notre Père nous appelle !

vendredi 20 février 2009

Esaïe 32,4 à 6


Texte biblique

Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre, Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement. On ne donnera plus à l’insensé le nom de noble, Ni au fourbe celui de magnanime. Car l’insensé profère des folies, Et son cœur s’adonne au mal, Pour commettre l’impiété, Et dire des faussetés contre l’Eternel, Pour laisser à vide l’âme de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif.

Réflexion

Autres marques du règne du Messie

1. au niveau du contenu des affections dont le cœur s’éprendra. S’il y a une chose dont nous ne sommes pas conscients, éloignés de Dieu, c’est bien de la légèreté de notre cœur. Alors que devant nous et autour de nous, nous avons toutes les preuves de la gravité de notre situation : mort inéluctable, jugement de Dieu, domination du péché, de la chair et du diable sur le monde, nous nous comportons souvent comme si toutes ces choses n’existaient pas. Indifférents à ces questions qui, pourtant, constituent les vérités ultimes à laquelle inévitablement chacun devra, qu’il le veuille ou non, être confronté, nous pouvons, paradoxalement, faire preuve d’une préoccupation et d’une passion sans mesure pour des choses ou des causes qui n’ont ni consistance, ni durée.

Aussi, incontestablement, l’un des effets les plus visibles de la connaissance de Christ dans une vie est ce changement visible qu’elle opère dans nos affections. La légèreté dont le cœur était coutumier fait place, dit Esaïe, à l’intelligence qui, dans la pensée biblique, ne se comprend pas d’abord en termes de capacités intellectuelles, mais de sagesse. Il se peut qu’au regard de ceux qui ne Le connaissent pas, les disciples de Christ paraissent comme des rabat-joie. En vérité, il n’en est rien. Ce qui a changé par rapport au passé est ce qui fait l’objet de leur joie. Habités par un nouvel esprit, c’est toute la vision qu’ils avaient de la vie, du monde et de leur place en son sein qui a été modifiée. Aussi n’est-il pas étrange que ce qui les habite et les préoccupe diffère totalement de ce à quoi ils donnaient leur cœur et leur temps dans le passé. Alors que seul le présent, la satisfaction immédiate de leurs désirs comptaient, c’est l’éternité, la conscience de sa responsabilité devant Dieu qui, en Christ, sont entrées dans la vie, apportant un poids et un fardeau qui, c’est vrai, sont désormais incompatibles avec la légèreté.

2. au niveau du langage : ce changement opéré au niveau du langage peut se comprendre aussi bien sur le plan physique que psychologique. Autant le Christ est capable de délier la langue d’un homme qui a des difficultés à parler, autant, par Sa présence, est-il capable de faire d’un homme peu cultivé un sage, plein d’assurance dans ce qu’il affirme. Au-delà des miracles qui s’opéraient par leurs mains, les Evangiles et le livre des Actes rapportent qu’un des plus grands sujets d’étonnement de ceux qui connurent Jésus et les apôtres, était la connaissance spirituelle dont ils faisaient preuve sans avoir étudié, et la fermeté de leurs convictions : Jean 7,15 ; Actes 4,13. Oui ! Le Christ a la capacité de changer notre langage. Il peut faire de nous, hommes incertains, timides, ignorants, des témoins pleins d’assurance et de connaissance. Que nos paroles et notre enthousiasme pour Lui soient aussi la preuve de la vie nouvelle que nous avons reçue de Lui.

3. au niveau de la façon de nommer les choses. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet. Le nom que l’on donne à une chose, disait quelqu’un, n’est pas seulement un renseignement, mais un enseignement. Le nom, en effet, n’est pas qu’une façon de désigner. Il traduit également la vision que l’on a d’une chose. L’un des effets les plus marquants et les plus pervers opérés par l’œuvre du péché (et du diable) dans l’humanité est l’inversion que celle-ci a opéré dans nos esprits en ce qui concerne la façon de nommer la réalité. Dieu, qui était notre ami, est devenu notre ennemi. Le bien est devenu mal, non pas dans le fait que nous serions incapables d’en comprendre la justesse, mais à cause de la contrariété qu’il représente à l’égard de nos désirs désormais mauvais et égocentriques. Aussi, plus le temps passe, plus nous assistons à un changement de désignation des choses, changement tel qu’au lieu de décrire leur nature, le nom nouveau qu’on donne aux choses les dépouille de leur identité première. Or, la façon avec laquelle on désigne une chose n’est pas bénigne. Si, pour une génération, elle peut encore représenter une rupture avec la façon avec laquelle on la considérait jusqu’alors, elle devient, pour la génération qui la suit, la norme. Alors que, par exemple, dans le passé, préserver la vie intra utérine était un devoir, la détruire aujourd’hui devient un droit. Alors que, dans le passé, croire à la Vérité était signe de stabilité, l’affirmer aujourd’hui passe pour du fanatisme. Il y a bien des façons de mesurer les changements qui s’opèrent dans la mentalité d’un peuple ou d’une société. Mais l’une des plus fiables est sans aucun doute dans les noms nouveaux qu’elle donne aux choses anciennes.

Aussi, ce n’est pas en vain que Jésus, le Fils de Dieu, est appelé la Parole. Car par elle nous vient de la part de Dieu la juste désignation des choses. Si nous voulons vivre avec le Christ, nous devrons nous y habituer. Sa conception des choses ne suit ni n’épouse en rien l’évolution du temps ou des mœurs. Non pas que le Christ ne soit pas moderne. Il l’est dans le sens que Lui seul a le pouvoir de répondre aux aspirations et aux besoins profonds, toujours les mêmes, du cœur. Mais, parce qu’Il et la vérité, le Christ, et Dieu avec Lui, ne changera pas l’avis qu’Il a sur les choses. Le péché reste un acte mauvais, dont nous sommes coupables et dont nous sommes redevables à Dieu. Quoi que nous disions et que nous fassions pour en atténuer la conscience, il est impossible que ce qui, par nature, est mauvais, ne le soit plus parce que nous l’aurions décidé ou par un simple changement de désignation. Face à Dieu, nous devrons accepter de nous entendre dire de Sa bouche ce qu’Il pense de nos actes. Et pour Dieu, quel que soit l’habillage que nous leur donnons par la façon avec laquelle nous les appelons, un mensonge reste un mensonge, un crime, un crime et un adultère, une trahison. Ayons le courage dans nos vies d’appeler, par le nom que Dieu leur donne, les fautes que nous commettons : c’est la condition sine qua non de Sa grâce et de Son pardon !

jeudi 19 février 2009

Esaïe 32,1 à 3


Texte biblique

Alors le roi régnera selon la justice, Et les princes gouverneront avec droiture. Chacun sera comme un abri contre le vent, Et un refuge contre la tempête, Comme des courants d’eau dans un lieu desséché, Comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus bouchés, Et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives.

Réflexion

L’appel au retour à Dieu lancé, Esaïe poursuit sa prédication en soulevant le contraste fort entre le règne du Messie avec celui de l’insensé qui, dans l’histoire de la fin des temps, le précédera :

Les marques du règne du Messie :

La marque dominante et première du règne du Messie sera celle de la justice. C’est en ce temps là seul, dit Esaïe, que l’exercice du pouvoir, par ceux qui Lui seront associés, se fera en vue du bien et de l’intérêt des défavorisés. Car, montre Esaïe, telle est pour Dieu la mission première des autorités. Les autorités établies par Dieu pour le gouvernement du monde ne le sont pas pour elles, mais pour être de Sa part les agents de Sa miséricorde et de Sa grâce envers les nécessiteux. Or, seul un règne marqué au plus haut niveau par la justice et l’équité a le pouvoir d’être une source de réconfort et de consolation pour les plus faibles et les plus pauvres.

Si les effets sociaux du règne de la justice seront, en terme de changement, les plus visibles, ils ne sont cependant pas premiers. Ce qui l’est, comme c’est toujours le cas, est d’abord ce qui se passe dans les cœurs et les esprits. Un véritable changement dans les actes et les comportements ne peut procéder que d’une seule source : un changement profond dans les mentalités. Ce changement, opéré par la connaissance du Messie, se manifestera de manière distincte à plusieurs niveaux :

1. au niveau du regard : les yeux de ceux qui voient ne seront plus hagards, perdus, embués, obscurcis par le spectacles désolant de la dépravation. Les yeux auront le regard clair et joyeux que procure le plaisir de vivre dans le bien

2. au niveau de l’écoute : les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Attentives pour prêter attention à ce qui compte et est important, non pour se rassasier de grivoiseries et d’insanités.

Avec ces deux changements, Esaïe souligne une vérité à laquelle il est vital pour nous de prêter attention si, en tant que disciples de Christ, nous voulons vivre une vie à Sa gloire. Cette vérité est que c’est essentiellement par le canal des yeux et des oreilles qu’entre ce qui marque, modèle et affecte notre âme. On ne saurait trop exagérer l’importance que la Bible donne à ces points : l’œil est la lampe du corps. Sourds et aveugles sont les termes qui, utilisés par Dieu, reviennent le plus souvent pour décrire la réalité de notre état spirituel. Que le Seigneur garde nos yeux et nos oreilles ouverts et attentifs à ce qu’Il veut nous dire.

mercredi 18 février 2009

Esaïe 31,4 à 9


Texte biblique

Car ainsi m’a parlé l’Eternel : Comme le lion, comme le lionceau rugit sur sa proie, Et, malgré tous les bergers rassemblés contre lui, Ne se laisse ni effrayer par leur voix, Ni intimider par leur nombre ; De même l’Eternel des armées descendra Pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline. Comme des oiseaux déploient les ailes sur leur couvée, Ainsi l’Eternel des armées étendra sa protection sur Jérusalem ; Il protégera et délivrera, Il épargnera et sauvera. Revenez à celui dont on s’est profondément détourné, Enfants d’Israël . En ce jour, chacun rejettera ses idoles d’argent et ses idoles d’or, Que vous vous êtes fabriquées de vos mains criminelles. Et l’Assyrien tombera sous un glaive qui n’est pas celui d’un homme, Et un glaive qui n’est pas celui d’un homme le dévorera ; Il s’enfuira devant le glaive, Et ses jeunes guerriers seront asservis. Son rocher s’enfuira d’épouvante, Et ses chefs trembleront devant la bannière, Dit l’Eternel, qui a son feu dans Sion Et sa fournaise dans Jérusalem.

Réflexion

Les œuvres du Seigneur :

Désireux d’encourager les israélites à regarder à Dieu pour leur salut, Esaïe leur communique de Sa part une double comparaison destinée à leur montrer dans la situation :

comment Dieu se sent face à Ses adversaires nombreux assemblés contre Lui. Contre Lui s’entend, ce qui devrait donner un encouragement supplémentaire aux israélites pour Lui faire confiance, contre Son peuple : cf Actes 9,5. Car Dieu se considère, témoignage de Sa grande fidélité malgré toutes leurs défections, encore lié à lui . Pour que vous compreniez comment Dieu se sent face à la menace que représente les puissances ennemies coalisées contre vous, représentez vous, dit Esaïe à Son peuple, Dieu dans la peau d’un jeune lion plein de force qui a face à lui une multitude de bergers. Ni leur nombre, ni leurs armes n’ont le pouvoir de l’effrayer ou de l’intimider. Le lion, dit Esaïe, roi des animaux, symbole de courage et de force, tant sa supériorité est évidente, ne connaît ni l’appréhension, ni la crainte. Face à lui, ce sont ses adversaires qui tremblent, sachant qui il est, et non l’inverse.

ce que Dieu veut être pour les Siens : si Dieu est le lion pour Ses ennemis, Esaïe le compare ensuite à l’aigle (ou tout autre oiseau) qui, du haut du ciel, étend ses ailes pour protéger sa couvée, un Dieu proche des Siens, prêt s’il le faut à sacrifier Sa vie pour leur salut. Oui, quelle que soit la menace qui se profile à l’horizon, Dieu, dit Esaïe, est capable d’assurer à la fois protection et salut aux Siens. Qu’il nous donne chaque jour de ne jamais en douter !

Lion pour Ses ennemis, poule (cf : Matthieu 23,37) pour les Siens, telle est notre Dieu encore aujourd’hui !

Une seule condition, conclut Esaïe, est nécessaire pour que Dieu soit pour Ses ennemis et Son peuple ce qu’Il veut ou peut être. Cette condition, sans cesse rappelée dans l’Ecriture, est toujours la même : que celui-ci revienne à Lui, qu’il quitte et abandonne son attitude et son esprit de révolte contre Lui, qu’il cesse, comble de la sottise, de se comporter envers Dieu comme un ennemi, un adversaire ou un opposant. Esaïe le dit ici clairement : le véritable problème du peuple de Dieu n’est pas d’abord dans le fait qu’il est l’objet de l’hostilité de ses ennemis . Il est dans l’hostilité que ce peuple manifeste envers Celui qui n’a à son égard que des desseins de bonté et de bienveillance. C’est donc à un véritable renversement de mentalité qu’Esaïe appelle le peuple de Dieu., renversement qui ne doit pas seulement se satisfaire d’intentions, mais qui doit être suivi d’actes concret de destruction des objets au travers desquels leur rébellion s’est incarnée contre lui. Il est impossible en effet, à plus ou moins long terme, que service et rébellion restent à l’état d’intentions. Toujours inévitablement, l’un comme l’autre se concrétisent par des actes.

Le peuple de Dieu revenant à Lui, Dieu le certifie : Il ne lui faudra pas longtemps pour mettre un terme aux desseins meurtriers de l’Assyrien contre lui. Dieu n’attend que notre repentance pour libérer Sa puissance contre nos adversaires. Que Dieu me trouve aujourd'hui dans les conditions Le permettant !

mardi 17 février 2009

Esaïe 31,1 à 3


Texte biblique

Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du secours, Qui s’appuient sur des chevaux, Et se fient à la multitude des chars et à la force des cavaliers, Mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël, Et ne recherchent pas l’Eternel ! Lui aussi, cependant, il est sage, il fait venir le malheur, Et ne retire point ses paroles ; Il s’élève contre la maison des méchants, Et contre le secours de ceux qui commettent l’iniquité. L’Egyptien est homme et non dieu ; Ses chevaux sont chair et non esprit. Quand l’Eternel étendra sa main, Le protecteur chancellera, le protégé tombera, Et tous ensemble ils périront.

Réflexion

Erreur dans la recherche :

Toujours en lien avec l’actualité de ce qu’il vit, Esaïe prophétise ici un nouveau malheur au sujet de ceux qui, effrayés par la menace assyrienne, sont partis en Egypte pour chercher secours et abri auprès des chevaux et des chars du Pharaon. Deux choses principales, montre le prophète, motivent la démarche des israélites se rendant en Egypte : le grand nombre des chars et des attelages qui composent l’armée égyptienne et la solidité et la puissance dont ils semblent faire preuve. Tout le raisonnement des israélites repose ainsi sur une comparaison, sur l’évaluation humaine des forces en présence. Soupesant la force et la puissance de l’armée assyrienne, les israélites ont ouvert les yeux pour voir qui, autour d’eux, aurait la capacité de s’y opposer et, éventuellement, de la vaincre. Cette recherche entreprise, la conclusion des israélites s’imposa d’elle-même : seul l’Egypte le peux. D’où la démarche, déjà condamnée par Esaïe : 30,6-7, de l’envoi de la délégation d’émissaires israélites vers l’Egypte.

Alors que les émissaires israélites sont en route, Esaïe annonce d’avance la déception que sera en bout de course de cette démarche entreprise auprès de l’Egypte. Car, à la lumière de la connaissance de Dieu, il y a, de manière évidente, erreur dans l’orientation prise par les israélites dans la recherche d’un secours. Qui, en effet, plus que Dieu, dit Esaïe, fait le poids face à la puissance assyrienne. Lui qui, dans le passé, a sauvé les israélites de l’Egypte, n’a-t-Il pas justement démontré la supériorité de Sa puissance sur tout autre pouvoir ? N’a-Il pas en ce temps fait la preuve que Lui seul est capable de contrarier et de réduire à néant les desseins des malfaisants envers les Siens ? Pourquoi donc le peuple de Dieu cherche-t-il du secours auprès d’une puissance de moindre importance, alors qu’il peut avoir pour et avec Lui le Tout-Puissant ! C’est cette logique, issue de l’incrédulité du peuple de Dieu, que, de Sa part, Esaïe ici condamne et fustige.

Comme c’est souvent le cas pour nous aussi, Israël n’écoutera pas. Il faudra donc que ce soit par le malheur qu’il fasse l’expérience du bon sens des paroles du prophète. Il en est toujours ainsi avec Dieu. Ecoutée ou non, Sa Parole s’accomplit, pour notre bien si elle est entendue, pour notre malheur si elle est mise de côté.

samedi 14 février 2009

Esaïe 30,27 à 33


Texte biblique

Voici, le nom de l’Eternel vient de loin ; Sa colère est ardente, c’est un violent incendie ; Ses lèvres sont pleines de fureur, Et sa langue est comme un feu dévorant ; Son souffle est comme un torrent débordé qui atteint jusqu’au cou, Pour cribler les nations avec le crible de la destruction, Et comme un mors trompeur Entre les mâchoires des peuples. Vous chanterez comme la nuit où l’on célèbre la fête, Vous aurez le cœur joyeux comme celui qui marche au son de la flûte, Pour aller à la montagne de l’Eternel, vers le rocher d’Israël. Et l’Eternel fera retentir sa voix majestueuse, Il montrera son bras prêt à frapper, Dans l’ardeur de sa colère, Au milieu de la flamme d’un feu dévorant, De l’inondation, de la tempête et des pierres de grêle. A la voix de l’Eternel, l’Assyrien tremblera ; L’Eternel le frappera de sa verge. A chaque coup de la verge qui lui est destinée, Et que l’Eternel fera tomber sur lui, On entendra les tambourins et les harpes ; L’Eternel combattra contre lui à main levée. Depuis longtemps un bûcher est préparé, Il est préparé pour le roi, Il est profond, il est vaste ; Son bûcher, c’est du feu et du bois en abondance ; Le souffle de l’Eternel l’enflamme, comme un torrent de soufre.

Réflexion

L’Assyrie frappée

Parallèlement à la bénédiction qui fera la joie et la richesse d’Israël, une colère sans précédent s’abattra sur les nations et, plus particulièrement, dit Esaïe, sur l’Assyrie, la puissance qui, parmi elles, est à la tête du mouvement d’hostilité et du désir d’oppression contre le peuple de Dieu. Autant la bénédiction de Dieu sur Israël sera visible et puissante, autant la colère de Dieu sera terrible et manifeste sur les nations qui en seront l’objet, provoquant du même coup un supplément de joie et d’allégresse parmi le peuple de Dieu. Comme pour ce qui en est de la bénédiction, Esaïe témoigne ici du fait que ce sont toutes les personnes de la Divinité qui, conjointement, travailleront aussi à la manifestation de la colère. Analyse des expressions employées par Esaïe à ce sujet :

- la colère de Dieu est le rappel aux nations de qui est Dieu : le nom du Seigneur, dit Esaïe, vient de loin. Les nations qui, par leurs actes et leurs intentions contre le peuple de Dieu, ont oublié depuis longtemps qui est Dieu, voient soudainement et brutalement Son nom rappeler à leur mémoire. Non, le Dieu d’Israël, le Dieu de la Bible, n’est pas qu’une idée ou qu’un vague concept. Il est le Dieu vivant, Tout-Puissant, le Créateur, le Souverain à qui chacun doit respect, soumission, déférence. En manifestant Sa colère, Dieu ne fait que rappeler aux peuples égarés dans leur orgueil et leur prétention qui Il est. La colère fait que le Nom de Dieu, qui était si loin des pensées et des préoccupations, soit de nouveau proche. La colère fait que le Nom de Dieu qui était oublié soit rappelé. La colère fait que le Nom de Dieu, ce Nom que Jésus voulait faire connaître, ce qui était tout le but de Sa mission, ce Nom qui, première demande de la prière de Jésus, devait être sanctifié qui ne signifiait plus rien aux hommes, ait de nouveau un contenu et corresponde à une réalité : Jean 17,6.

- la colère de Dieu est le fruit de l’expression de la Parole de Dieu. Autant Dieu utilise Sa main et Sa Parole lorsqu’Il veut bénir, autant Sa main et sa Parole sont à l’œuvre lorsqu’Il châtie. C’est le même Jésus, revêtu de douceur et d’humilité pour nous sauver, qui, à la fin des temps, se manifestera dans une colère ardente et sans pitié pour juger : Apoc 6,1.

- la colère de Dieu est le fruit de l’action puissante et destructrice de Son souffle. Fidèle à sa mission qui est de rendre témoignage à Jésus, le Fils, Lui-même témoin du Père, le Saint-Esprit sera à l’œuvre dans le jugement pour exécuter les ordres de la Divinité, défendre sa cause et ses intérêts et rendre gloire à Son nom ! Fidèle à ses principes, le Saint-Esprit fera dans le monde ce qu’Il ne cesse de faire dans nos vies : mettre un terme à la domination du mal et réduire à néant tous ses efforts pour occuper la place de laquelle il a été détrôné par le Fils de Dieu : cf Esaïe 14,21

Que dans ma vie, ô Dieu, les œuvres de Ta colère contre le péché et les œuvres du diable soient aussi manifestes que celles de Ton amour et de Ta bonté !

Après avoir décrit l’implication de la Divinité dans les actes de Sa colère, implication qui rejoint celle qui fut aussi la Sienne dans l’œuvre de notre salut, Esaïe nous dit quel sont les buts et les moyens utilisés pour assouvir cette colère :

1er but : passer les nations au crible de la destruction. Cette volonté de Dieu de détruire les nations ne sera pas sans cause, car c’est après avoir passé les nations au crible de l’évangélisation : Mat 24,14, qu’il les passera au crible de la destruction. On peut même penser qu’il y aura une certaine concordance entre la sévérité du jugement qui atteindra les nations et la mesure avec laquelle elles ont été visitées pour leur salut.

2ème but : frapper l’Assyrien. Si la prophétie d’Esaïe nous reporte à la fin des temps, elles n’est pas sans rapport avec la situation contemporaine du prophète. L’Assyrie est la puissance dominante de l’époque. Elle symbolise pour notre temps le grand empire (le nouvel ordre mondial) qui se constituera à la fin des temps sous la conduite de l’Antichrist, et qui sera détruit avec son chef au retour du Seigneur : 2 Thes 2,8.

Les moyens : c’est avec ses armes que le Seigneur jugera et combattra Ses adversaires. Or, les armes de Dieu sont principalement celles qui se trouvent dans la nature. Dieu n’est pas comme l’homme. Il n’a pas besoin, au fur et à mesure des avancées technologiques, de se fourbir d’autres armes pour être à la hauteur de celles qui viennent de paraître sur le marché. Ses armes premières (pluie battante, averse de grêle) sont et restent suffisantes et efficaces.

Les fins : Esaïe souligne après les buts et les moyens la fin qui sera réservée aux ennemis de Dieu et à leur chef : cette fin est celle du feu du bûcher ardent de la colère de Dieu, bûcher constamment entretenu par le souffle du Seigneur. Pour être tourmenté à jamais, l’homme pécheur n’aura besoin ni de diable, ni de démon. Il lui suffit d’être constamment placé, exposé dans sa conscience à la lumière aveuglante de la sainteté de Dieu, sans la couverture qu’offre aux élus la médiation de Christ.

Béni soit Dieu pour le jour où, par le même Esprit, j’ai été convaincu de péché, de justice et de jugement., conviction qui m’a poussé à me placer sous la couverture de la justice offerte gratuitement en Christ !

vendredi 13 février 2009

Esaïe 30,23 à 26


Texte biblique

Alors il répandra la pluie sur la semence que tu auras mise en terre, Et le pain que produira la terre sera savoureux et nourrissant ; En ce même temps, tes troupeaux paîtront dans de vastes pâturages. Les bœufs et les ânes, qui labourent la terre, Mangeront un fourrage salé, Qu’on aura vanné avec la pelle et le van. Sur toute haute montagne et sur toute colline élevée, Il y aura des ruisseaux, des courants d’eau, Au jour du grand carnage, A la chute des tours. La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, Et la lumière du soleil sera sept fois plus grande Comme la lumière de sept jours, Lorsque l’Eternel bandera la blessure de son peuple, Et qu’il guérira la plaie de ses coups.

Réflexion

La bénédiction

Comme il en sera sur le plan spirituel pour la prière, qui se verra instantanément exaucée, la bénédiction de Dieu se manifestera également dans tout le pays d’Israël par la prospérité et la bonne santé de ses troupeaux nourris dans des pâturages de qualité. Si la prospérité matérielle n’est pas toujours, de la part de Dieu et dans la nouvelle alliance, signe de Sa bénédiction, elle l’est particulièrement dans la dispensation qui lie Israël, peuple choisi et élu, à son Dieu. Israël béni l’est à la fois dans les choses supérieures et inférieures. Aussi, le règne de son Messie au milieu d’elle sera l’occasion pour elle de vivre comme jamais les bénédictions incluses dans l’alliance conclue avec elle par Moïse : Deut 28,1 à 14. Pour nous, membres du peuple de Dieu de la nouvelle alliance, sachons que si la prospérité n’est pas incluse dans les bénédictions qui nous sont promises en Christ, elle est souvent, grâce au changement de mentalité qu’elle opère en nous, la conséquence de la vie nouvelle qui nous habite : cf 3 Jean 2.

Mise à part l’abondance de la bénédiction qui reposera sur tout Israël, des signes extraordinaires se manifesteront dans les cieux au temps de la venue du Messie. Ce jour sera, dit Esaïe, aussi celui de la grande tuerie, allusion probable à la dernière guerre de l’histoire qui rassemblera toutes les nations conduites par l’Antichrist contre Israël à Harmaguédon : cf Zach 14. Tandis que la lumière du soleil, dit Esaïe, sera 7 fois plus ardente, celle de la lune sera comme celle du soleil.. Le ciel, les astres ont souvent été, lors des périodes particulières de combat et de jugement, des signes et des instruments utilisés par Dieu en vue de l’accomplissement de Ses desseins : cf Josué 10,12-13 ; Mat 2,1-2. Notre Dieu n’est pas que le Dieu d’Israël ou de l’Eglise. Il est le Dieu de l’univers et toute Sa création est Son armée !

jeudi 12 février 2009

Esaïe 30,18 à 22


Texte biblique

Cependant l’Eternel désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous faire miséricorde ; Car l’Eternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui ! Oui, peuple de Sion, habitant de Jérusalem, Tu ne pleureras plus ! Il te fera grâce, quand tu crieras ; Dès qu’il aura entendu, il t’exaucera. Le Seigneur vous donnera du pain dans l’angoisse, Et de l’eau dans la détresse ; Ceux qui t’instruisent ne se cacheront plus, Mais tes yeux verront ceux qui t’instruisent. Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez–y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. Vous tiendrez pour souillés l'argent qui recouvre vos idoles, Et l'or dont elles sont revêtues ; Tu en disperseras les débris comme une impureté : Hors d'ici ! leur diras–tu.

Réflexion
Le peuple de Dieu n’étant pas dans les dispositions requises pour bénéficier de l’action de Dieu en sa faveur, l’heure est pour Dieu, dit Esaïe, à l’attente. Quelle tragédie doit être dans l’esprit de Dieu cette situation ! Alors que, du côté de Dieu, tout est là, à disposition, prêt à être donné, dispensé largement pour le secours et le bien du peuple, Dieu se doit, à cause de l’attitude de celui-ci, de son incrédulité et de son obstination à vouloir s'en sortir par ses moyens, de se retenir et de se priver de le secourir. Combien ne sommes-nous pas nous aussi souvent ainsi, fermant nous-mêmes, par notre attitude de suffisance, les propres obstacles à la bénédiction de Dieu. Combien de fois, comme pour Israël et Juda, Dieu dut-il aussi attendre pour nous secourir que nous fassions l’expérience de l’échec et de la vanité de nos ressources propres. Qu’en ce jour, ô Dieu, Tu me trouves, par Ta grâce, disposé à Te laisser toute liberté d’action dans ma vie ! Sachons-le : nous ne sommes jamais dans de meilleures mains que dans celles de Dieu !

Au-delà de l’attitude présente du peuple de Dieu, Esaïe le certifie : il y a dans le dessein de Dieu et sous l’égide de Sa grâce, un avenir pour Israël. Non, Israël n’est pas appelé à disparaître. Malgré son attitude présente, viendra le temps où, réconcilié avec son Dieu et conduit par Son Messie, Israël jouira pleinement de son statut de peuple de Dieu et des privilèges qui lui sont associés. A ce sujet, Esaïe est précis : ce temps heureux pour lui ne sera qu’au jour de la manifestation visible de Christ, au jour où, posant le pied sur le Mont des Oliviers, se manifestera sa parousie. Israël vivra alors à ce moment une relation avec Dieu marquée par une proximité et une rapidité d’exaucement de ses prières et de ses besoins dans la grâce extraordinaires. La connaissance que chacun du peuple aura de son Dieu sera telle qu’il sera impossible pour quiconque de s’égarer. Il se produira alors, à la lumière de cette relation bienheureuse, un phénomène déjà visible dans la vie de ceux qui, ici-bas par la foi, en jouissent : Israël qui, dans ses ténèbres et son éloignement, s’était attaché à des idoles, en aura désormais un dégoût profond. Esaïe le souligne bien ici : ce n’est pas par la puissance de la loi que le pécheur en vient à rejeter les idoles qu’il chérissait, mais par celle de l’amour et de la connaissance de Dieu. Aussi une chose est certaine : chaque fois que nous nous complaisons dans ce qui plaît à la chair, nous témoignons par là que notre cœur, quelque part, est coupé de Dieu et privé des bienfaits de Sa connaissance ! Que le Seigneur me donne de trouver en Lui seul toute la joie, le bonheur et la satisfaction dont mon coeur a besoin : Lui seul est la source d’eau vive !

mercredi 11 février 2009

Esaïe 30,15 à 17


Texte biblique

Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel, le Saint d’Israël : C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l’avez pas voulu ! Vous avez dit : Non ! nous prendrons la course à cheval ! –C'est pourquoi vous fuirez à la course. –Nous monterons des coursiers légers ! –C'est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront légers. Mille fuiront à la menace d’un seul, Et, à la menace de cinq, vous fuirez, Jusqu’à ce que vous restiez Comme un signal au sommet de la montagne, Comme un étendard sur la colline.

Réflexion

V 15 : Où se trouve pour le peuple de Dieu, dans la situation dans laquelle il est, le chemin du salut et de la bénédiction ? Esaïe est formel : il est, dit-il :

- d’abord, dans le demi-tour. Israël doit abandonner son projet en cours qui est celui, par des émissaires, de chercher contre l’Assyrie menaçante, le secours de l’Egypte. Or, s’il y a une chose qui soit difficile, c’est bien celle-ci, d’avoir le courage de faire demi-tour dans une voie dans laquelle on s’est engagé, sur laquelle on a déjà fait un bout de chemin (et plus ce bout est long, plus la difficulté est grande). Demandons le au jeune homme qui s’est engagé envers une jeune fille (ou vice versa) et qui découvre au fil du temps qu’elle (qu’il)) n’est pas faite pour elle (lui), alors que tous, autour de lui, se préparent déjà à leur union. Demandons le à l’alcoolique, au vicieux, au fumeur si, une fois son vice commencé à être assouvi, il lui est facile d’y renoncer ! Engagé sur une voie mauvaise, fausse, le peuple de Dieu ne peut cependant bénéficier de Sa bénédiction qu’en faisant demi-tour !

- puis, le demi-tour effectué, dans le chemin de la foi, de l’attente tranquille et du repos en Dieu. Le demi-tour n’est pas seulement un changement radical d’orientation. Il n’a de sens que s’il s’accompagne du renoncement complet à agir par soi-même. Le chemin de la foi n’est pas pour autant un chemin de lâcheté et de passivité. Il nécessite au contraire, dans l’attente confiante de l’action salvatrice de Dieu, une grande maîtrise de soi, vertu que, face à la tension, bien des hommes n’ont pu démontrer : ex : Saül : 1 Sam 13,8-9 : 1ère faute du roi nouvellement élu ; exemple contraire : Ezéchias : 2 Chroniques 32,20-21.

Puisse Dieu nous enseigner toujours plus à vivre notre relation avec Lui dans la paix et le repos que procure l’attente confiante en Lui !

V 16 et 17 : Pour l’heure, montre Esaïe, le peuple de Dieu n’est pas dans ces dispositions. Refusant nettement l’appel de Dieu à trouver en lui son repos, il continue à miser pour son salut dans les moyens qui, humainement, lui semblent les plus sûrs. Il pense ainsi échapper à ce qui, devant lui, le menace. Tragique illusion ! Lorsque l’heure du jugement ou de la sanction sonne, aucun moyen humain de salut n’est efficace. C’est même, dit Esaïe, le contraire qui se produit. Les moyens humains utilisés ne font que mettre davantage en lumière l’impuissance du peuple de Dieu à se sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve et rendre plus terrible encore le vécu de la réalité. Tout ce qui, fébrilement, est mis en œuvre par l’homme pour essayer de se sauver de la perspective de la fin qui le menace, ne fait, en démontrant son inutilité, qu’amplifier la puissance du danger qu’il craint et augmenter sa peur. D’où les paroles d’Esaïe témoignant de l’absurdité du rapport de force existant entre la puissance de la menace réelle et les réactions qu’elle engendre. Lorsque la crainte s’empare d’un peuple, il n’y a plus de cohérence entre son comportement et le poids effectif de la menace qui pèse sur lui dans sa réalité objective. Seule le repos en Dieu a la force de nous délivrer de toute crainte !

mardi 10 février 2009

Esaïe 30,8 à 14


Texte biblique

Va maintenant, écris ces choses devant eux sur une table, Et grave–les dans un livre, Afin qu'elles subsistent dans les temps à venir, Eternellement et à perpétuité. Car c’est un peuple rebelle, Ce sont des enfants menteurs, Des enfants qui ne veulent point écouter la loi de l’Eternel, Qui disent aux voyants : Ne voyez pas ! Et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités, Dites–nous des choses flatteuses, Prophétisez des chimères ! Détournez–vous du chemin, Ecartez–vous du sentier, Eloignez de notre présence le Saint d'Israël ! C’est pourquoi ainsi parle le Saint d’Israël: Puisque vous rejetez cette parole, Que vous vous confiez dans la violence et dans les détours Et que vous les prenez pour appuis, Ce crime sera pour vous Comme une partie crevassée qui menace ruine Et fait saillie dans un mur élevé, Dont l’écroulement arrive tout à coup, en un instant: Il se brise comme se brise un vase de terre, Que l’on casse sans ménagement, Et dont les débris ne laissent pas un morceau Pour prendre du feu au foyer, Ou pour puiser de l’eau à la citerne.

Réflexion

Un peuple qui ne veut pas écouter

Si la politique suivie par les dirigeants du pays est une faute, elle n’est cependant pas, aux yeux d’Esaïe, la plus grave. Car derrière elle, se trouve une cause, ici dénoncée, qui l’est beaucoup plus. Les actes visibles de désobéissance que nous commettons ne sont que la partie émergée de ce qui déplaît à Dieu. Ce qui en est la cause profonde, cachée, est cependant toujours la même : elle est dans l’insoumission à Dieu. Cette insoumission à Dieu, qui va conduire les dirigeants du peuple à chercher secours et appui dans l’Egypte, se traduit, sur le plan des attitudes de deux manières qu’Esaïe dénonce ici :

- 1ère attitude : le refus d’écouter la parole de Dieu, de se soumettre à Sa loi.

- La seconde, qui est la conséquence directe de la première : le désir d’entendre, de la part de ceux qui parlent au nom de Dieu, les choses qu’on a envie d’entendre, qui vont dans le sens de ce qu’on souhaite. La parole de Dieu n’est plus l’autorité à laquelle on se soumet. Elle devient le moyen par lequel on donne une justification spirituelle à nos actes mauvais inspirés par nos mauvais choix issus de nos mauvaises attitudes.

Esaïe prévient : une telle façon de construire sa vie ne peut, à terme, que conduire à la ruine. Il n’y a peut-être pas de pire péché dans la vie que celui qui consiste à utiliser la parole de Dieu pour justifier des conduites et des attitudes contraires à Sa sainteté (qui est en Dieu le principe de séparation absolue d’avec le mal). Car, Esaïe le précise ici, c’est toujours, dans la désobéissance, cet aspect de la Personne de Dieu que l’on veut sacrifier. La notion d’un Dieu d’amour ne dérange pas, ou que très peu, l’homme qui veut marcher selon ses voies. Celle de Sa sainteté, par contre, ne peut que déplaire.

Que Dieu nous donne de nous rappeler constamment que L’avoir pour Dieu ne peut se comprendre que si c’est Lui qui, dans nos vies, ordonne ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Toute autre considération est totalement malvenue.

lundi 9 février 2009

Esaïe 30,1 à 7


Texte biblique

Malheur, dit l’Eternel, aux enfants rebelles, Qui prennent des résolutions sans moi, Et qui font des alliances sans ma volonté, Pour accumuler péché sur péché ! Qui descendent en Egypte sans me consulter, Pour se réfugier sous la protection de Pharaon, Et chercher un abri sous l’ombre de l’Egypte ! La protection de Pharaon sera pour vous une honte, Et l’abri sous l’ombre de l’Egypte une ignominie. Déjà ses princes sont à Tsoan, Et ses envoyés ont atteint Hanès. Tous seront confus au sujet d’un peuple qui ne leur sera point utile, Ni pour les secourir, ni pour les aider, Mais qui fera leur honte et leur opprobre. Sentence des bêtes du midi : A travers une contrée de détresse et d’angoisse, D’où viennent la lionne et le lion, La vipère et le dragon volant, Ils portent à dos d’ânes leurs richesses, Et sur la bosse des chameaux leurs trésors, A un peuple qui ne leur sera point utile. Car le secours de l’Egypte n’est que vanité et néant ; C’est pourquoi j’appelle cela du bruit qui n’aboutit à rien.

Réflexion

Une politique que Dieu condamne

C’est par un nouveau malheur, ajouté aux nombreux précédents, qu’Esaïe poursuit la dénonciation commencée des nombreuses attitudes qui, de la part du peuple de Dieu, vont provoquer Son jugement. Si, dans les chapitres précédents, le prophète s’est beaucoup arrêté sur les péchés personnels du peuple et de ses dirigeants, il aborde ici un sujet lié à la façon dont, sur le plan politique, ceux-ci réagissent face à la menace d’invasion qui pèse sur eux. Là encore, l’attitude du peuple de Dieu témoigne une fois de plus de son rejet de Dieu, de la confiance qu’il est appelé en tout temps à mettre en lui. Aussi, au lieu de tourner Ses regards en haut vers le ciel, Israël et Juda réagissent de façon humaine, en cherchant sur le plan horizontal la puissance sous laquelle il pourrait s’abriter pour leur salut. Tiré d’Egypte des siècles auparavant par la puissance de Dieu, le peuple de Dieu se retourne vers son ancien oppresseur sous l’œil consterné d’Esaïe, assistant au spectacle désolant de l’envoi d’émissaires dépêchés dans le but de conclure un traité d’alliance entre les deux nations.

Sachons bien que chaque fois que nous sommes dans une position d’incrédulité à l’égard de Dieu, inévitablement ce même phénomène se produit dans nos vies. Privé de la vue d’en haut et des ressources que la relation avec Dieu donne à notre foi, nous n’avons d’autres choix que, par des calculs et des raisonnements humains, de chercher à nous en sortir. N’est-ce pas là, de manière personnelle comme à l’échelle du monde, le cause première de tous les malheurs dans lesquels nous vivons ? La parole que nous donne Esaïe exprime bien le désarroi qu’il habite. Alors qu’il vit les émissaires du peuple de Dieu, chargés de leurs présents, prendre le chemin de l’Egypte, il sait par avance à quelle fin va aboutir leur démarche : déception, désillusion… Le désappointement d’Esaïe n’est-il pas aussi celui de tous les hommes de Dieu, les hommes qui vivent par l’Esprit, en voyant les démarches entreprises par ceux qui, pourtant membres du peuple de Dieu comme eux, marchent par la chair ? Sachons-le : chaque fois que nos propres ressources sont le puits dans lequel nous puisons pour résoudre nos difficultés, nous nous condamnons nous-mêmes. Car nos ressources, et les possibilités humaines qu’elles représentent, se heurtent inévitablement à des limites qu’elles ne peuvent dépasser. Et à ce jeu, le calcul est vite fait. Seul Dieu a le pouvoir de vaincre ce qui est plus fort que nous !

Que Dieu me donne constamment de m’en souvenir ! Ce n’est pas dans l’agitation et la débrouillardise que se trouve le salut, mais dans le calme et la confiance que donne le repos de la foi en Christ !

samedi 7 février 2009

Esaïe 29,17 à 24


Texte biblique

Encore un peu de temps, Et le Liban se changera en verger, Et le verger sera considéré comme une forêt. En ce jour–là, les sourds entendront les paroles du livre ; Et, délivrés de l’obscurité et des ténèbres, Les yeux des aveugles verront. Les malheureux se réjouiront de plus en plus en l’Eternel, Et les pauvres feront du Saint d’Israël le sujet de leur allégresse. Car le violent ne sera plus, le moqueur aura fini, Et tous ceux qui veillaient pour l’iniquité seront exterminés, Ceux qui condamnaient les autres en justice, Tendaient des pièges à qui défendait sa cause à la porte, Et violaient par la fraude les droits de l’innocent. C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel à la maison de Jacob, Lui qui a racheté Abraham: Maintenant Jacob ne rougira plus, Maintenant son visage ne pâlira plus. Car, lorsque ses enfants verront au milieu d’eux l’œuvre de mes mains, Ils sanctifieront mon nom ; Ils sanctifieront le Saint de Jacob, Et ils craindront le Dieu d’Israël ; Ceux dont l’esprit s’égarait acquerront de l’intelligence, Et ceux qui murmuraient recevront instruction.

Réflexion

Un bref instant

Face à la perspective des malheurs annoncés précédemment par Esaïe, la question peut, dans le cœur de chacun, se poser : en quoi, pour le peuple de Dieu, le fait de revenir à Dieu peut-il changer quelque chose ? Le cours des choses n’est-il pas irréversible ? Ne sommes-nous pas engagés dans un processus inévitable de malheurs et de destructions qui vont, désormais, nous marquer pour des siècles ? La réponse inspirée d’Esaïe à ces questions est paradoxale. Si, il est vrai, sur le plan humain, que l’homme livré à lui-même ne peut que toujours davantage s’enfoncer dans le chaos et la ruine, Esaïe dit ici que, la cause du mal supprimée (le règne de la brute, de l’insolent et de l’injuste), il ne faut à la puissance de Dieu qu’un bref instant pour transformer le monde et le délivrer, aussi bien au niveau de la nature que dans les personnes, des effets destructeurs du péché. Non ! Il n’y a du côté de Dieu aucune obstacle, aucune impuissance à la capacité de transformation du monde. L’obstacle est, pour l’heure, de notre côté, dans notre séparation avec Lui, séparation qui fait que nous sommes sous la coupe du Mauvais.

Mais l’heure vient où cet état de fait disparaîtra. Cette heure, montre Esaïe, ne sera pas qu’une heure heureuse pour les nations. Elle sera aussi et avant tout pour Jacob l’heure des retrouvailles avec son Dieu. Si le monde ne sera plus le même, débarrassé des effets du péché et du Malin, Israël non plus, objet de la grâce de son Dieu, ne sera plus le même. Délivré de sa honte, la honte de ce que, en tant que peuple élu, il était devenu, il connaîtra et reconnaîtra enfin, du plus petit au plus grand, son Dieu. Il n’y aura plus en son sein, dit Esaïe, ni d’ignorants, de stupides ou d’hommes à l’esprit égaré. Tous, par Sa connaissance, seront devenus intelligents, tant il est vrai, comme ne cessent de le répéter les prophètes, que c’est bien ici que, dans nos vies, celle-ci commence : Prov 1,1 à 7

Peut-être nous posons-nous la question de savoir, après tous les malheurs et les cataclysmes issus de la folie des hommes et du jugement de Dieu, comment il Lui sera possible de restaurer la planète et de la rendre de nouveau habitable ! Esaïe nous le dit ici : il ne faut à la puissance de Dieu qu’un seule instant pour faire d’une création soumis au chaos un paradis où, de nouveau, il fait bon vivre… comme il ne faut qu’un instant à Dieu pour faire d’une créature dépravée et abîmée par le péché un nouvel homme. Béni soit Dieu pour l’œuvre magnifique de restauration de la création qu’Il opérera par la venue et le règne prochain de Son Oint ! Que Ton règne vienne ainsi bientôt sur la terre, ô Dieu !

vendredi 6 février 2009

Esaïe 29,9 à 16


Texte biblique

Soyez stupéfaits et étonnés ! Fermez les yeux et devenez aveugles ! Ils sont ivres, mais ce n’est pas de vin ; Ils chancellent, mais ce n’est pas l’effet des liqueurs fortes. Car l’Eternel a répandu sur vous un esprit d’assoupissement ; Il a fermé vos yeux les prophètes, Il a voilé vos têtes les voyants. Toute la révélation est pour vous comme les mots d’un livre cacheté Que l’on donne à un homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne le puis, Car il est cacheté ; Ou comme un livre que l’on donne A un homme qui ne sait pas lire, en disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne sais pas lire. Le Seigneur dit : Quand ce peuple s’approche de moi, Il m’honore de la bouche et des lèvres ; Mais son cœur est éloigné de moi, Et la crainte qu’il a de moi N’est qu’un précepte de tradition humaine. C’est pourquoi je frapperai encore ce peuple Par des prodiges et des miracles ; Et la sagesse de ses sages périra, Et l’intelligence de ses hommes intelligents disparaîtra. Malheur à ceux qui cachent leurs desseins Pour les dérober à l’Eternel, Qui font leurs œuvres dans les ténèbres, Et qui disent: Qui nous voit et qui nous connaît ? Quelle perversité est la vôtre ! Le potier doit–il être considéré comme de l’argile, Pour que l’ouvrage dise de l’ouvrier: Il ne m’a point fait ? Pour que le vase dise du potier : Il n’a point d’intelligence ?

Réflexion

Un peuple incapable de comprendre :

Comme Jean-Baptiste (dont il parlera plus tard) après lui, Esaïe fait l’expérience déconcertante, face au message pressant et urgent qu’il communique à son peuple, d’une totale apathie de sa part. Alors que, pour lui, les faits de la vision qu’il a de l’avenir sont d’une limpidité évidente, il constate que, pour ceux à qui il s’adresse, ce qu’il dit est du même ordre qu’une lecture que l’on donnerait à quelqu’un qui ne sait pas lire. Une autre image donne une explication encore plus précise de la raison de ce phénomène. Le fait pour le peuple de ne pas pouvoir lire le message qu’Esaïe lui délivre ne vient pas seulement de son incapacité à lire. Oui, le peuple a bien la capacité de lire. Il a sa propre lecture de la situation. Mais, le message que le prophète lui adresse ici lui est inaccessible. Il a, dit Esaïe, pour lui, la forme d’un livre cacheté, un livre dont l’accès à ce qui se trouve à l’intérieur lui est fermé.

Une question se pose en lien avec ce constat, dont Esaïe, dès son appel, avait été prévenu par Dieu : 6,9 à 12. N’y a-t-il pas de la part de Dieu un certain illogisme dans le fait de mandater un prophète pour délivrer un message, dont il sait d’avance qu’il ne sera pas compris ou reçu ? L’Eternel en donne ici la raison. Comme tout ce qui se produit en forme de jugement dans ce monde, l’aveuglement dans lequel se trouve plongé un peuple n’est pas le fait du hasard. Il est la conséquence ultime de son éloignement progressif de Dieu. Esaïe donne ici les deux raisons principales de cet état de fait parmi Son peuple :

- le peuple a troqué la relation de cœur qu’il avait avec Dieu pour une religion formelle, de façade. Ce n’est plus le cœur qui est le moteur de la piété qu’il pratique, mais le devoir et l’obligation inspirés par la convenance. Dieu n’est plus un Dieu proche, aimé ; c’est un Dieu lointain, abstrait, que l’on ne nie pas, mais envers qui on fait le minimum pour que, pense-t-on, il soit satisfait.

- plus grave que le formalisme d’apparat, l’œil perçant de Dieu dévoile à Esaïe la réalité qui se cache : les œuvres des ténèbres que pratiquent en secret le peuple et, surtout, ses dirigeants : cf. Ezéchiel 8.

L’aveuglement au travers duquel un peuple est plongé, le livrant directement à la mort, n’est pas le fruit d’une décision arbitraire, mais l’étape ultime du processus d’éloignement dont il s’est rendu coupable à Son égard : cf 2 Thes 2,11-12.

Stupéfiants sont aussi aujourd’hui l’apathie, la torpeur, l’aveuglement dont font preuve nos sociétés face à la destruction et au jugement imminents qui se profilent devant elles. Or, nous le savons : ce sont toujours les mêmes causes qui produisent les mêmes effets. " Mais vous, dit la Bible, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur : 1 Thes 5,4. Que Dieu nous donne de vivre avec Lui une relation de cœur et de vérité dans la lumière, afin que, prévenu du jour de Son retour, nous soyons prêts au moment où il se produira !

jeudi 5 février 2009

Esaïe 29,1 à 8


Texte biblique

Malheur à Ariel, à Ariel, Cité dont David fit sa demeure ! Ajoutez année à année, Laissez les fêtes accomplir leur cycle. Puis j’assiégerai Ariel ; Il y aura des plaintes et des gémissements ; Et la ville sera pour moi comme un Ariel. Je t’investirai de toutes parts, Je te cernerai par des postes armés, J’élèverai contre toi des retranchements. Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre, Et les sons en seront étouffés par la poussière ; Ta voix sortira de terre comme celle d’un spectre, Et c’est de la poussière que tu murmureras tes discours. La multitude de tes ennemis sera comme une fine poussière, Cette multitude de guerriers sera comme la balle qui vole, Et cela tout à coup, en un instant. C’est de l’Eternel des armées que viendra le châtiment, Avec des tonnerres, des tremblements de terre et un bruit formidable, Avec l’ouragan et la tempête, Et avec la flamme d’un feu dévorant. Et, comme il en est d’un songe, d’une vision nocturne, Ainsi en sera–t–il de la multitude des nations qui combattront Ariel, De tous ceux qui l’attaqueront, elle et sa forteresse, Et qui la serreront de près. Comme celui qui a faim rêve qu’il mange, Puis s’éveille, l’estomac vide, Et comme celui qui a soif rêve qu’il boit, Puis s’éveille, épuisé et languissant ; Ainsi en sera–t–il de la multitude des nations Qui viendront attaquer la montagne de Sion.

Réflexion

Jérusalem assiégée et délivrée :

Toujours dans le contexte de ce qui va venir, la vision d’Esaïe le porte maintenant au jour même du siège de Jérusalem, la cité de David. Si les chefs du peuple pensaient que, année après année, tout allait continuer, Esaïe dément formellement leurs illusions. Le siège de la ville par des armées ennemies est imminent (encore une année selon certaines traductions). Le but d'Esaïe en se faisant ainsi précisément menaçant n’est pas d’affoler ou d’alarmer, mais de préparer le peuple à ce qui, désormais, doit bien être appelé l’inévitable. Ni Israël, ni Jérusalem ne doivent plus se faire d’illusion : l’attaque des armées adverses est imminente et la sagesse, pour ceux qui vivent cet instant qui va venir, n’est pas de le nier, mais de s’apprêter.

Au vu de la situation dans laquelle nous vivons, des événements qui se passent dans le monde, des menaces clairement identifiées qui pèsent sur nous, comment, en tant que peuple de Dieu, réagissons-nous ? Faisons-nous comme les chefs du peuple au temps d’Esaïe, la sourde oreille, pensant que, à cause du statut particulier dont leur ville est l’objet, rien de réellement grave ne peut se produire ? Ou écoutons-nous ce que dit l’Esprit aux Eglises, l’Esprit de Dieu dont l’objectif, toujours, a été d’annoncer d’avance au peuple de Dieu ce qui allait se produire : Esaïe 40,21. Que Dieu nous donne d’être, en notre temps, suffisamment attentif et réceptif à Sa voix pour reconnaître et comprendre le temps dans lequel nous sommes !

Si la menace dont est l’objet Jérusalem est clairement identifiée, plus surprenant est le dénouement annoncé par Esaïe. Si Jérusalem va être abaissée, humiliée, Esaïe l’annonce : les véritables perdants de la confrontation de force qui aura lieu, ne sera pas le peuple de Dieu, mais ses ennemis. Pour autant, la victoire ne sera pas due à la bravoure du peuple de Dieu. Elle sera le fait unique de l’intervention puissante de Dieu qui, du haut des cieux, anéantira par Ses prodiges, la puissance de l’adversaire. Une fois de plus, dit Esaïe, le rêve d’anéantissement des juifs fait par ses ennemis ne se réalisera pas. Pire, il se traduira pour eux par un cauchemar, la fin pour eux étant à l’opposé, le contraire même de ce qu’ils espéraient.

S’il en est ainsi, si une telle menace s’est produite, ce n’est pourtant pas pour rien. Elle aura servi à la fois à Dieu et à Son peuple. A Dieu, elle aura été le moyen de parler à Son peuple, de Lui montrer ce qu’il adviendrait de lui si, dans Sa colère, Il avait réellement décider de lui retirer Sa fidélité. A Israël, comme le montre aussi d’autres prophètes, elle aura servi à provoquer un temps d’humiliation, un retour sur soi pour l’amener à comprendre d’où venait la source de tous ses maux : son éloignement de Dieu manifesté, dans son plus haut point, par le rejet de Son Messie : Zacharie 12,9 à 14. N’est ce pas là aussi le premier but des menaces qui peuvent peser sur nous et sur tous les pays qui, de passé chrétien, ont rejeté Dieu et Celui qu’Il leur a envoyé pour leur salut : Jésus-Christ ?

lundi 2 février 2009

Esaïe 28, 23 à 29


Texte biblique

Prêtez l’oreille, et écoutez ma voix ! Soyez attentifs, et écoutez ma parole ! Celui qui laboure pour semer laboure–t–il toujours ? Ouvre–t–il et brise–t–il toujours son terrain ? N’est–ce pas après en avoir aplani la surface Qu’il répand de la nielle et sème du cumin ; Qu’il met le froment par rangées, L’orge à une place marquée, Et l’épeautre sur les bords ? Son Dieu lui a enseigné la marche à suivre, Il lui a donné ses instructions. On ne foule pas la nielle avec le traîneau, Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin ; Mais on bat la nielle avec le bâton, Et le cumin avec la verge. On bat le blé, Mais on ne le bat pas toujours ; On y pousse la roue du chariot et les chevaux, Mais on ne l’écrase pas. Cela aussi vient de l’Eternel des armées ; Admirable est son conseil, et grande est sa sagesse.

Réflexion

Parabole instructive :

Après avoir dit de la part de Dieu tout ce qu’il avait sur le cœur de dire à son peuple et à ses chefs, Esaïe termine ici son enseignement par une parabole destinée à mettre en relief l’enseignement majeur que ses auditeurs ont à retenir de tout ce qu’il leur a transmis. Par sa manière d’agir, de façon induite, Esaïe nous enseigne quel est, dans l’enseignement biblique comme la prédication, le sens et l’utilité d’une illustration. L’illustration est là pour mettre en valeur, faire ressortir le cœur de ce que nous voulons transmettre. Mieux que des explications, elle permet aux auditeurs de saisir de manière immédiate et sans difficulté de compréhension ce que, peut-être, la vérité dite autrement ne leur aurait pas permis de voir.

Le principe mis en valeur par la parabole du laboureur utilisée par Esaïe est clair. Le travail du laboureur, montre Esaïe, ne consiste pas en une seule chose. Si pendant un temps le laboureur laboure la terre, vient le moment ou il sème. Et lorsqu’il a semé, il ne fait pas n’importe quoi. Il sait comment agir pour atteindre son but qui est de récolter le fruit de ce qu’il a semé. Ce qu’Esaïe veut montrer est que le laboureur connaît à la fois la marche à suivre pour atteindre le but qu’il s’est proposé et sait également ce qu’il doit faire, la manière avec laquelle il doit procéder au cours de chaque étape. Il n’agit pas de façon anarchique ou arbitraire, au gré de ses envies du moment. Il suit un plan précis et adopte la manière de faire que la sagesse de Dieu lui a enseignée.

Cette sagesse que suit le laboureur est aussi celle qui habite Dieu dans Sa façon d’agir envers Son peuple. Le message d’Esaïe est ainsi un message d’espoir. Il invite Israël, dans la situation dans laquelle il se trouve, à ne pas désespérer : Dieu sait ce qu’Il fait. Il n’agit pas de façon arbitraire. S’il fait passer Son peuple par le jugement, Il n’agit pas pour autant en-dehors du but qu’Il s’est proposé avec Lui, but qui est de récolter un jour le fruit de la semence qu’Il a jeté en eux : cf la parabole de la vigne : Esaïe 5 et 27. Ainsi, comme il en est pour le laboureur, même les gestes qui apparaissent comme les plus violents, voire insensés, sont réfléchis, mesurés. Dieu frappe Israël, mais Il ne le frappera pas toujours ; Il fait passer sur lui bien des instruments douloureux : Ps 66,12 , mais, pour autant, Il ne cherche pas à le broyer. Ce que Dieu dit à Israël, il nous le dit aussi. Que Dieu nous donne, en toutes circonstances, de garder foi en Sa souveraineté et en la bienveillance de Ses desseins envers nous !